ACTION DES NON-JEUNEURS DE KABYLIE ; le HCI se joint au chorus des dénonciateurs

Par à-coups, les islamistes algériens, électrons libres, arrimés à des chapelles partisanes ou officiant à titre d’institutionnels gracieusement rétribués par le denier public, s’offusquent du déjeuner public organisé samedi dernier dans les villes de Tizi-Ouzou et d’Aokas.

On s’étonnait un peu que le haut conseil islamique (HCI) n’ait pas décocher sa fléchette avant tout le monde, avant les tubes cathodiques qui font de l’antikabylisme leur fil rouge, avant Ali Benhadj, dont le fils terroriste avait écumé les montagnes de Kabylie, avant le MSP qui a regretté que le pouvoir n’ait pas été répressif ce coup-ci et avant tant d’autres moins sonores. Cheikh Bouamrane a eu la détente très lente. Il a mis une semaine à ruminer quels mots, quelles expressions piqueraient plus au vif ces Kabyles qui ont osé, oui c’est ça, osé, se remplir la panse au vu et au su de tout le monde, en plein jour et en plein mois de Ramadhan ? La production a été, au final, de piètre qualité mais elle est venue. Il y a la condamnation d’usage, exposé de verbiage redondant, puis le commentaire. Un défi au bon sens. Que l’on en juge : « la poignée d’individus qui n’a pas craint de choquer les croyants, la veille de Leila El Qadr, ignore que la liberté de la minorité de toute minorité est garantie à condition qu’elle ne porte pas atteinte à celle de la majorité, dont les fondements de l’identité sont clairement exprimés, notamment par la déclaration du 1er novembre et les constitutions successives choisies par la grande majorité du peuple algérien. » Dans la république de Bouamrane, le concept s’inverse et les canons du droit universel aussi. Ce n’est plus la liberté de la minorité qui est respectée par la majorité mais l’inverse. Avec l’âge tout devient confus au point d'oublier la Soummam qui a stipulé que la " guerre de libération n'est pas une guerre de religion". En fait vraiment pas tout. Cheikh Bouamrane a été capable d’un brin de lucidité et se rappeler la formule chère au système, celle qui consiste à accuser à chaque fois les manipulateurs de l’ombre et la main de l’étranger : « ces individus ne se seraient pas livrés à une telle provocation s’ils n’étaient pas encouragés par certains cercles à l’intérieur du pays, notamment certains médias, mais aussi à l’étranger, et qui œuvrent à déstabiliser notre Nation. »

Hamid Guerni

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