LIBAN : Le système confessionnel étouffe l’économie
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LIBAN : Le système confessionnel étouffe l’économie
Comment voulez-vous réformer l’économie d’un pays où même les fruits ont une religion : la pomme étant maronite, la vigne catholique, l’olive orthodoxe, l’orange sunnite, le tabac chiite et la figue druze ?” La question fut posée par l’économiste belge Paul Van Zeeland, convié au Liban au terme de la Seconde Guerre mondiale pour proposer des pistes de relance.
“Au-delà de la caricature, ce constat est d’une lucidité exceptionnelle”, estime Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth. “Le régime politique étant figé autour du principe confessionnel, il entrave l’évolution du système économique, empêchant toute tentative sérieuse de réforme de l’Etat ou de renouvellement des élites.”
Cet avis est partagé par l’économiste Jad Chaabane. “Le régime confessionnel entrave la concurrence, permettant et légalisant l’existence de monopoles, explique-t-il. Il va à l’encontre même des lois du marché, des droits de l’homme et de l’efficacité gouvernementale. Le pays demeure dans une logique autodestructrice, car le régime confessionnel pèse lourd sur l’économie.” Selon ses calculs, effectués à partir du budget 2012, les paiements directs aux tribunaux religieux [de chaque communauté, chargés du droit privé] représentent 16 millions de dollars, tandis qu’un mariage civil obligatoire permettrait à la société d’économiser 5,6 millions de dollars par an. En outre, 111 millions de dollars sont versés aux écoles gratuites privées [confessionnelles], soit 12 % du budget de l’éducation et de l’enseignement supérieur, tandis que 96 % du budget du ministère des Affaires sociales est alloué à des ONG [des associations confessionnelles]. Au total, cela représente 242 millions de dollars en transferts directs, soit 1 % du PIB.
Par ailleurs, dans une étude publiée l’année dernière, l’économiste avait démontré que le système coûte en moyenne 114 000 dollars par an à chaque Libanais. Près de 3 milliards de dollars, soit 9 % du PIB, sont dépensés pour couvrir les coûts liés au système confessionnel. Selon Jad Chaabane, “16 % des fonctionnaires représentent un fardeau supplémentaire engendré par le système confessionnel”. De plus, les politiciens exercent des pressions pour éviter que leurs partisans, de la même confession, payent leurs factures. Les pertes ainsi engendrées s’élèveraient chaque année à 67,5 millions de dollars dans le secteur de l’eau et à 150 millions dans celui de l’électricité.
Le 7 mai 2012, une « Laïque Pride » était organisée à Beyrouth.
Les Libanais étaient invités à prendre la parole sur ce qu’ils souhaitent changer au Liban.
“Au-delà de la caricature, ce constat est d’une lucidité exceptionnelle”, estime Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth. “Le régime politique étant figé autour du principe confessionnel, il entrave l’évolution du système économique, empêchant toute tentative sérieuse de réforme de l’Etat ou de renouvellement des élites.”
Cet avis est partagé par l’économiste Jad Chaabane. “Le régime confessionnel entrave la concurrence, permettant et légalisant l’existence de monopoles, explique-t-il. Il va à l’encontre même des lois du marché, des droits de l’homme et de l’efficacité gouvernementale. Le pays demeure dans une logique autodestructrice, car le régime confessionnel pèse lourd sur l’économie.” Selon ses calculs, effectués à partir du budget 2012, les paiements directs aux tribunaux religieux [de chaque communauté, chargés du droit privé] représentent 16 millions de dollars, tandis qu’un mariage civil obligatoire permettrait à la société d’économiser 5,6 millions de dollars par an. En outre, 111 millions de dollars sont versés aux écoles gratuites privées [confessionnelles], soit 12 % du budget de l’éducation et de l’enseignement supérieur, tandis que 96 % du budget du ministère des Affaires sociales est alloué à des ONG [des associations confessionnelles]. Au total, cela représente 242 millions de dollars en transferts directs, soit 1 % du PIB.
Par ailleurs, dans une étude publiée l’année dernière, l’économiste avait démontré que le système coûte en moyenne 114 000 dollars par an à chaque Libanais. Près de 3 milliards de dollars, soit 9 % du PIB, sont dépensés pour couvrir les coûts liés au système confessionnel. Selon Jad Chaabane, “16 % des fonctionnaires représentent un fardeau supplémentaire engendré par le système confessionnel”. De plus, les politiciens exercent des pressions pour éviter que leurs partisans, de la même confession, payent leurs factures. Les pertes ainsi engendrées s’élèveraient chaque année à 67,5 millions de dollars dans le secteur de l’eau et à 150 millions dans celui de l’électricité.
Le 7 mai 2012, une « Laïque Pride » était organisée à Beyrouth.
Les Libanais étaient invités à prendre la parole sur ce qu’ils souhaitent changer au Liban.
fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
Re: LIBAN : Le système confessionnel étouffe l’économie
http://www.courrierinternational.com/article/2012/09/06/le-systeme-confessionnel-etouffe-l-economie
fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
fatima- Nombre de messages : 1074
Date d'inscription : 28/02/2009
Madona- Nombre de messages : 3426
Date d'inscription : 30/01/2009
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