Le désordre psychologique de l’individu algérien

On assiste ces derniers temps à une dévalorisation brutale des constantes sociales de la société algérienne. Ce qui était autrefois des limites sacrées pour l’algérien semblent n’être désormais qu’une vague rumeur.




Aucune morale ne constitue un barrage aux instincts primitifs de l’homme. La tolérance, la fierté de l’appartenance, l’entraide, mais surtout la sensibilité aux malheurs des autres ne sont plus des remparts contre la déperdition sociale, sous un état défaillant incapable d’assumer la moindre de ses responsabilités. La société est totalement désintégrée, le mal est très profond qu’il ne le semble.




Me basant sur des observations de terrains, j’ai constaté l’ampleur du désordre psychologique de l’individu algérien. Le type de personnalité qui domine est la personnalité flottante. Puis vient le dédoublement. L’individu algérien est soumis à une affreuse situation de déprime, au point que c’est devenu un phénomène que l’on qualifie du NORMAL. Rien n’est anormal pour l’algérien. Devant un phénomène nouveau, il se dissout dans une personnalité nouvelle. Devant un acte ignoble, il cherche la solution dans l’incrimination de l’autre. Qu’est l’autre ? L’autre, et point à la ligne. Ça peut être l’état, le voisin, la femme, les organes étatiques, rien n’est à écarter. En état d’investigation éternelle de la source de ses malheurs. Ça flotte, le scepticisme est rabaissé au niveau des choses simple de la vie. Aucune solution n’est à envisager dans un cadre organisé qui se base sur des convictions, et des principes individuels. Ça flotte, puis chute dans la déprime. L’incapacité totale à se chercher des échappées. Et l’incrimination de l’autre.




Enfin, vient le dédoublement. Chaque personne nous parait devenir une autre. Ça change inconsciemment au gré des circonstances. Et ça devient très sentimental. La logique des choses disparait, et laisse place aux fluctuations de la libido qui se manifeste sous divers couverts. Désir de se venger, vivre isolé au milieu de la foule, le désir de se satisfaire à n’import quel prix. Rien n’est sacré, et tout peut se placer à la case du NORMAL. Envie de devenir riche ? Pourquoi pas : (Voler, corrompre, agresser, tuer…). Rien n’est anormal ou bien immoral. Si l’une des personnalités résiste, l’autre vient au secours de la libido qui a conscience de vivre dans un organisme psychologique désintégré. Le sur-moi est aboli chez la majorité écrasante. Consciemment ou inconsciemment.




On est doux le matin, et brutal le soir. On va faire la prière à la mosquée avec des savates, et on en ressort avec des sneakers. Celui qui prie, n’est pas celui qui vole. Le constat est affreux. La libido ne recule que pour mieux bondir. Désir de se satisfaire sexuellement ! Pourquoi pas ? Rien n’est sacré ; non ! Et toutes les portes s’ouvrent devant la bête humaine. Et si une personnalité résiste, l’autre est apte à tout faire.




Et ceux qui ne passent pas à l’acte, à cause des circonstances défavorables. Se résignent à vivre frustrés, et dans la haine de l’autre. L’autre est une constante expiatoire à tout individu algérien. Et la vengeance n’attend que le moment propice pour se déclarer prête. Si le moment tarde ! On sombre dans les troubles mentales. Rien qu’à voire le pourcentage des sujets souffrants de différents troubles psychiatriques, on peut constater sans peine l’ampleur du la désintégration de la société algérienne. Surtout pour les femmes, presque 1/4 souffre de troubles de comportements. 3/10 souffre d‘épilepsie.




Et l’écrasante majorité souffre de problème d’identification. Pour les hommes, une bonne partie souffre du stress permanent. Et 1/10 souffre de troubles psychiatriques caractérisés. Sans parler de la déprime qui est devenue depuis des décennies CHOSE NORMALE. On dort jusqu’à midi. Normal. On regarde la télé durant 10/24H NORMAL. On réagit violemment à des choses simples NORMAL. Une bombe a explosé ! C’est rien, NORMAL. Et dans tout ça, l’autre. L’obsession de tout le monde ; l’autre.




Contributeur : Homérus Azazal

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