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DRS : confortables ténèbres et impératives lumières

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DRS : confortables ténèbres et impératives lumières  Empty DRS : confortables ténèbres et impératives lumières

Message  Aokas Ultras Dim 24 Fév - 17:56

La lettre ouverte adressée par Hocine Malti, ancien vice-président de Sonatrach, au général Toufik, responsable des services de renseignements algériens, parce qu’elle situe de l’intérieur aussi les données politiques sur lesquelles doit s’engager le débat national, est un événement inédit dans les mœurs politico-médiatiques algériennes. C’est en effet la première fois qu’en dehors de l’opposition un ancien responsable économique invite le dirigeant du DRS, dans un propos certes polémique mais clairement structuré, à assumer ses responsabilités. Une démission générale, pour ne pas dire une certaine lâcheté ambiante, a fait qu’en Algérie, les observateurs se soumettent à une règle qui veut que les services de renseignements - qui jouent en fait depuis l’indépendance le rôle de police politique – décident de tout sans que l’on ait à les interpeller, les associer ni même les nommer dans les jugements ou commentaires concernant une politique dont tout un chacun sait qu’ils sont des auteurs principaux sinon exclusifs.
On assiste aujourd’hui à un concert de dénonciations des séquelles népotiques, tribales et prédatrices de Bouteflika et de son clan; on serait cependant bien en peine d’entendre la moindre liaison entre cet triste bilan et l’organe qui a décidé du recyclage d’un homme sorti de la vie publique par la petite porte de la Cour des comptes et dont personne n’entendait plus parler pendant 20 ans. Le concerné lui-même, après avoir manqué un premier repêchage en 1994, s’était résigné au sort de monarque déchu, se contentant de monnayer sa nostalgie tiers-mondiste dans les pays du Golfe.
En aparté, tout le monde convient que sans les services spéciaux, Bouteflika ne serait jamais revenu aux affaires, qu’il n’aurait pas fait son deuxième mandat et qu’il n’aurait , naturellement, pas bénéficié du viol de la constitution de novembre 2008 qui lui avait permis de rallonger son règne. Pour évidente que soit cette relation entre les choix réitérés du DRS et les quatorze ans de gabegie du chef de l’Etat et de sa suite, la cécité politique et le conformisme la voile toujours.
Transcendant les individus, l’omerta qui frappe la négation de notre citoyenneté remonte à loin. Elle est même datée symboliquement. Après l’assassinat d’Abane en 1957, l’Algérie était condamnée, tant que ce crime demeurait ignoré, à ne connaitre ni justice indépendante ni élection régulière ni presse libre, autant d’attributs constitutifs d’une nation souveraine.
Le déluge qui s’abat actuellement sur Bouteflika a quelque chose d’obscène. D’une part, il est souvent le fait de ceux-là même qui lui ont tressé des lauriers y compris dans ses pires égarements ; d’autre part, il nie la responsabilité du service qui organise et reproduit un mode de cooptation et de maintien au pouvoir à l’origine du drame et de la lente et inexorable descente aux enfers de l’Algérie.
En décidant d’interpeller le général Toufik, Hocine Malti, quels qu’aient pu être son parcours ou ses positions dans le passé, a produit un acte salvateur : il a non seulement cassé un tabou mais, plus important, il a enfin, en tant que commis de l’Etat, posé sur la place publique la problématique algérienne. Son initiative tranche avec la morgue de ceux qui tirent sur l’ambulance Bouteflika et l’opportunisme d’autres - bien plus pernicieux puisqu’ils hypothèquent l’avenir - qui s’échinent à gagner les faveurs du DRS pour se voir adoubés à leur tour, prenant le risque d’enfoncer dans d’insondables abysses la nation.
Oui, Hocine Malti a opportunément secoué le cocotier.
Quel Algérien peut admettre que le DRS n’était pas, dès le départ, au fait des malversations ayant conduit à l’hémorragie qui a saigné Sonatrach ? Qui peut croire que six ministres, notoirement corrompus, pouvaient être intégrés dans le gouvernement lors du dernier remaniement si le DRS n’avait ordonné leur rappel ou, du moins, couvert leurs forfaits ? Qui peut se laisser convaincre que la seule autorité de Said Bouteflika suffit à imposer des chaines de télévision pirates et des dizaines de titres de la presse écrite qui bénéficient d’une manne publicitaire inversement proportionnelle à leurs ventes ? Plus près de nous, comment imaginer que l’hypothèse de la propulsion du canular Amar Saidanni à la tête du FLN puisse se concevoir si le DRS n’avait pas mis sous le boisseau les dossiers, tous plus sulfureux les uns que les autres, qu’il traine depuis des années ? Comment ne pas établir un lien manifeste entre les piques adressées au RCD après qu’il eut associé la destitution de Bouteflika et la mise au musée du sigle FLN à l’exigence de dissolution de la police politique, devançant d’ailleurs en cela l’intervention de Malti ?
Sur le plan régional, la reconduite à la frontière de syndicalistes tunisiens, marocains et mauritaniens, funeste message s’il en est pour la construction d’une Afrique du Nord démocratique, confirme une stratégie d’isolement et de tension de voisinage chère aux segments sécuritaires du pouvoir.
Ces manipulations, qui camouflent des crimes économiques, parachutent des escrocs au niveau gouvernemental et à la tête des partis qui le composent et qui visent à étouffer toute voix de l’opposition identifiant les origines de la crise algérienne ou qui travaillent à la fermeture du pays ont montré leurs limites.
Quelques repères suffisent à mettre en évidence l’ampleur du trou noir vers lequel on pousse la collectivité nationale. Il y a à peu près un élément des services sécurité pour un militaire dans l’armée. Difficile d’augmenter ce prorata dans un pays déjà malade des effets directs ou indirects de l’embolie générée par les projections pléthoriques du pouvoir occulte.
La dégradation sociale empire à cause de cette gangue militaro-policière contre-productive et budgétivore. Des sources fiables estiment qu’à moyen terme, et si la situation ne dégénère pas avant, il y aura plus de dix millions de chômeurs chez nous ! Autant dire que notre société est déjà une bombe à retardement.
Et pour emprunter au registre lexical « maltien », sur la scène internationale, Alger, faute de s’être donné une place et des perspectives cohérentes et avouables, en est réduite à jouer les rôles « d’indicateur et de porte flingue » de l’Occident dans la région.
En affirmant publiquement que le chef du DRS est le premier responsable auquel il faut désormais s’adresser, Malti a amorcé un virage qui traite enfin l’Algérien en adulte et restitue à la politique sa place et sa fonction.
A charge pour les responsables de ces services de faire leur part du chemin pour éviter au pays l’implosion.
On a vu plus d’une fois dans l’histoire récente des piliers de système despotique, organiser des sorties par le haut à des ordres politiques dont ils sont les premiers à constater les limites et connaître les périls.
Y a-t-il un Andropov ou un Deng Xia Ping au DRS ?

Par Rachid Bali


Aokas Ultras

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Date d'inscription : 28/02/2009

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Message  Aokas Ultras Dim 24 Fév - 17:56

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Aokas Ultras

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