Le FFS survivra-t-il à la décision de Hocine Aït Ahmed de tirer sa révérence

Hocine Aït Ahmed a créé vendredi la surprise en annonçant sa décision de renoncer à la présidence du FFS, un parti qu’il a dirigé depuis sa création en 1963, pour s’opposer à “la main mise de Ben Bella sur le pouvoir”. Quoique la surprise ne soit peut-être pas le mot qu’il faut, car ceux qui connaissent bien la maison FFS savent que le vieux leader, rattrapé par l’âge (la vieillesse ce naufrage, selon le mot du général De Gaulle), ne contrôlait quasiment plus rien.

En témoigne, à titre d’illustration, les communiqués du parti rédigé depuis quelques temps déjà avec une syntaxe hésitante et un lexique approximatif, alors que sous la plume de “Da l’ho”, ces communiqués avaient une autre dimension que les journalistes trouvaient un plaisir à lire même s’ils n’en partageaient pas tout le temps tout le contenu.

Parmi les militants qui ont quitté le parti, mais qui gardent de solides amitiés avec des membres du Conseil national, on raconte que ce sont les cousins Bahloul, le conseiller aux affaires économiques et la journaliste Salima Ghozali, tous membre du « shadow cabinet » qui sont aux manettes.

Mais avec le retrait du vieux leader historique de la présidence du parti, prélude à un retrait définitif de la scène politique, la question est de savoir si le FFS survivra à cette “rupture” tant il est identifié à son géniteur.

Le FFS connait, actuellement, une crise politique et organique profonde, conséquence de sa participation surprise aux élections législatives du 10 mai dernier. Si cette crise est plus ou moins contenue, le retrait de Hocine Aït Ahmed, dont le charisme et le respect des militants opéraient jusque-là comme une sorte de paravent, risque de précipiter les choses dans les jours à venir.

La couverture politique d’Aït Ahmed enlevée, la direction actuelle avec un Ali Laskri, sans envergure intellectuelle et politique, risque de subir les assauts des anciens du FFS qui ne supportent pas de voir leur parti s’inscrire dans des équations politiques qui ne correspondent point à ses fondements originaux.

Les Bouhadef, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, qui se sont succédé à la tête du premier secrétariat, mais aussi des figures emblématiques comme Djamel Zenati, Samir Bouakouir, trouveront certainement dans le retrait annoncé de Hocine Aït Ahmed une occasion de rebondir sur la scène politique et relancer leur initiative politique engagée au lendemain de la participation aux législatives.

L’entreprise est d’autant plus aisée que la direction actuelle est en déficit de légitimité mais surtout de proximité avec la base. Pour preuve, les résultats mitigés du FFS aux deux élections locales et législatives malgré le coup de pousse de l’administration. De deux choses l’une, ou le retrait de Hocine Aït Ahmed débouchera sur une décantation à l’issue du prochain congrès, ou à un éclatement dans le cas où le compromis serait introuvable entre les différentes fractions qui composent aujourd’hui la cartographie

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