Béjaïa/Après la série de secousses telluriques qui ont touché la ville d’Aokas : panique, stress et nuits à la belle étoile

Une mère de famille d’Aokas prise de panique n’arrêtait pas de courir dans tous les sens après avoir fui son appartement dans les HLM. « J’en est assez, si je dois mourir, je ne veux pas que ce soit de cette façon.
C’est de la torture, nous sommes morts de stress. Nous sommes devenus des diabétiques potentiels », criait-elle à qui veut bien l’entendre. Cette situation d’angoisse se lit sur tous les visages des habitants des régions côtières de l’est de la wilaya de Béjaïa.
Pas plus tard qu’avant-hier deux autres secousses sont venues s’ajouter aux dizaines qui ont ébranlé le moral des citoyens. Le hic est que pendant la dernière secousse tellurique, l’électricité a été coupée pendant près d’une heure. Ceci n’a pas manqué de plonger encore plus les habitants de ces côtes dont l’épicentre du séisme n’était qu’à environ 1 ou 2 km de leurs habitations, dans le désarroi total.
De nombreux propriétaires d’appartement des HLM d’Aokas, de Souk-el-Tenine, de Melbou et Tichy ont tout simplement rejoint leurs douars d’origine.
« Dans ces bâtiments, tout peut arriver car c’est tout l’édifice qui tremble. On a comme une impression qu’on est perché sur un arbre après le passage d’un vent violent » devait préciser ce père de famille d’Aokas. La mosquée du village a vu sa coupole céder et quelques murs largement fissurés. En constatant cela, certaines familles ont confirmé que quelque chose ne tournait pas rond et que Dame nature ne les a pas gâtés et qu’ils risquaient de s’attendre au pire s’ils ne prenaient pas les dispositions nécessaires. D’autres pères de famille considèrent que ce n’est pas encore fini (il y a de quoi en tous les cas) et que les choses sérieuses sont à venir eu égard à ces nombreuses secousses préliminaires. «La situation est inquiétante et ce sont même les sismologues qui le disent, alors je crois qu’il y a réellement lieu de s’inquiéter» ajoutera un vieil homme habitant non loin de la mosquée endommagée. Notre tournée à travers certaines localités de l’est de la wilaya, nous a fait découvrir que le stress, la crainte et un certain pessimisme en l’avenir, se lisent bien sur tous les visages «Nous n’avons jamais vécu une telle situation, cela ressemble à la période de la guerre de Libération quand les balles sifflaient à nos oreilles. C’est une espèce de situation où la mort nous guette et tarde à venir, alors quelque part, tout le monde est malade» précisera un autre citoyen de Tichy.
Dans tous les cas de figures les services concernés de l’Etat se doivent de prendre les dispositions nécessaires plus particulièrement pour une éventuelle intervention rapide. Sait-on jamais, car tout peut arriver par les temps qui courent.

par Hamid Nabet

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