L'inquiétante disparition d'une Femen tunisienne

Amina Tyler n'a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours. PHOTO/Page fans Facebook d'Amina Tyler.

Amina Tyler, la première tunisienne à se revendiquer du mouvement féministe Femen est injoignable depuis plusieurs jours, s'inquiètent ses amis sur Facebook, selon un article de BFM TV.com. "Les activistes de Femen ont essayé de contacter la jeune tunisienne mais sans succès. Son téléphone est resté éteint. Nous nous craignons pour sa vie", indiquent-ils sur une page Facebook.

Des pirates informatiques de la mouvance islamiste avaient pris le contrôle dans la nuit de mercredi à jeudi de l'une des pages Facebook de militantes féministes Femen-Tunisie dont celle d'Amina Tyler, après la diffusion sur internet de photos de deux jeunes tunisiennes seins nus. "Grâce à Dieu nous avons piraté cette page immorale et le meilleur est à venir", y est-il indiqué par le pirate qui signe du nom "al Aangour". "La page a été piratée et si Dieu le veut, ces saletés vont disparaître de Tunisie", écrit-il encore. Le pirate a publié sur la page des vidéos de sourates du coran, d'images illustrant la profession de foi l'islam.

Ce site n'avait cependant jamais publié les photos des deux activistes tunisiennes qui ont diffusés ces derniers jours des clichés d'elles seins nus avec écrit en lettre noire sur leur poitrine "mon corps m'appartient, il ne représente l'honneur de personne" ou encore "Fuck your morals". La page de l'une d'elles et celle de leurs "fans" fonctionnaient normalement ce vendredi. On peut ainsi y voir des images des différentes actions seins nus des Femen à travers le monde. Les poitrines des militantes y sont généralement floues en raison des règles imposées par Facebook. Femen, un groupe de féministes ukrainiennes désormais installé à Paris et qui a fait des émules dans plusieurs pays du monde, est connu depuis 2010 pour ses actions "topless" pour dénoncer le sexisme, l'homophobie, la prostitution et la religion.

Les Femen Tunisie n'ont jamais organisé d'actions publiques dénudées, alors que l'atteinte à la pudeur est passible de prison ferme.

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