Le directeur du tourisme à Béjaïa affirme :
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Le directeur du tourisme à Béjaïa affirme :
Le directeur du tourisme à Béjaïa affirme :
«Il y a d’autres formes de tourisme à développer»
11-08-2008
Photo : Sahel Entretien réalisé par notre correspondant à Béjaïa
Nacer Aksel
LA TRIBUNE : Comment envisagez-vous améliorer les capacités d’accueil ou d’hébergement dans l’immédiat ?
M. Haddad : L’augmentation des capacités d’hébergement passe inéluctablement par les investissements. C’est quand celles-ci ne marchent pas qu’on s’ingénierait à trouver des solutions palliatives à une demande accrue. Elle ne dépend que de l’imagination des responsables qui gèrent ce secteur.
Donc, je vous disais, dans la wilaya de Béjaïa, il y a des capacités données. Elles sont de l’ordre de 3 600 lits pour les hôtels, 23 000 lits pour les camps de toile et environ 30 000 lits pour les 5 000 opérations locatives de logement des citoyens. Il y a aussi les centres de colonies de vacances et les campings que gère la Direction de la jeunesse et des sports (DJS). il y a également des écoles et des collèges qui se sont convertis, en la circonstance, en espaces d’hébergement pour les jeunes, bien entendu.
Maintenant, si tous ceux-ci s’avèrent insuffisants encore, après que nous avons constaté que les investissements ne suivent pas, il va falloir piocher ailleurs : dans les CFPA (Centre de formation professionnelle) qui disposent d’internats et dans les cités universitaires. Ces dernières sont toutes indiquées pour devenir des espaces d’hébergement pendant les vacances.
Voilà comment on approche les capacités suffisantes ou insuffisantes ou le déficit.
A un moment donné, vous avez parlé d’expérience des pays de l’Est où des kiosques installés dans des quartiers s’occupent de la gestion de la location de logement des citoyens ...
Mais, d’abord, je vous parle de ces structures existantes ou inexistantes. Maintenant, quant à leur gestion, tout dépend de l’imagination des responsables. Il y a, en effet, l’exemple de gestion des agences, dans certains pays de l’Europe de l’Est, à une époque, par des kiosques qui sont désignés pour donner des informations aux chercheurs d’hébergement, de la disponibilité dans telle famille, dans tel immeuble, dans telle villa, auprès de tel couple…
D’autres options peuvent être imaginées. Comme les agences de voyages ou de tourisme qui peuvent aisément jouer ce rôle qui consiste à recueillir auprès des vacanciers ou des touristes la demande. L’agent de voyages peut faire la jonction entre le logeur et celui qui veut être logé. Alors que, aujourd’hui, ces opérations sont gérées par des agences immobilières qui ne disposent pas du professionnalisme nécessaire. Par contre, si c’est l’agent de voyages qui s’occupe de ce rôle, il peut visiter les lieux avant de les mettre en location, il peut déclarer le logis auprès des services de sécurité comme cela se fait dans les hôtels, il permettra à la commune de percevoir une taxe auprès du logeur, il peut recommander au logeur un minimum d’équipements, comme une citerne d’eau, un frigidaire, un téléviseur dans l’appartement, à ne pas mettre un surnombre de personnes dans un seul appartement… L’agent de voyages ou de tourisme est prédisposé pénalement, civilement à accomplir ce rôle.
Vous aviez déjà parlé de ce sujet l’année dernière ...
On a transmis un rapport au ministère. Mais pour réglementer, il faut d’abord faire une lecture et élaborer ensuite les textes, les décrets et signer les arrêtés interministériels… En fait, la balle est dans le camp du ministère du Tourisme.
Quels sont les grands projets proposés par les investisseurs ?
En réalité, lorsqu’on vit dans une région balnéaire, il y a une problématique qu’il faut résoudre. Si, par exemple, on mettait sur place une capacité de 200 000 lits –une hypothèse– pour résoudre le déficit en matière d’hébergement, pendant la saison estivale, que ferions-nous en revanche de ceux-ci le restant de l’année ? Cette absence d’occupation va nous mener vers la spéculation, nous conduire vers des comportements généralement inciviques comme on le constate aujourd’hui. Donc, il ne faut pas qu’on tombe dans le piège de la «saisonnalité».
La meilleure approche qu’on peut faire pour notre wilaya, puisqu’elle n’est pas exclusivement balnéaire, c’est de développer les autres formes de tourisme. Donc, si nous mettons ces capacités de 200 000 lits à disposition, nous allons régler cette question de saisonnalité. C’est-à-dire le tourisme thermal, d’affaires, de sport, de nature (vert), climatique…
Pour ce faire, il faut couvrir la wilaya par «un plan de développement total». Les plans doivent tenir compte des spécificités de chaque commune ou groupement de communes sous forme de «pôles» ou de territoires qui offrent des produits touristiques. L’intérêt, c’est dans le développement harmonieux de la richesse touristique. On doit signaler que ce ne sont pas les capacités d’hébergement qui font la caractéristique touristique d’une wilaya.
C’est plutôt l’inverse, ce sont les produits touristiques qui font la vocation touristique de celle-ci. Et les capacités ne font que suivre. L’hôtelier n’est pas le tourisme. D’ailleurs, il s’appelle l’hôtellerie.
«Il y a d’autres formes de tourisme à développer»
11-08-2008
Photo : Sahel Entretien réalisé par notre correspondant à Béjaïa
Nacer Aksel
LA TRIBUNE : Comment envisagez-vous améliorer les capacités d’accueil ou d’hébergement dans l’immédiat ?
M. Haddad : L’augmentation des capacités d’hébergement passe inéluctablement par les investissements. C’est quand celles-ci ne marchent pas qu’on s’ingénierait à trouver des solutions palliatives à une demande accrue. Elle ne dépend que de l’imagination des responsables qui gèrent ce secteur.
Donc, je vous disais, dans la wilaya de Béjaïa, il y a des capacités données. Elles sont de l’ordre de 3 600 lits pour les hôtels, 23 000 lits pour les camps de toile et environ 30 000 lits pour les 5 000 opérations locatives de logement des citoyens. Il y a aussi les centres de colonies de vacances et les campings que gère la Direction de la jeunesse et des sports (DJS). il y a également des écoles et des collèges qui se sont convertis, en la circonstance, en espaces d’hébergement pour les jeunes, bien entendu.
Maintenant, si tous ceux-ci s’avèrent insuffisants encore, après que nous avons constaté que les investissements ne suivent pas, il va falloir piocher ailleurs : dans les CFPA (Centre de formation professionnelle) qui disposent d’internats et dans les cités universitaires. Ces dernières sont toutes indiquées pour devenir des espaces d’hébergement pendant les vacances.
Voilà comment on approche les capacités suffisantes ou insuffisantes ou le déficit.
A un moment donné, vous avez parlé d’expérience des pays de l’Est où des kiosques installés dans des quartiers s’occupent de la gestion de la location de logement des citoyens ...
Mais, d’abord, je vous parle de ces structures existantes ou inexistantes. Maintenant, quant à leur gestion, tout dépend de l’imagination des responsables. Il y a, en effet, l’exemple de gestion des agences, dans certains pays de l’Europe de l’Est, à une époque, par des kiosques qui sont désignés pour donner des informations aux chercheurs d’hébergement, de la disponibilité dans telle famille, dans tel immeuble, dans telle villa, auprès de tel couple…
D’autres options peuvent être imaginées. Comme les agences de voyages ou de tourisme qui peuvent aisément jouer ce rôle qui consiste à recueillir auprès des vacanciers ou des touristes la demande. L’agent de voyages peut faire la jonction entre le logeur et celui qui veut être logé. Alors que, aujourd’hui, ces opérations sont gérées par des agences immobilières qui ne disposent pas du professionnalisme nécessaire. Par contre, si c’est l’agent de voyages qui s’occupe de ce rôle, il peut visiter les lieux avant de les mettre en location, il peut déclarer le logis auprès des services de sécurité comme cela se fait dans les hôtels, il permettra à la commune de percevoir une taxe auprès du logeur, il peut recommander au logeur un minimum d’équipements, comme une citerne d’eau, un frigidaire, un téléviseur dans l’appartement, à ne pas mettre un surnombre de personnes dans un seul appartement… L’agent de voyages ou de tourisme est prédisposé pénalement, civilement à accomplir ce rôle.
Vous aviez déjà parlé de ce sujet l’année dernière ...
On a transmis un rapport au ministère. Mais pour réglementer, il faut d’abord faire une lecture et élaborer ensuite les textes, les décrets et signer les arrêtés interministériels… En fait, la balle est dans le camp du ministère du Tourisme.
Quels sont les grands projets proposés par les investisseurs ?
En réalité, lorsqu’on vit dans une région balnéaire, il y a une problématique qu’il faut résoudre. Si, par exemple, on mettait sur place une capacité de 200 000 lits –une hypothèse– pour résoudre le déficit en matière d’hébergement, pendant la saison estivale, que ferions-nous en revanche de ceux-ci le restant de l’année ? Cette absence d’occupation va nous mener vers la spéculation, nous conduire vers des comportements généralement inciviques comme on le constate aujourd’hui. Donc, il ne faut pas qu’on tombe dans le piège de la «saisonnalité».
La meilleure approche qu’on peut faire pour notre wilaya, puisqu’elle n’est pas exclusivement balnéaire, c’est de développer les autres formes de tourisme. Donc, si nous mettons ces capacités de 200 000 lits à disposition, nous allons régler cette question de saisonnalité. C’est-à-dire le tourisme thermal, d’affaires, de sport, de nature (vert), climatique…
Pour ce faire, il faut couvrir la wilaya par «un plan de développement total». Les plans doivent tenir compte des spécificités de chaque commune ou groupement de communes sous forme de «pôles» ou de territoires qui offrent des produits touristiques. L’intérêt, c’est dans le développement harmonieux de la richesse touristique. On doit signaler que ce ne sont pas les capacités d’hébergement qui font la caractéristique touristique d’une wilaya.
C’est plutôt l’inverse, ce sont les produits touristiques qui font la vocation touristique de celle-ci. Et les capacités ne font que suivre. L’hôtelier n’est pas le tourisme. D’ailleurs, il s’appelle l’hôtellerie.
rebai_s- Nombre de messages : 1785
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: Le directeur du tourisme à Béjaïa affirme :
Et les grands projets proposés par les investisseurs ?
Maintenant, l’investissement est lié au foncier. Nous, dans le tourisme, depuis 1988, nous n’avons pas engagé encore 1 cm2 dans les ZET (zone d’expansion touristique). Il a fallu attendre 20 ans pour se faire une idée claire. Nous avons 11 ZET qui s’étalent sur des hectares. En dehors d’une ZET qui vient de faire l’objet d’une affectation à un investisseur national d’une grande envergure, les 10 autres sont restées vierges à ce jour.
Les 26 ha de la ZET d’Agrioune, commune de Souk El Tenine, vont offrir 2 600 lits de bonne qualité. Ce qui représente 80% en termes de quantité et de 250% en termes de qualité de ce qui existe (3 600 lits).
Il y a également un nombre de 44 projets qui sont en cours. Parmi ces projets, 2 sont prêts à être ouverts, 13 sont en cours de réalisation avec un taux d’avancement appréciable, 16 sont à l’arrêt pour des raisons liées soit au financement, soit aux litiges de familles ou de succession ou tout simplement à la rupture d’associés. 13, qui ont obtenu les permis de construire, n’ont toujours pas démarré les travaux (selon les informations recueillies à la fin de 2007).
Tous ces projets, qui seront réceptionnés dans 3 ou 4 ans, représentent une totalité de 2 930 lits. Le gros, bien entendu, de ces investissements est balnéaire, mais à lui seul, il ne suffit pas dans notre wilaya. Car il y a d’autres activités, d’autres formes de tourisme à développer.
Dans l’une de vos interventions, en l’occurrence devant les opérateurs touristiques de la wilaya, vous aviez défendu une stratégie de développement intégré du tourisme, en combinant le tourisme balnéaire avec celui de montagne et d’autres…
J’en ai déjà parlé indirectement auparavant. Nous avons un territoire qu’on est en train de couvrir de «pôles» qui sont au nombre de 6 ou 7.
Quelquefois, une seule commune peut constituer un pôle, d’autres fois, c’est plusieurs communes. A des moments, c’est une série de communes qui tirent leurs sources des autres wilayas ou qui se terminent dans une autre wilaya. A l’idée du pôle d’Adekar qui va jusqu’à Beni Maouche, en passant par Akfdou, Ifri, le prolongement est indiqué dans sa lancée pour aller vers Bouira.
Un produit peut tirer sa source du fait de la morphologie du sol, du fait du dénominateur commun qui n’est pas forcément physique mais culturel ou socioculturel, à l’exemple des arouch au sens sociologique du terme. Ces pôles, plus ils ont d’éléments qui les soudent, plus on peut obtenir un développement intégré à leur intérieur. D’ailleurs, ces pôles peuvent colporter un ou plusieurs produits touristiques. Quelquefois, c’est une complémentarité entre un village et un autre pour former une cohérence, une harmonie.
Quand on parle de pôle, on ne se limitera pas aux seuls produits mais on est en train de recenser toutes les ressources humaines et les potentiels investisseurs résidants ou originaires de ces villages où qu’ils se trouvent, à Alger ou à l’étranger.
La 2ème vision consiste à faire développer le tourisme à «base d’eau», à l’exemple du thermalisme. Nous avons au moins 3 sources thermales, d’autres sources d’eau non négligeables, à savoir «Tala n’Idoughrane» à Mssisna, le «lac Noir» à Akfadou et plusieurs oueds comme l’oued Soummam, l’oued Agrioune, l’oued Bourzazene, ainsi que les deux grands barrages d’eau d’Ighil Amda et Tichi Haff. On peut rendre la Soummam navigable et Agrioune aussi pour les sportifs. D’autant plus qu’on dispose d’un fabricant de barques (Iselmane, ndlr) dans la région.
La 3ème vision, c’est le tourisme nautique. Nous avons dénombré pas moins de 7 ou 8 sites naturels sur les 100 km de côte pouvant abriter des ports de plaisance.
Nous avons, en somme, la carte des eaux, la carte des ZET, la carte du tourisme intérieur basé sur la culture, sur le sport, sur le panorama, sur l’oxygène et la remise en forme, sur l’architecture des villages kabyles que nous ne tarderons pas à rendre publiques.
Enfin, on va soutenir ces politiques par l’établissement de «guides touristiques locaux». Par exemple, le pôle Tichi Haff-Aït Aidel-Amalou doit disposer de son propre guide. Ensuite, on va essayer de fédérer l’ensemble en créant une compétitivité pour mieux faire.
Une petite rivalité objective entre les arouch. Si ceux-ci constituent une faiblesse de la Kabylie, pourquoi ne pas l’exploiter comme une force dans le sens positif et en faire un tremplin de démarrage pour des choses sérieuses ?
Où en est-on dans l’opération du classement des hôtels ?
Il y a un schéma directeur d’aménagement touristique (SDAT), c’est la stratégie qu’a mise le ministère du Tourisme en place à l’horizon 2025. Lequel est animé par 5 dynamiques, dont celle du plan qualité tourisme (PQT). Bien entendu, le ministère du Tourisme a une tutelle technique sur les hôtels, les restaurants, les agences de voyages sur lesquels il peut intervenir directement. Comme il peut le faire indirectement sur les plates-formes d’arrivée en territoire national, à savoir les aéroports, les ports ainsi que sur les transporteurs terrestres de voyageurs, comme les transporteurs par bus et les chauffeurs de taxi, en collaboration avec d’autres ministères, etc. D’abord, cette action envers les hôteliers a commencé par les inciter à signer volontairement une «charte» de bon rendement qualitatif. Ensuite, par l’exercice de la puissance publique en contrôlant la qualité, en les classant et les déclassant. Nous menons des enquêtes, puis nous remettons le rapport à la commission nationale qui, elle, décide de les classer et ce, par vagues. Ces jours-ci, nous allons accrocher aux hôtels leurs étoiles en fonction du niveau de leurs prestations. Le classement est une obligation. Nul n’a le droit de le refuser. Celui qui se verrait non classé 0, 1 à 5 étoiles va fermer définitivement. C’est une vision future de la qualité des prestations et un assainissement de l’état du parc actuel.
En plus de la ZET d’Agrioune qui est affectée, celle d’Aokas, paraît-il, est en cours...
En effet, la ZET d’Aokas a fait l’objet d’une étude, mais non encore affectée. Nous avons reçu beaucoup de demandes que nous avons transmises à la commission nationale pour les traiter.
Un dernier mot…
Dieu a créé la nature. La nature a gratifié notre wilaya d’une richesse incommensurable. Cette richesse gagnerait à être mise en exploitation. Elle garantirait le bien-être aux populations, un épanouissement économique et social. Le tourisme n’est pas une activité statique. Le citoyen de Béjaïa n’est pas obligé de venir en ville ou à la plage pour profiter de cette manne touristique. Mais c’est au tourisme d’aller vers les campagnes et de faire profiter les citoyens de ces communes retirées de ce phénomène. Car c’est un phénomène qui n’a pas de frontières ni de limites… Il y a beaucoup de choses à chercher dans les villages kabyles, à travers la culture, les traditions, la vie sociale, l’économie de subsistance, le terroir…
N. A.
Maintenant, l’investissement est lié au foncier. Nous, dans le tourisme, depuis 1988, nous n’avons pas engagé encore 1 cm2 dans les ZET (zone d’expansion touristique). Il a fallu attendre 20 ans pour se faire une idée claire. Nous avons 11 ZET qui s’étalent sur des hectares. En dehors d’une ZET qui vient de faire l’objet d’une affectation à un investisseur national d’une grande envergure, les 10 autres sont restées vierges à ce jour.
Les 26 ha de la ZET d’Agrioune, commune de Souk El Tenine, vont offrir 2 600 lits de bonne qualité. Ce qui représente 80% en termes de quantité et de 250% en termes de qualité de ce qui existe (3 600 lits).
Il y a également un nombre de 44 projets qui sont en cours. Parmi ces projets, 2 sont prêts à être ouverts, 13 sont en cours de réalisation avec un taux d’avancement appréciable, 16 sont à l’arrêt pour des raisons liées soit au financement, soit aux litiges de familles ou de succession ou tout simplement à la rupture d’associés. 13, qui ont obtenu les permis de construire, n’ont toujours pas démarré les travaux (selon les informations recueillies à la fin de 2007).
Tous ces projets, qui seront réceptionnés dans 3 ou 4 ans, représentent une totalité de 2 930 lits. Le gros, bien entendu, de ces investissements est balnéaire, mais à lui seul, il ne suffit pas dans notre wilaya. Car il y a d’autres activités, d’autres formes de tourisme à développer.
Dans l’une de vos interventions, en l’occurrence devant les opérateurs touristiques de la wilaya, vous aviez défendu une stratégie de développement intégré du tourisme, en combinant le tourisme balnéaire avec celui de montagne et d’autres…
J’en ai déjà parlé indirectement auparavant. Nous avons un territoire qu’on est en train de couvrir de «pôles» qui sont au nombre de 6 ou 7.
Quelquefois, une seule commune peut constituer un pôle, d’autres fois, c’est plusieurs communes. A des moments, c’est une série de communes qui tirent leurs sources des autres wilayas ou qui se terminent dans une autre wilaya. A l’idée du pôle d’Adekar qui va jusqu’à Beni Maouche, en passant par Akfdou, Ifri, le prolongement est indiqué dans sa lancée pour aller vers Bouira.
Un produit peut tirer sa source du fait de la morphologie du sol, du fait du dénominateur commun qui n’est pas forcément physique mais culturel ou socioculturel, à l’exemple des arouch au sens sociologique du terme. Ces pôles, plus ils ont d’éléments qui les soudent, plus on peut obtenir un développement intégré à leur intérieur. D’ailleurs, ces pôles peuvent colporter un ou plusieurs produits touristiques. Quelquefois, c’est une complémentarité entre un village et un autre pour former une cohérence, une harmonie.
Quand on parle de pôle, on ne se limitera pas aux seuls produits mais on est en train de recenser toutes les ressources humaines et les potentiels investisseurs résidants ou originaires de ces villages où qu’ils se trouvent, à Alger ou à l’étranger.
La 2ème vision consiste à faire développer le tourisme à «base d’eau», à l’exemple du thermalisme. Nous avons au moins 3 sources thermales, d’autres sources d’eau non négligeables, à savoir «Tala n’Idoughrane» à Mssisna, le «lac Noir» à Akfadou et plusieurs oueds comme l’oued Soummam, l’oued Agrioune, l’oued Bourzazene, ainsi que les deux grands barrages d’eau d’Ighil Amda et Tichi Haff. On peut rendre la Soummam navigable et Agrioune aussi pour les sportifs. D’autant plus qu’on dispose d’un fabricant de barques (Iselmane, ndlr) dans la région.
La 3ème vision, c’est le tourisme nautique. Nous avons dénombré pas moins de 7 ou 8 sites naturels sur les 100 km de côte pouvant abriter des ports de plaisance.
Nous avons, en somme, la carte des eaux, la carte des ZET, la carte du tourisme intérieur basé sur la culture, sur le sport, sur le panorama, sur l’oxygène et la remise en forme, sur l’architecture des villages kabyles que nous ne tarderons pas à rendre publiques.
Enfin, on va soutenir ces politiques par l’établissement de «guides touristiques locaux». Par exemple, le pôle Tichi Haff-Aït Aidel-Amalou doit disposer de son propre guide. Ensuite, on va essayer de fédérer l’ensemble en créant une compétitivité pour mieux faire.
Une petite rivalité objective entre les arouch. Si ceux-ci constituent une faiblesse de la Kabylie, pourquoi ne pas l’exploiter comme une force dans le sens positif et en faire un tremplin de démarrage pour des choses sérieuses ?
Où en est-on dans l’opération du classement des hôtels ?
Il y a un schéma directeur d’aménagement touristique (SDAT), c’est la stratégie qu’a mise le ministère du Tourisme en place à l’horizon 2025. Lequel est animé par 5 dynamiques, dont celle du plan qualité tourisme (PQT). Bien entendu, le ministère du Tourisme a une tutelle technique sur les hôtels, les restaurants, les agences de voyages sur lesquels il peut intervenir directement. Comme il peut le faire indirectement sur les plates-formes d’arrivée en territoire national, à savoir les aéroports, les ports ainsi que sur les transporteurs terrestres de voyageurs, comme les transporteurs par bus et les chauffeurs de taxi, en collaboration avec d’autres ministères, etc. D’abord, cette action envers les hôteliers a commencé par les inciter à signer volontairement une «charte» de bon rendement qualitatif. Ensuite, par l’exercice de la puissance publique en contrôlant la qualité, en les classant et les déclassant. Nous menons des enquêtes, puis nous remettons le rapport à la commission nationale qui, elle, décide de les classer et ce, par vagues. Ces jours-ci, nous allons accrocher aux hôtels leurs étoiles en fonction du niveau de leurs prestations. Le classement est une obligation. Nul n’a le droit de le refuser. Celui qui se verrait non classé 0, 1 à 5 étoiles va fermer définitivement. C’est une vision future de la qualité des prestations et un assainissement de l’état du parc actuel.
En plus de la ZET d’Agrioune qui est affectée, celle d’Aokas, paraît-il, est en cours...
En effet, la ZET d’Aokas a fait l’objet d’une étude, mais non encore affectée. Nous avons reçu beaucoup de demandes que nous avons transmises à la commission nationale pour les traiter.
Un dernier mot…
Dieu a créé la nature. La nature a gratifié notre wilaya d’une richesse incommensurable. Cette richesse gagnerait à être mise en exploitation. Elle garantirait le bien-être aux populations, un épanouissement économique et social. Le tourisme n’est pas une activité statique. Le citoyen de Béjaïa n’est pas obligé de venir en ville ou à la plage pour profiter de cette manne touristique. Mais c’est au tourisme d’aller vers les campagnes et de faire profiter les citoyens de ces communes retirées de ce phénomène. Car c’est un phénomène qui n’a pas de frontières ni de limites… Il y a beaucoup de choses à chercher dans les villages kabyles, à travers la culture, les traditions, la vie sociale, l’économie de subsistance, le terroir…
N. A.
rebai_s- Nombre de messages : 1785
Date d'inscription : 26/04/2008
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
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