RCD: Lettre aux militants

RCD: Lettre aux militants



Militantes, militants
Nous nous étions fixé un objectif dans les élections locales du 29 novembre : préserver nos acquis et démontrer que la gestion loyale et transparente reste un message mobilisateur auprès d’un peuple en détresse ; tel était notre but pour cette échéance. Nous l’avons atteint dans l’honneur malgré des conditions difficiles.
Certes, nous avions un avantage important au départ. La probité et le dévouement de nos élus a aidé à la mobilisation en notre faveur. Leur bilan est aujourd’hui le meilleur gage dans les négociations qu’il faut passer avec les élus soucieux du minimum de respect des populations confrontées à une alliance maléfique des anciens et des nouveaux candidats à la rente.
Tout a été mis en œuvre pour nous abattre avant, pendant et après le scrutin. Notre parti a affronté toutes sortes d’entraves pour déposer ses listes : radiations massives des militants du fichier électoral, pressions et menaces sur les candidats, exclusions des observateurs avant les dépouillements, bourrage des urnes par les bureaux spéciaux au profit des partis de la nouvelle alliance ou de structures maffieuses créées de toutes pièces avec des délinquants, sont quelques-unes des obstructions auxquelles nous avons dû faire face dans toutes les régions d’Algérie.
Cet acharnement a connu son paroxysme en Kabylie où une véritable opération Jumelles politique, avec sa stratégie de domination administrative, son Messali et ses supplétifs a été déclenchée contre le RCD et, à travers lui, l’ensemble des citoyens refusant le clientélisme. Cette conspiration qui fera date est, par ailleurs, bienvenue puisque, désormais, chacun est à sa place. Le RCD s’honore d’être toujours à la sienne.
Le scrutin du 29 novembre a, au-delà des considérations arithmétiques, considérablement clarifié la scène politique. Il nous faudra soigneusement l’analyser pour en apprécier tous les enseignements.
Nous pouvons cependant dire que grâce au RCD, le DRS vient probablement de commettre l’un de ses derniers forfaits électoraux.

Chers amis,
C’est en tant que militant qui a accompli sa tâche parmi les membres de sa famille politique que je vous fais part de mon sentiment de fierté et de confiance. Fierté d’appartenir au seul parti qui a pu mettre en échec la police politique dans sa tentative de faire disparaître de la scène nationale l’unique force de l’opposition démocratique algérienne ; confiant car nous avons, une fois de plus, administré la preuve que la volonté et l’intégrité sont toujours des armes efficaces dans un pays miné par la démission et rongé par la corruption.
Des messages nous arrivent de tous les coins d’Algérie pour saluer le RCD qui a mené une campagne courageuse et digne, sans médias et sans argent ; réhabilitant les vertus militantes ayant ébranlé le parti unique en 1980 et qui, auparavant, avaient fait la réputation du peuple algérien dans le monde. Ces appels sont les plus fortes et les plus belles reconnaissances que peut attendre et entendre un militant.
Ces résultats et leurs échos dans le pays ne doivent cependant pas voiler nos points faibles. Des insuffisances sont aussi apparues dans nos rangs. Si le crédit et la stabilité du parti ont permis d’en limiter la portée, nous ne devons pas manquer de les regarder lucidement. Le RCD ne peut pas et ne doit pas être atteint par des vices qui sont, hélas, devenus des règles et des normes politiques pour d’autres partis. L’enjeu est trop important. Il y va du destin de notre peuple et, au-delà, du devenir de l’Afrique du nord. Certes, l’alternative démocratique doit se construire avec d’autres sensibilités politiques ; mais ces élections ont confirmé qu’elle ne peut pas se réaliser sans le RCD.
Chers amis,
Nous avons lancé en 2011 une contestation populaire qui a, quoi qu’en disent les clientèles du pouvoir, fragilisé d’avantage le système ;
Nous avons tenu un congrès où une nouvelle génération, formée dans l’éthique et le fonctionnement démocratiques, a pris le relais dans des conditions de transmission jamais vues en Algérie auparavant ;
Nous avons boycotté des législatives qui, dans la conjoncture nationale et régionale présente, ne servaient qu’à maquiller un désastre annoncé ;
La démocratie de proximité est un des fondements de notre programme. Pour la concrétiser dans les seules institutions accessibles au contrôle citoyen, nous avons pris part aux locales sans autre viatique que notre conviction.
Il n’y pas un parti politique en Algérie qui peut affronter autant d’épreuves dans tant d’adversité et parvenir aux objectifs qu’il s’est assignés.
Notre combat et notre statut font de nous les dépositaires de Novembre et de la Soummam. Ceux qui pensaient avoir effacé le projet démocratique et social pour et par lequel l’Algérien est revenu dans l’Histoire viennent d’être rattrapés par la force de notre volonté et les réalités de notre temps ; ceux qui désespéraient de revoir un jour une nouvelle génération honorer le sacrifice de ses ainés en assumant le combat de l’honneur et de la liberté viennent de recevoir le message de l’espoir qu’ils attendaient.
Grâce à la dynamique qui nous porte, nous avons fait la démonstration que notre parti est solide. Acteur incontournable de la perspective démocratique, nous pouvons donner à cet élan la traduction qui réconciliera l’Algérie avec sa mémoire et son destin.
Le conseil national du 14 décembre est une grande occasion pour évaluer plus en profondeur les évènements que nous venons de vivre. D’ici là reposez-vous. Vous l’avez mérité.
Vive l’Algérie démocratique et sociale,
Vive le RCD

Mohcine Belabbas, président du RCD
Alger le 11 décembre 2012