Katia Bengana, assassinée pour l'exemple par les islamistes en 1994
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Katia Bengana, assassinée pour l'exemple par les islamistes en 1994
Le 28 février 1994, Katia Bengana, une lycéenne algéroise sortait de son école de Meftah pour se rendre à son domicile comme à son habitude. Depuis quelque temps, des embêtements d’un genre nouveau surgissent dans les rues et les quartiers d’Alger. Bien que la jeune adolescente de 17 ans ne manquât pas de charme, les garçons qu’elles rencontraient ne sifflaient pas d’admiration à son passage, ne lui lançaient pas des mots grivois et ne tentaient nullement de la séduire. L’objet du « litige » n’a pourtant pas changé : ce sont ses cheveux, ses formes et ses jambes qui constituent la préoccupation des gardiens désœuvrés du nouvel ordre religieux. On était à ce moment aux premières euphories de la guérilla intégriste, dont on attendait qu’elle renverse le régime algérien afin d’instaurer une République dite islamique.
Katia avait été avertie. Aux pressions qui pesaient sur elles, elle répondait qu’il lui était impossible de mettre le voile (hidjab, différent du simple foulard). Aux yeux des intégristes islamistes, elle avait non seulement le tort de refuser de draper sa beauté dans un tissu gris, mais elle affichait clairement ses opinions à ses camarades, dont certains lui collaient instantanément l’étiquette d’une moutabarridja (terme coranique idéologiquement galvaudé pour signifier « dévergondée »). Ces « occidentalisées » constituaient selon l'idéologie islamiste un danger permanent pour la vertu des croyant(e)s.
Aux exhortations succédaient les menaces. On l’accostait à présent devant les magasins pour lui conseiller de mettre le voile,…si elle voulait garder la vie. Katia refusait de céder. Ses parents, informés, vivaient dans l’inquiétude.
Ce jour là, pour échapper aux dangers de la rue, Katia pressait le pas. Une camarade l’accompagnait. A quelques pas du lycée, un jeune homme islamiste a surgi d’'un coin et a fait signe à cette camarade de s’éloigner. Celle-ci est partie en courant, laissant seule Katia face à cet inconnu. La jeune adolescente n’a pas eu le temps de comprendre la signification de ce manège. Son assassin prit un fusil à canon scié (mahchoucha) et le vida sur son corps non voilé.
Il y avait quelques autres filles sans voile qui sortaient du lycée. Mais Katia avait été choisie pour l’exemple. C’est le cas qui devait instruire toutes les femmes, qui devait symboliser le sort qui attend les vivantes si jamais elles s’avisaient à déroger à l’ordre islamiste. Le corps inerte de l'adolescente qui gisait dans sa mare rouge était un signe, un message, une écriture adressée aux autres lycéennes et aux femmes algériennes en général. Les intégristes n'avaient pas donné à Katia la même chance que certaines autres femmes non voilées du pays, dont on arrosaient les jambes découvertes ou le visage avec de l’acide. Le stade du wa’dh (conseil et exhortation) était depuis longtemps dépassé, on était passé au dharb (coups), mais quel dharb !
Une décennie plus tard, la mort tragique de Katia Bengana est oubliée par le nouveau pouvoir de Bouteflika, qui instaure une réconciliation nationale forcée et un pardon général pour tous les assassins, tandis que les « Qui-tue-quistes » excellent dans la désinformation, en présentant sciemment son cas comme « un drame passionnel ». C’est une voix émouvante que celle de son père qui, désespérément, tente de prendre la parole dans un contexte de charivari idéologico-médiatique.
Naravas
Katia avait été avertie. Aux pressions qui pesaient sur elles, elle répondait qu’il lui était impossible de mettre le voile (hidjab, différent du simple foulard). Aux yeux des intégristes islamistes, elle avait non seulement le tort de refuser de draper sa beauté dans un tissu gris, mais elle affichait clairement ses opinions à ses camarades, dont certains lui collaient instantanément l’étiquette d’une moutabarridja (terme coranique idéologiquement galvaudé pour signifier « dévergondée »). Ces « occidentalisées » constituaient selon l'idéologie islamiste un danger permanent pour la vertu des croyant(e)s.
Aux exhortations succédaient les menaces. On l’accostait à présent devant les magasins pour lui conseiller de mettre le voile,…si elle voulait garder la vie. Katia refusait de céder. Ses parents, informés, vivaient dans l’inquiétude.
Ce jour là, pour échapper aux dangers de la rue, Katia pressait le pas. Une camarade l’accompagnait. A quelques pas du lycée, un jeune homme islamiste a surgi d’'un coin et a fait signe à cette camarade de s’éloigner. Celle-ci est partie en courant, laissant seule Katia face à cet inconnu. La jeune adolescente n’a pas eu le temps de comprendre la signification de ce manège. Son assassin prit un fusil à canon scié (mahchoucha) et le vida sur son corps non voilé.
Il y avait quelques autres filles sans voile qui sortaient du lycée. Mais Katia avait été choisie pour l’exemple. C’est le cas qui devait instruire toutes les femmes, qui devait symboliser le sort qui attend les vivantes si jamais elles s’avisaient à déroger à l’ordre islamiste. Le corps inerte de l'adolescente qui gisait dans sa mare rouge était un signe, un message, une écriture adressée aux autres lycéennes et aux femmes algériennes en général. Les intégristes n'avaient pas donné à Katia la même chance que certaines autres femmes non voilées du pays, dont on arrosaient les jambes découvertes ou le visage avec de l’acide. Le stade du wa’dh (conseil et exhortation) était depuis longtemps dépassé, on était passé au dharb (coups), mais quel dharb !
Une décennie plus tard, la mort tragique de Katia Bengana est oubliée par le nouveau pouvoir de Bouteflika, qui instaure une réconciliation nationale forcée et un pardon général pour tous les assassins, tandis que les « Qui-tue-quistes » excellent dans la désinformation, en présentant sciemment son cas comme « un drame passionnel ». C’est une voix émouvante que celle de son père qui, désespérément, tente de prendre la parole dans un contexte de charivari idéologico-médiatique.
Naravas
Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
Date d'inscription : 28/02/2009
Re: Katia Bengana, assassinée pour l'exemple par les islamistes en 1994
http://www.algerie-dz.com/forums//showthread.php?t=232978
Aokas Ultras- Nombre de messages : 4045
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Azul- Nombre de messages : 29959
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laic-aokas- Nombre de messages : 14024
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MOB AOKAS- Nombre de messages : 1880
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