Ramadan: Pika et Samia interpellés puis relâchés par les flics
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Ramadan: Pika et Samia interpellés puis relâchés par les flics
Encore une intimidation ramadanesque en Kabylie
Cela s’est passé hier, mercredi 31 dans l’après-midi. Ils revenaient d’une réunion de travail à Alger, PikasoOuazzi, Mouloud Hamrani et Samia Ait Tahar à bord d’un bus pour Tizi. « Samia et moi avions acheté quoi manger à la gare de Xerruba, après avoir passé une journée à Alger dans une dictature ramadanèsque étouffante. A bord du bus pour Tizi on se sentait enfin chez nous –libres de manger. Nous étions au fond du bus, il y avait trois jeunes hommes derrière nous, nous mangions et tout se passait très bien », racontent les deux concernés.
Entre temps, le receveur du bus était passé et avait constaté que Pika et Samia mangeaient, sans rien dire. Presque une heure après, le receveur revient sans raison, irrité, et somme Pikaso de ranger sa bouteille d’eau. « Etonné, je lui demande pourquoi. Et c’est là qu’il commence à hurler que nous sommes dans son bus, qu’il va s’arrêter pour qu’on boive sur la route, que nous sommes irrespectueux, que ‘qu’est-ce-que ca veut dire de boire comme ca devant les gens pendant le ramadan’». Le chauffeur arrête le bus sec et vient se joindre à son collègue pour protester. Des voyageurs viendront calmer les esprits et le bus repart. Se mêle ensuite de l’affaire un islamiste qui moralise discrètement en pointant Dieu du doigt : « c’est lui qui châtie les infidèles ». Les deux non-jeûneurs étaient déjà sérieusement fatigués. C’est à la sortie du bus, dans la nouvelle gare de Tizi, qu’éclat une bagarre entre Pikaso et le receveur du bus. « Nous lui avons demandé pourquoi il élevait ainsi le ton dans le bus. Il nous a répondu cceh, yehwa-yi ». Synonyme de « je t’emmerde », pour notre interlocuteur, il en vient aux mains.
Les policiers de la gare, en civil, rappliquent sans attendre. « Pikaso va se laver les mains pendant que je l’attendais dans le hall de la gare. À son retour, les flics débarquent et nous ordonnent de les suivre. Je pensais que c’était la bagarre qui serait à l’origine de l’interrogatoire », raconte Samia en poursuivant : « L’un des policiers m’a demandé de parler en arabe, ce à quoi je répondais que c’était à lui de parler en kabyle ».
Arrivés à la cellule de police, les policiers ont changé de ton. « Wekkalremdan ! » s’exclame l’un d’eux. « Et alors ? » demandait Samia. « Tu es passible de prison, répond-il fermement. C’est interdit de manger pendant le ramadan en public ! ». « Où est la loi qui interdit ca ? » rétorquait Samia. Visiblement très provoqué par la question, le policier choisit de ne pas répondre et de passer directement aux menaces. « Dès que j’ai posé la question de la loi, il a tourné le dos et parti vers le bureau pour donner un grand coup dessus » poursuit Samia. D’après elle, il commence alors à crier : « la loi ? tu veux savoir la loi ? je ne te dirai aucune loi. Je te descends tout de suite chez le procureur ; c’est lui qui te dira la loi. Ca s’apelle ‘intihakhourmat ramadan’. Il te mettra en prison tout de suite. Wallah que ce soir tu passeras la nuit à la centrale, et demain, en prison. Tu en as pour 6 mois, personne ne te les enlèvera ». Un autre policier continue : « Je viens d’en ramasser deux ici qui mangeaient. Ils sont chez le procureur. Demain ils passeront en justice et se feront condamner à la prison ferme ». « Mais la constitution me garantit la liberté de conscience non ? » demandait Samia. « La liberté a ses limites. On ne mange pas pendant le ramadan dans un lieu public, c’est interdit » s’entêtera le flic. « Tu veux manger ? tu te caches. Va chez toi ou ailleurs ou personne ne te voit ». Ils demanderont leurs cartes d’identités aux interpellés et le leur rendront 10 minutes après.
Après quelques échanges entre interpellés et policiers, ces derniers décident de « faire un bon geste » en les laissant partir. « Ne recommencez plus», moraliseront-ils.
Le même jour, un communiqué du wali parait faisant état du respect des citoyens et d’absence d’interpellation en relation avec la non observation du jeûne à Tizi. Le récit de Pika et Samia, plus l’information donnée par la brigade qui les a détenus, comme quoi deux non-jeûneurs ont été arrêtés le même jour, démentent cependant, dans les faits,la déclaration du wali. Soit il ment honteusement, soit il ne sait tout bonnement pas ce qui se passe à Tizi-Ouzou.
Le combat contre la répression ramadanèsque insensée doit commencer à s’organiser en Kabylie. Les rassemblements du 3 Aout, puisqu’il y en a désormais deux en Kabylie, seront un départ, et il faut qu’il soit bon. La participation de chacun et de chacune est critique. Elle sera déterminante pour notre avenir.
Réaction de Tizi-Ouzou, pour Kabyle.com
Cela s’est passé hier, mercredi 31 dans l’après-midi. Ils revenaient d’une réunion de travail à Alger, PikasoOuazzi, Mouloud Hamrani et Samia Ait Tahar à bord d’un bus pour Tizi. « Samia et moi avions acheté quoi manger à la gare de Xerruba, après avoir passé une journée à Alger dans une dictature ramadanèsque étouffante. A bord du bus pour Tizi on se sentait enfin chez nous –libres de manger. Nous étions au fond du bus, il y avait trois jeunes hommes derrière nous, nous mangions et tout se passait très bien », racontent les deux concernés.
Entre temps, le receveur du bus était passé et avait constaté que Pika et Samia mangeaient, sans rien dire. Presque une heure après, le receveur revient sans raison, irrité, et somme Pikaso de ranger sa bouteille d’eau. « Etonné, je lui demande pourquoi. Et c’est là qu’il commence à hurler que nous sommes dans son bus, qu’il va s’arrêter pour qu’on boive sur la route, que nous sommes irrespectueux, que ‘qu’est-ce-que ca veut dire de boire comme ca devant les gens pendant le ramadan’». Le chauffeur arrête le bus sec et vient se joindre à son collègue pour protester. Des voyageurs viendront calmer les esprits et le bus repart. Se mêle ensuite de l’affaire un islamiste qui moralise discrètement en pointant Dieu du doigt : « c’est lui qui châtie les infidèles ». Les deux non-jeûneurs étaient déjà sérieusement fatigués. C’est à la sortie du bus, dans la nouvelle gare de Tizi, qu’éclat une bagarre entre Pikaso et le receveur du bus. « Nous lui avons demandé pourquoi il élevait ainsi le ton dans le bus. Il nous a répondu cceh, yehwa-yi ». Synonyme de « je t’emmerde », pour notre interlocuteur, il en vient aux mains.
Les policiers de la gare, en civil, rappliquent sans attendre. « Pikaso va se laver les mains pendant que je l’attendais dans le hall de la gare. À son retour, les flics débarquent et nous ordonnent de les suivre. Je pensais que c’était la bagarre qui serait à l’origine de l’interrogatoire », raconte Samia en poursuivant : « L’un des policiers m’a demandé de parler en arabe, ce à quoi je répondais que c’était à lui de parler en kabyle ».
Arrivés à la cellule de police, les policiers ont changé de ton. « Wekkalremdan ! » s’exclame l’un d’eux. « Et alors ? » demandait Samia. « Tu es passible de prison, répond-il fermement. C’est interdit de manger pendant le ramadan en public ! ». « Où est la loi qui interdit ca ? » rétorquait Samia. Visiblement très provoqué par la question, le policier choisit de ne pas répondre et de passer directement aux menaces. « Dès que j’ai posé la question de la loi, il a tourné le dos et parti vers le bureau pour donner un grand coup dessus » poursuit Samia. D’après elle, il commence alors à crier : « la loi ? tu veux savoir la loi ? je ne te dirai aucune loi. Je te descends tout de suite chez le procureur ; c’est lui qui te dira la loi. Ca s’apelle ‘intihakhourmat ramadan’. Il te mettra en prison tout de suite. Wallah que ce soir tu passeras la nuit à la centrale, et demain, en prison. Tu en as pour 6 mois, personne ne te les enlèvera ». Un autre policier continue : « Je viens d’en ramasser deux ici qui mangeaient. Ils sont chez le procureur. Demain ils passeront en justice et se feront condamner à la prison ferme ». « Mais la constitution me garantit la liberté de conscience non ? » demandait Samia. « La liberté a ses limites. On ne mange pas pendant le ramadan dans un lieu public, c’est interdit » s’entêtera le flic. « Tu veux manger ? tu te caches. Va chez toi ou ailleurs ou personne ne te voit ». Ils demanderont leurs cartes d’identités aux interpellés et le leur rendront 10 minutes après.
Après quelques échanges entre interpellés et policiers, ces derniers décident de « faire un bon geste » en les laissant partir. « Ne recommencez plus», moraliseront-ils.
Le même jour, un communiqué du wali parait faisant état du respect des citoyens et d’absence d’interpellation en relation avec la non observation du jeûne à Tizi. Le récit de Pika et Samia, plus l’information donnée par la brigade qui les a détenus, comme quoi deux non-jeûneurs ont été arrêtés le même jour, démentent cependant, dans les faits,la déclaration du wali. Soit il ment honteusement, soit il ne sait tout bonnement pas ce qui se passe à Tizi-Ouzou.
Le combat contre la répression ramadanèsque insensée doit commencer à s’organiser en Kabylie. Les rassemblements du 3 Aout, puisqu’il y en a désormais deux en Kabylie, seront un départ, et il faut qu’il soit bon. La participation de chacun et de chacune est critique. Elle sera déterminante pour notre avenir.
Réaction de Tizi-Ouzou, pour Kabyle.com
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Re: Ramadan: Pika et Samia interpellés puis relâchés par les flics
http://kabyle.com/articles/ramadan-pika-et-samia-interpelles-puis-relaches-par-les-flics-22000-01082013
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