1 milliard d’euros pour l’usine Renault en Algérie : Histoire d’un cafouillage stratosphérique

Ce milliard d’euros, voire plus, pour l’usine Renault en Algérie fait encore couler de l’encre. Depuis l’annonce de la signature d’un accord entre le constructeur français Renault et le gouvernement algérien pour cette usine qui sera implantée à Oran, la controverse ne cesse d’enfler sur le montant réel de cet investissement. Combien va-t-elle coûter cette usine ? 1 milliard d’euros ? 1,2 milliard d’euros ? 50 millions ? La langue du ministre algérien a-t-elle fourché en avançant un chiffre stratosphérique ? Ce montant l’a-t-on mis dans sa bouche à son insu ? Histoire d’un cafouillage.


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Mardi 18 décembre, veille de la visite de François Hollande en Algérie. Interrogé par la presse sur l’usine Renault, le ministre de l’industrie, Chérif Rahmani, confirme la signature de l’accord mais n’avance aucun chiffre sur le montant de l’investissement. La radio algérienne rapporte les propos du ministre sans évoquer un montant quelconque.



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• Lire → Officiel : Renault signera demain un accord à Alger pour construire son usine à Oran


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Mercredi 19 décembre, premier jour de la visite de M. Hollande. A 20h04, l’agence officielle APS publie une dépêche dans laquelle elle cite le président français qui dément, lors de sa conférence de presse à Alger, l’existence de pressions politiques de la part de Paris sur le contrat qui liera Renault et le gouvernement algérien.

Dans le même article, l’APS écrit : « Cette unité sera détenue à 51% par l’Etat algérien, le constructeur français détenant les 49% restants. Le montant global du projet est d’environ un milliard d’euros. »

L’agence officielle ne cite pas à ce moment là le ministre algérien de l'Industrie et ne précise pas non plus de quelle source émane l’information.

Mercredi 20h50. Quarante six minutes plus tard, nouvelle dépêche de l’agence publique. Cette-fois, elle cite le ministre de l’Industrie annonçant la signature d’un contrat et l’exclusivité accordée à Renault pour une durée de trois ans.

« Sur le montant de l’investissement sur la base de la règle 51/49%, il (le ministre, NDLR) a indiqué qu’il tournera autour d’un milliard d’euros » écrit l’APS.

C’est donc, à en croire, cette dernière, le ministre lui-même qui en a fait la confidence aux journalistes.



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• Lire → L'accord sur l'usine Renault en Algérie sera signé la semaine prochaine (Elysée



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Jeudi 20 décembre, emballement médiatique autour de cet accord. La presse algérienne et internationale reprend l’information en citant le ministre Chérif Rahmani. Certains médias avancent même le chiffre de 1,2 milliard en le mettant dans la bouche du ministre de l’Industrie.

Pourtant, à aucun moment les dirigeants du constructeur français ne valideront ce montant.

Interrogé dans la journée du jeudi par l’agence britannique Reuters, une porte-parole du groupe Renault refuse de commenter le chiffre avancé par le ministre algérien. « Pour le groupe, l'investissement sera de 50 millions d'euros dans un premier temps », indique-t-elle.

La même somme sera confirmée à l’agence française AFP dans la même matinée. « L'investissement initial est de 50 millions d'euros », assure une source de l'entreprise française, sans préciser le montant que le constructeur investira à terme.



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• Lire → Le communiqué officiel publié par le groupe Renault sur l'accord


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Vendredi 21 décembre. Jean-Christophe Kugler, directeur pour la zone Euromed-Afrique de Renault, apporte les premières précisions sur cet investissement. L’usine sera une unité d'assemblage de kits importés de Roumanie ou de Turquie, les moteurs seront français, a précisé M. Kugler.

Quid du milliard avancé par Chérif Rahmani ? « Le ministre a dû faire une estimation de l'ensemble des travaux qui vont au-delà du périmètre de l'usine, explique encore le responsable de Renault. Il y a des modifications assez importantes à faire du port d'Oran, au niveau de l'infrastructure routière, d'approvisionnement en eau et en électricité ».

DNA a tenté de joindre M. Kugler pour de plus amples explications, toutefois Arnaud Jaeger, directeur de programme adjoint Europe-Euromed, nous précise ce samedi 22 décembre que celui-ci est en vacances et qu'il ne sera pas joignable avant 15 jours.


Samedi 22 décembre. Opération rétropédalage au ministère algérien de l’Industrie. Deux mises au point seront apportées par ce département concernant cette usine. Une première, indirectement, au site Automovite.dz.

Une source au ministère de l'industrie qui a requit l'anonymat affirme à ce site que le montant d’un milliard d’euros « avancée par la presse est loin de la réalité. « Le ministre de l'industrie n'a jamais fait état de ce montant », rapporte cette source.


Le deuxième démenti vient cette fois-ci du ministre en personne. Dans une déclaration faite ce samedi à l’APS, Chérif Rahmani tranche : « Le ministre n’a pas et ne peut pas donner de chiffres concernant l’investissement parce que ce montant du capital et de l’investissement relève de la société commune ».


Comprendre : le ministre algérien dément ce chiffre qui a provoqué un emballement médiatique.

Mais l’a-t-il vraiment prononcé ce milliard ?



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+2 #3 Mohand42 23-12-2012 13:12
Dans les années 70 Renault possédait une usine de montage à El Harrach qui a été nationalisée par Boumediene le mentor de Bouteflika en mettant fin à son activité. Le retour du constructeur automobile en Algérie s’est fait par la grande porte, on lui a déroulé le tapis rouge et consenti des avantages. C’est l’acte de repentance de Bouteflika à Renault

http://www.dna-algerie.com/politique/1-milliard-d-euros-pour-l-usine-renault-histoire-d-un-cafouillage-stratospherique-2