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Tunisie : Amina Tyler reste en prison

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Tunisie : Amina Tyler reste en prison Empty Tunisie : Amina Tyler reste en prison

Message  Aokas Ultras Dim 2 Juin - 12:41

La Tunisienne Amina Tyler, arrêtée le 19 mai alors qu’elle taguait le mot «Femen» sur le mur d’un cimetière, va être poursuivie pour profanation de cimetière et atteinte aux bonnes mœurs. Maintenue en détention, elle sera réinterrogée le 5 juin.
Le juge d’instruction en charge du dossier d’Amina Tyler, une jeune Tunisienne âgée de 18 ans, militante du mouvement féministe Femen, a indiqué jeudi 30 mai avoir ordonné son maintien en détention dans le cadre de nouvelles poursuites pour profanation de cimetière et atteinte aux bonnes mœurs. La juge a indiqué à l’AFP que la jeune femme, qui attendait le verdict de son procès pour le port d’un aérosol lacrymogène, sera interrogée le 5 juin dans le cadre de ces nouvelles poursuites. L’un des avocats d’Amina Tyler, Mokhtar Janène, a confirmé qu’un «mandat de dépôt a été émis». Selon ces deux sources, la jeune femme est poursuivie dans le cadre de la section «association de malfaiteurs» du code pénal où les différents articles prévoient des peines maximales comprises entre six à dix-huit ans de prison. Elle risque en outre six mois de prison pour atteinte aux bonnes mœurs et deux ans de détention pour profanation de cimetière. Ainsi, même si Amina devait être relaxée jeudi lors du procès pour détention prohibée d’un aérosol lacrymogène, une accusation fondée sur un texte de droit du 19e siècle, elle ne sera pas libérée. Après deux heures d’audience houleuse au tribunal de Kairouan, dans le centre de la Tunisie, les juges s’étaient retirés dans l’après-midi pour délibérer. D’après le compte Twitter @Tunisia_Live, la militante féministe est défendue par cinq avocats, dont Me Leila ben Debba, connue pour ses prises de position anti-salafistes et sa défense de feu Chokri Belaïd, figure de proue de l’opposition assassiné début février.
Des habitants de la ville se sont rassemblés devant le palais de justice avant l’ouverture de l’audience pour dénoncer les actions du mouvement féministe, certains criant «Allahu Akbar». L’avocate Leila ben Debba a déclaré devant la cour avoir été frappée avant d’entrer dans le tribunal et a réclamé des mesures de protection. Dans la foule, quelques personnes ont manifesté leur soutien à Amina. À la suspension de l’audience, l’accusée avait été escortée hors du bâtiment par des policiers alors que des manifestants cherchaient à entrer à l’intérieur. Amina Tyler – un pseudonyme qu’elle a adopté depuis qu’elle a posé nue sur le web avec la mention «mon corps m’appartient», en mars dernier – est accusée d’avoir été en possession d’un spray lacrymogène, délit passible d’une peine de prison ferme en Tunisie. Elle a été arrêtée par la police alors qu’elle taguait le mot «Femen» sur les murs d’un cimetière, en marge d’un rassemblement de la mouvance salafiste djihadiste, le 19 mai dernier. La veille du procès, à Kairouan, trois Femen européennes – deux Françaises et une Allemande – ont mené une action seins nus devant le palais de justice de Tunis pour soutenir Amina, ce qui a déclenché un mouvement de colère de plusieurs dizaines de Tunisiens. «Elles ont évité de peu un lynchage public par une foule en colère, choquée par ce type d’action», témoigne David Thomson, correspondant de France 24 à Tunis. Les trois militantes ont été placées en détention dans la foulée. Ce jeudi, elles doivent comparaître devant le procureur et prendre connaissance des peines retenues contre elles. Le cas d’Amina soulève beaucoup de controverses en Tunisie. Le ministère des Affaires religieuses affirme dans un communiqué, publié hier, que le peuple tunisien est attaché à ses «principes», qu’aucun «mode de vie contraire à ces valeurs ne pourrait atteindre son but», et a appelé la police et la justice à faire preuve de «fermeté» face à ces «comportements indécents et provocateurs». Face au tollé provoqué par leurs actions, les Femen reçoivent très peu de soutiens parmi les modernistes laïcs, atteste David Thomson. «L’emprisonnement d’Amina, le 19 mai, n’a suscité aucune émotion. Même les féministes traditionnelles se sont désolidarisées du mouvement, qu’elles jugent contre-productif. Les Femen sont accusées d’être néo-colonialistes et déconnectées de la culture

Aokas Ultras

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