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Conference de Younés Adli ( 5eme edition , festival poesie d'expression Amazigh, Ait Smail)

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Conference de Younés Adli ( 5eme edition , festival poesie d'expression Amazigh, Ait Smail) Empty Conference de Younés Adli ( 5eme edition , festival poesie d'expression Amazigh, Ait Smail)

Message  Zhafit Lun 29 Sep - 15:39

Younés Adli né à Aït-Khelili en Kabylie le 14 décembre 1953, il est chercheur-linguiste et historien. Il fut directeur de publication de l'hebdomadaire "Tamurt" (le Pays). Il est auteur de plusieurs ouvrages dont « La kabylie , à l’preuve des invasions, des Phéniciens à 1900 » Voilà un ouvrage qui retrace véritablement quelques pans de notre histoire, de la Kabylie plus exactement, trop longtemps relégués au “grenier” de l’Algérie. La Kabylie, à l’épreuve des invasions, des Phéniciens à 1900 est le premier volume publié par Younès Adli, chercheur linguiste, historien, d’un ouvrage qui se veut indispensable pour bien comprendre les civilisations qui ont envahi la Kabylie trop hantée par de multiples tabous politiques qui “ont obscurci jusque-là son intelligibilité » et aussi « Si Moh U M’hand, poète de l’errance » qui se veut un hommage au poète errant d’expression kabyle du siècle dernier. Younes Adli a rendu aussi un vibrant hommage a une autre figure emblématique de la kabylie mais hélas mal connu. Dans son livre « Arezki L’bachir, histoire d’honneur » .Arezki l’bachir est né à Ait Bouhouni dans la région d’Azazga en 1857, l’année de la pénétration du corps expéditionnaire français dans le massif kabyle . Arzki avait mené un combat déterminé contre l’administration et ses alliés. Dans la conference qu’il a fait lors de la 5eme edition du festival de poésie d’expression amazigh organisé par l’association Adrar N’fad d’Ait Smail en hommage à Dda Lmulud. Mr Adli a commencé ses dires en disant « lorsque l’on restitue dans leurs contextes socio-historiques des écrivains de la dimension de Mouloud Mammeri ou encore de celle de ses contemporains comme Mouloud Feraoun, Jean El Mouhoub Amrouche, Mohamed Iguerbouchene dans le domaine musical, Aissat Idir dans le domaine syndical, l’on ne peut , me semble-t-il, rester sans faire référence à cette tranche de l’histoire du pays que je qualifierai volontairement de (période des mutations retardées). Mon propos ici tentera de suivre Mouloud Mammeri dans son idéation littéraire et ses positions d’homme aux principes bien ancrés dans le milieu qui lui a donné naissance. Aussi, vous inviterai –je à le découvrir d’abord dans sa quête littéraire d’autochtone, que l’on peut aisément entrevoir à travers sa réplique au colonisateur, ensuite dans son plein questionnement d’algerien indépendant. Ce qui , de mon point de vue, a conditionné l’essentiel de son cheminement qui va de littérature à la littérature orale » . L’orateur s’est étalé longuement sur la réponse de Mouloud Mammeri au colonisateur en disant « l’idéation littéraire de Mouloud Mammeri est sous-tendue par le comportement même de l’homme aux grands principes qu’il était. Plus que le comportement de l’homme, l’on est tenté de dire la conduite à tenir du romancier dans et face à un contexte socio-historique particulier. Nous sommes, il ne faut pas l’oublier, en plein guerre de libération nationale. C’est dans ce contexte précis que le romancier qui parlait de Mouloud Mammeri choisit de répondre au colonisateur dans la langue du colonisateur par des vérités longtemps occultées. En lui répondant dans sa langue, y avait-il meilleur vecteur afin de convaincre et d’étaler ses propres visions ? L’on serait dés lors tenté de connaitre la définition que donne Mouloud Mammeri du romancier. En nous référant à un entretien qu’il a accordé au périodique Middle east magazine en 1984 et au mois de février (ce mois lui a été fatidique), il relève que (l’œuvre d’un romancier ne peut pas être vraie, si elle n’est pas, qu’elle le veuille ou pas, contestataire de tout ce qui nie l’homme). A ce niveau, Mouloud Mammeri nous signifie que le problème de la négation de l’homme était au centre de ses préoccupations littéraires au début de son parcours de romancier. L’introduction d’éléments , mais d’éléments solides d’ethno-littéraire lui permettront non seulement de contribuer à démontrer l’existence et l’importance d’une littérature qui lui est propre mais également de résister. Car, au milieu de ce contexte, il y avait cette inévitable relation-équation de dominant à dominé. C’est à cet interstice de son parcours littéraire que le romancier écrira La colline oubliée (1952) et le sommeil du juste (1955). Ne perdons pas de vue qu’en 1938 (il avait vingt et un an), il s’essayera d’abord à la critique en publiant une série d’articles dans la revue marocaine d’Aguedal à Rabat et qu’en 1950 il écrivait déjà dans la sérieuse revue africaine (sur l’évolution de la poésie kabyle) »
La question de, et dans l’Algérie indépendante l’orateur dira « A l’indépendance, Mouloud Mammeri commence à se demander simplement mais gravement qui questionner et à qui répondre depuis le départ, tout au moins supposé, du colonisateur. Il marquera, à ce niveau de son questionnement, un intermède important en publiant l’opium et le bâton en 1965. Puis, plus rien, le romancier (je dis bien le romancier) marquera une halte de dix sept années. Jusqu'à la publication de la traversée en 1982. Mais que s’est-il donc passé pendant ces dix-sept ans ? , don quasiment deux décennies ? Mouloud Mammeri nous donnera une part d’explication dans le même entretien ci-dessus cité. Ecoutons- le (En tant que romancier, ce qui m’intéresse surtout, c’est le destin de l’homme, sa liberté, sa pleine expansion, et dés que cette liberté n’est pas acquise, dés que cette plénitude n’est pas acquise, j’ai la conviction qu’il manque quelque chose, et que mon rôle c’est justement de crier que quelque chose manque à cette plénitude. Sans cela, qui remplirait cette fonction ? Cela peut être celle d’un intellectuel, d’une façon générale, je suis d’accord, mais je trouve que le roman est un excellent moyen pour cela) , par conséquent , au questionnement resté sans réponse (réponse, je dirai plus problématique avec le fameux tournage du film tiré de L’opium et le bâton) . Mouloud Mammeri fera un choix à la fois décisif, douloureux et à haut risque. Mouloud Mammeri se mettra à chercher ses propres réponses (et dans le même temps qui voulait bien les recevoir) dans l’immensité et l’authenticité de la littérature orale qui était la sienne, c'est-à-dire celle de L’Algérie profonde, tenait-il à clarifier dés le départ. Là, Mouloud Mammeri va opérer un saut certes périlleux, mais oh ! Combien qualitatif. Puisant dans son génie et sa force intérieure, l’homme arrivera à dépasser cette délicate des (mutations retardées)
C’est ainsi que du premier interstice de son parcours littéraire (1952-1955) et de son intermède (1965) , Mouloud Mammeri passera à un véritable front qu’il ouvrira en 1969 avec la publication des Isefra de si Mohand, comme mu par une certaine volonté de mêler à son combat ce haut symbole de la littérature orale, ce résistant qu’il deviendra lui-même par la force des événements. Après Si Mohand, il publiera Les poèmes kabyles anciens, à travers lesquels, on découvrait la prépondérance poétique d’un Youcef Oukaci au 18 eme siècle. Machaho et Tellem Chaho ou l’on retrouve le conte et les conteurs, la fable ancestrale et ses méandres magiques. Puis suivirent l’ahelil du gourara et Cheikh Monhand a dit » .

Mr Younés Adli a terminé sa conférence comme suit « nous essayerons de décrypter quelque signaux de Mouloud Mammeri à propos de la préservation du patrimoine oral à travers quatre œuvres, a savoir : Les Isefra de Si Mohand, L’ahelil de Gourara, Cheikh Mohand a dit et Tajerrumt n Tamazight. Pour cela, nous percevons trois grands axes d’orientation :
-le travail et l’effort continu de préservation
Nous le percevons à travers deux œuvres majeures que Mouloud Mammeri a publiées dans cette optique : Les Isefra de Si Mohand et Cheikh Mohand a dit. Dans la première , il a procédé au recueil et la transcription dans les deux langues, Kabyle et français , de 286 poèmes inédits de Si Mohand U M’hand, alors que jusque là il n’y avait que 108 de Boulifa et de Mouloud Feraoun. Dans la seconde œuvre, il recueille 6 poèmes autour de la grande rencontre Cheikh Mohand-Si Mohand, alors que dans sa première version (parue dans les Isefra de Si Mohand ) , il n’avait doné qu’un seul poème (le mythique A ccix Muhend ULhusin, Nussad ak nisin…)

- l’étendue culturelle :

Cette étendue culturelle, Mouloud Mammeri nous la signifie dans l’Ahelil du Gourara ou est limpidement étalée dans l’espace et le temps de la culture amazigh dans sa dimension artistique et ses arts musicaux.

-La reconstitution culturelle et historique

A partir de son traité de grammaire Tajerumt n Tamazight, la référence de Mouloud Mammeri à Ibn-Adjeroum Sanhadji (1243-1303 à Fés) relève de l’hommage qu’il rend à ce grammairien amazigh, même s’il a donné au Nahw arabe. Pour le prolonger, il tire de son nom même le mot Tajerumt pour signifier grammaire en Tamazight »
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Message  rebai_s Mar 30 Sep - 2:55

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Message  Azul Mer 20 Jan - 19:15

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Message  moi Dim 13 Oct - 13:51

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