Tizi Ouzou : les citoyens n’adhérent pas à la démarche des non-jeûneurs considérée comme un «échec cuisant»

La Kabylie est connue pour sa liberté sans offusquer celle des autres ». Il va sans dire que la majorité des citoyens ont condamné l’acte «de manger en public».
Le sit-in des non-jeûneurs, organisé avant-hier à Tizi-Ouzou et Aokas, dans la wilaya de Béjaia, ne cesse de susciter la colère et l’indignation chez les habitants. Au lendemain de cette action, première dans les annales de l’histoire du pays, les citoyens sont partagés sur les agissements des non-jeûneurs, lesquels, à travers leur action, prétendent défendre la liberté de conscience. Pour rappel, cette action a été soutenue au départ même par les jeûneurs qui croyaient seulement à un rassemblement dénonçant l’inquisition et demandant la liberté de conscience.
Cependant, la surprise est venue après avoir constaté que ces non-jeûneurs avaient bel et bien cassé la croûte et bu publiquement à midi.
Cette discision a fait changer d’avis plus d’un, qui ont fini par se démarquer et considérer cet acte de non-événement, à mettre au plus vite aux oubliettes dans notre société purement musulmane et dans la région kabyle, connue pour son respect vis-à-vis de cette religion. Au centre-ville de Tizi-Ouzou, les citoyens s’accordent à dire que, « certes, ils ont raison de réclamer cette liberté de conscience, liberté de culte, mais sans frustrer les autres».
Un septuagénaire côtoyé à la rue de la paix nous dira : « Chacun est libre de ses actes, ils auraient pu manger et boire chez eux au lieu de faire cette démonstration irréfléchie ne reflétant nullement les valeurs de notre religion ».
Ali, commerçant exerçant dans la région des Ouadhias, notera avec regret que « la Kabylie, de par sa noblesse et sa sagesse, n’abdiquera pas face à ce genre d’agissements qu’elle regrette dans le fond et la forme », et qu’« il n’y a pas lieu de s’afficher publiquement pour rompre le jeûne alors que d’autres régions renferment des non-jeûneurs mais qui mangent discrètement, et ils sont nombreux à le faire tant à l’est qu’à l’ouest du pays…».
Contacté par nos soins, le directeur des affaires religieuses de la wilaya, Siab Moh Ouidir, pointe du doigt une « certaine formation politique sans la nommer, qui serait derrière ce rassemblement que je considère comme un non-événement, tout juste pour attirer l’attention publique. La Kabylie est connue pour sa liberté sans offusquer celle des autres ».
Il va sans dire que la majorité des citoyens ont condamné l’acte «de manger en public».
Nabil Graichi

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