Béjaïa: La place Gueydon, un endroit fétiche de la ville

De tous les beaux quartiers que compte la ville de Béjaïa, la place Gueydon, qui garde cette appellation célèbre en dépit de sa rebaptisation au nom de la place du 1er -Novembre est incontestablement le meilleur à plus d’un titre.



Il est à la fois un rendez-vous populaire et un haut lieu de grand négociant. C’est un endroit chic et choc comme dirait l’autre, le plus fréquenté et celui qui symbolise au plus haut point l’authenticité de cette cité millénaire. Tout s’y trouve. On y trouve restos, cafés, banques, poste, musée, cinéma, hôtel, tout ce dont a besoin aussi bien un riverain qu’un visiteur. Lieu de grande classe qui aura gardé intacte toute sa grandeur réputée. Il aura constitué pour de nombreuses générations du simple mousse jusqu’au capitaine qu’on désigne aussi bien par «raïs» une mémoire. Il renferme de multiples souvenirs que chacun narre à sa façon, que ni le temps ni les générations n’ont pu effacer. Un endroit comparable à une placette hissée sur un balcon d’un type assez exceptionnel du reste et convoitée hiver comme été. Si durement les journées et soirées glaciales de hiver, on n’y vient que de façon assez exceptionnelle. Durant l’été, elle s’anime et prend l’allure d’une fourmilière qui ne désemplit pas aussi bien aux moments de grande canicule où l’ombre et la fraîcheur le distinguent admirablement, que durant les soirées où on y veille jusqu’à des heures tardives. C’est à la fois un endroit convivial où sont fêtés dans la liesse tous les grands moments des riverains à travers leur club fétiche la JSMB mais c’est aussi un endroit fétiche et un point de chute pour tous les visiteurs de la ville des Hammadites. A la forme d’une terrasse ou d’un parfait balcon encastré entre deux blocs, la Banque centrale et l’hôtel de la ville. Derrière se dresse aussi l’immeuble du CPA. Des bancs publics y sont installés sous ces vieux arbres centenaires que des retraités occupent jalousement et toujours pour lire les journaux et se raconter des souvenirs de jeunesse. Une vue sublime est visible à partir de sa rampe constamment occupée d’où on peut avoir un regard lointain sur le golf de toute beauté jusqu’à la lointaine ville balnéaire du requin Aokas, via Tichy, 15e et toute la plaine allant d’Amriw jusqu’à Mellala. En contrebas, on distingue la porte Sarrazine, le tunnel de Sidi Abdeldader sur lequel veille le saint de la mer qui garde jalousement à son arrière l’autre belle partie de la ville constituée par la Brise de mer, les oliviers et ses hauts quartiers des cinq fontaines, Bab Louz. On ne peut évoquer ce lieu sans citer le mythique café le Richelieu et sa superbe salle et terrasse qui continue à constituer l’endroit le plus convoité par des familles qui viennent siroter café ou déguster des glaces. Un café conservé qui garde intact son décor intérieur fait de bois vernis et plafond où de belles peintures sont encore conservées. Une placette qui dispose à ses niveaux inférieurs d’un cinéma, un ancien musée devenu pour la circonstance le siège de la radio Soummam. Tout ce muséum semble si bien adossé à la grande mosquée rupestre construite en pierre massive baptisée au nom du wali Sid El Mouhoub. Tout cet ensemble d’ouvrage car aussi bien la BCA que toutes ces autres bâtisses que cette mosquée sont dignes d’un art architectural digne de grands maîtres somptueux jamais égalés par les ouvrages récents.

B. M.-O.


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