Le tombeau de Massinissa continue de défier le temps et les hommes
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Le tombeau de Massinissa continue de défier le temps et les hommes
Sur une colline de la localité d’El-Khroub (10 km à l’est de Constantine) se dresse le tombeau gréco-punique du roi Massinissa, fédérateur de la Numidie. Le monument funéraire annonçait fièrement aux voyageurs venus de Carthage, de Thevest ou de Calama (actuelles Tebessa et Guelma) l’entrée de l’antique Cirta.
À l’intérieur d’un périmètre jouxtant une zone d’habitation, se dresse la partie encore intacte du monument -aujourd’hui sous la responsabilité de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (Ogebc)- défiant le temps depuis plus de dix-huit (18) siècles. L’édifice, construit en blocs de pierre taillés et superposés à sec avec des filons de jointure en plomb, a été construit sur la route menant de Cirta à Carthage sur une colline qui surplombe aujourd’hui encore les grands centres urbains de Constantine. De forme cubique en sa base, le monument porte sur les murs du deuxième niveau deux boucliers symbolisant le rang du défunt ainsi qu’une fausse porte remplacée par un muret, élément étranger à l’édifice, maintenu avec du mortier coloré et érigé lors d’une opération de restauration menée visiblement à la hâte. Les deux niveaux manquants se composent de colonnes, de fûts de colonnes, de chapiteaux et de fausses portes, tous catalogués en prévision d’une reconstitution qui se fait toujours attendre. L’ouvrage reste une curiosité architecturale comparativement aux autres monuments funéraires royaux berbères comme l’Imedghacen, le mausolée royal de Maurétanie (Tipaza), ou le tombeau commémoratif du roi Syphax (Siga, Aïn Témouchent), qui présentent tous une forme circulaire coiffée d’une toiture conique en pierre et des colonnes décoratives. Le tombeau étant scellé et sans entrée, des archéologues français ont dû le démanteler pour pouvoir accéder à la chambre funéraire, avant de reconstituer le monument sans les deux niveaux supérieurs détruits par un séisme dont la date reste inconnue. Après une première opération de réhabilitation, qualifiée en 2006 de «massacre» par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en personne, une clôture a été installée et une aire de repos avec parking aménagés à l’intention des visiteurs à une vingtaine de mètres du monument.Les colonnes et blocs de pierres constituant les deux niveaux manquants ont été entreposés dans le périmètre à même le sol…
C’est à la faveur de cette «opération» que les fausses portes en pierre du deuxième niveau ont été retirées et remplacées par un muret en pierre et ciment pigmenté complètement étranger à la structure originelle. La pierre, elle, a été décapée au moyen d’abrasifs pour s’en trouver gravement fragilisée, rendant difficilement déchiffrables les éléments de datation. Un projet de reconstitution du «Village numide» à proximité du site, qui aurait permis l’aménagement d’une cinquantaine d’hectares, avait été évoqué en 2006, mais le projet n’a jamais pu voir le jour.
L’Aguellid aux deux tombeaux
La puissance de Massinissa et sa renommée dans le monde antique ont fait que deux tombeaux, l’un à El-Khroub, l’autre à Dougga (nord-ouest de la Tunisie), furent érigés en souvenir de l’Aguellid (roi berbère). Quasiment identiques, ils portent l’inscription MSNSN (Massinissa) sur ce qui reste d’un épigraphe, et leur architecture présente des influences greques et égyptiennes auxquelles des ouvriers bâtisseurs étrangers ont apporté une touche personnelle. Le monument de Dougga, élevé dix ans après la disparition du roi, porte l’inscription MQDS (sanctuaire en phénicien) évoquant le culte voué au plus illustre des Aguellids et consacré par un «temple offert par les dirigeants de la cité», selon des archéologues tunisiens.Des spécialistes avancent que ce sanctuaire pourrait symboliser une proclamation d’autonomie de Dougga, alors que d’autres y voient un acte d’allégeance à la dynastie Massyle et de défiance à l’égard du successeur de Massinissa, son fils Micipsa, dont le règne sans partage sur la Numidie irritait la société berbère. L’édifice est tout de même considéré comme monument commémoratif, les fouilles archéologiques entreprises en 1915 sur le tombeau d’El-Khroub ayant permis de mettre au jour une chambre funéraire renfermant des ossements ainsi que des objets (épée, côte de maille, pointes de lances et des flèches) -désormais exposés au musée de Cirta- attestant du véritable tombeau de Massinissa. Pour demeurer debout et continuer à témoigner de l’épopée de l’unificateur de la Numidie, le tombeau funéraire du grand Aguellid ne peut compter, pour l’heure, que sur la solidité intrinsèque de ses pierres et le savoir-faire de ceux qui l’ont bâti il y a 1 800 ans.
À l’intérieur d’un périmètre jouxtant une zone d’habitation, se dresse la partie encore intacte du monument -aujourd’hui sous la responsabilité de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (Ogebc)- défiant le temps depuis plus de dix-huit (18) siècles. L’édifice, construit en blocs de pierre taillés et superposés à sec avec des filons de jointure en plomb, a été construit sur la route menant de Cirta à Carthage sur une colline qui surplombe aujourd’hui encore les grands centres urbains de Constantine. De forme cubique en sa base, le monument porte sur les murs du deuxième niveau deux boucliers symbolisant le rang du défunt ainsi qu’une fausse porte remplacée par un muret, élément étranger à l’édifice, maintenu avec du mortier coloré et érigé lors d’une opération de restauration menée visiblement à la hâte. Les deux niveaux manquants se composent de colonnes, de fûts de colonnes, de chapiteaux et de fausses portes, tous catalogués en prévision d’une reconstitution qui se fait toujours attendre. L’ouvrage reste une curiosité architecturale comparativement aux autres monuments funéraires royaux berbères comme l’Imedghacen, le mausolée royal de Maurétanie (Tipaza), ou le tombeau commémoratif du roi Syphax (Siga, Aïn Témouchent), qui présentent tous une forme circulaire coiffée d’une toiture conique en pierre et des colonnes décoratives. Le tombeau étant scellé et sans entrée, des archéologues français ont dû le démanteler pour pouvoir accéder à la chambre funéraire, avant de reconstituer le monument sans les deux niveaux supérieurs détruits par un séisme dont la date reste inconnue. Après une première opération de réhabilitation, qualifiée en 2006 de «massacre» par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en personne, une clôture a été installée et une aire de repos avec parking aménagés à l’intention des visiteurs à une vingtaine de mètres du monument.Les colonnes et blocs de pierres constituant les deux niveaux manquants ont été entreposés dans le périmètre à même le sol…
C’est à la faveur de cette «opération» que les fausses portes en pierre du deuxième niveau ont été retirées et remplacées par un muret en pierre et ciment pigmenté complètement étranger à la structure originelle. La pierre, elle, a été décapée au moyen d’abrasifs pour s’en trouver gravement fragilisée, rendant difficilement déchiffrables les éléments de datation. Un projet de reconstitution du «Village numide» à proximité du site, qui aurait permis l’aménagement d’une cinquantaine d’hectares, avait été évoqué en 2006, mais le projet n’a jamais pu voir le jour.
L’Aguellid aux deux tombeaux
La puissance de Massinissa et sa renommée dans le monde antique ont fait que deux tombeaux, l’un à El-Khroub, l’autre à Dougga (nord-ouest de la Tunisie), furent érigés en souvenir de l’Aguellid (roi berbère). Quasiment identiques, ils portent l’inscription MSNSN (Massinissa) sur ce qui reste d’un épigraphe, et leur architecture présente des influences greques et égyptiennes auxquelles des ouvriers bâtisseurs étrangers ont apporté une touche personnelle. Le monument de Dougga, élevé dix ans après la disparition du roi, porte l’inscription MQDS (sanctuaire en phénicien) évoquant le culte voué au plus illustre des Aguellids et consacré par un «temple offert par les dirigeants de la cité», selon des archéologues tunisiens.Des spécialistes avancent que ce sanctuaire pourrait symboliser une proclamation d’autonomie de Dougga, alors que d’autres y voient un acte d’allégeance à la dynastie Massyle et de défiance à l’égard du successeur de Massinissa, son fils Micipsa, dont le règne sans partage sur la Numidie irritait la société berbère. L’édifice est tout de même considéré comme monument commémoratif, les fouilles archéologiques entreprises en 1915 sur le tombeau d’El-Khroub ayant permis de mettre au jour une chambre funéraire renfermant des ossements ainsi que des objets (épée, côte de maille, pointes de lances et des flèches) -désormais exposés au musée de Cirta- attestant du véritable tombeau de Massinissa. Pour demeurer debout et continuer à témoigner de l’épopée de l’unificateur de la Numidie, le tombeau funéraire du grand Aguellid ne peut compter, pour l’heure, que sur la solidité intrinsèque de ses pierres et le savoir-faire de ceux qui l’ont bâti il y a 1 800 ans.
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Date d'inscription : 28/02/2009
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