Béjaïa Transport durant la saison estivale: Les voitures de location à la rescousse

Près d’une dizaine de milliers de voitures, mises en location par des agences créées à la faveur du dispositif de soutien à l’emploi des jeunes, sont à rajouter au parc automobile de la wilaya de Béjaïa.

D’un apport considérable en cette période estivale, laquelle nécessite énormément de moyens de transport pour répondre à la demande de plus en plus croissante par rapport au nombre de touristes, les voitures de location sont très prisées. Alors que les prix de location hors-saison estivale varient entre 2 000 et 5 000 dinars la journée, en été ils grimpent pour atteindre la fourchette de 3 000 à 6 000 dinars, voire 30 000 DA, selon le type de véhicule proposé. De marutti, spark, accent et Renault symbol au 4X4, les prix diffèrent d’une agence à une autre. Pour passer un séjour sans encombre pour les émigrés, ou pour participer à un cortège nuptial pour les autres, les voitures de location sont prises d’assaut et les gérants des agences n’arrivent plus à répondre à la forte demande. « J’ai un parc de 5 voitures qui sont louées depuis le début du mois de juin. Je n’arrive même pas à avoir le temps de les prendre au lavage », dira Farouk, gérant d’une agence au niveau de la station balnéaire d’Aokas. Malgré les conditions drastiques imposées par les gérants de ces agences, il y a un réel engouement en cette période de l’année. Outre la caution de deux millions de centimes et le dépôt du passeport ou de la carte d’identité nationale, il est exigé du client de dépasser les 25 ans d’âge et la possession d’un permis de conduire vieux de deux ans au minimum. Il y a moins de tension en dehors de la saison estivale. En effet, en été, c’est tout le monde qui veut avoir son propre moyen de transport pour éviter les ruées vers les bus, souvent bondés. « Un petit calcul que j’ai vite fait m’a encouragé à louer une voiture plutôt que de ramener la mienne de France », dira un émigré. Celui-ci soulignera que les frais de transport de sa voiture par bateau, de Marseille vers Béjaïa reviendront beaucoup plus chers que le coût de location d’une voiture en Algérie. C’est, ainsi, qu’il dira avoir déboursé l’équivalent de 600 euros pour la location d’une voiture pour un mois, montant de loin inférieur à celui du prix de transport à partir de Marseille. Question d’économie pour cette catégorie de touristes. De même pour les béjaouis qui préfèrent louer une voiture pour se déplacer à la capitale pour régler quelques affaires ou ailleurs, plutôt que d’aller par bus. « Je préfère louer une voiture pour toute une journée et être sûr de régler mes affaires, que de faire la queue pour une place dans un bus et risquer de rater un rendez-vous », dira pour sa part un cadre, trentenaire, natif de Sidi Aïch. Si pour ces derniers, les calculs économiques et de gain de temps l’emportent sur tout, c’est carrément un moyen commercial que de louer une voiture pour une autre catégorie de clients. Ils louent, à moindres frais en hiver notamment, pour se reconvertir en taxis-clandestins, la nuit, et assurer le transport des habitués des discothèques et autres bars qui préfèrent être transportés pour éviter d’être surpris par des barrages de police et de gendarmerie en conduite en état d’ivresse. « J’arrive à réaliser, durant les week-ends, un chiffre d’affaires d’un million de centimes par nuit », avouera le jeune Fouad, un agent de sécurité dans une entreprise privée la journée et clandestin d'un genre nouveau la nuit. Ainsi, cette activité de location de voitures est, non seulement florissante pour les gérants des agences mais également pour certains de leurs clients.



A. Gana

http://www.depechedekabylie.com/national/128058-les-voitures-de-location-a-la-rescousse.html