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Halte au fascisme

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Message  fatima Dim 5 Aoû - 14:29

Coups et blessures pour non observation du jeûne. La police de l’arbitraire de la république islamiste algérienne dicte la bonne conduite aux Kabyles.

C’est Dimanche que nous allons à la rencontre de Slimane chez lui, à Taddart Ufella, à 1 km du centre d’At Dwala. Sa mère l’appelle pour signaler notre visite : il lui apprend qu’il est à nouveau détenu au commissariat. Nous nous rendons sur place en compagnie de Nenna, qui nous raconte sur la route ce qui s’est passé depuis le début.

Il faut savoir que ce n’est pas la première fois qu’une exaction de la sorte arrive à Slimane, qui s’est déjà fait brutalisé durant le mois de ramadan dernier pour non observation du jeûne. Pour des raisons circonstancielles, l’exaction n’a pas été médiatisée et n’a eu aucun retentissement.

Cette année, en ce Jeudi exceptionnellement chaud, c’est en allant faire des courses pour sa famille que Slimane s’est assis pour manger son sandwich, dans un endroit retiré de la route principale de la ville. Il est tout d’un coup surpris par des coups de poings et pense au premier abord qu’il s’agit de quelqu’un à qui il aurait pu causer du tort, sans le vouloir. Il se lève pour mieux voir à qui il a affaire. Celui qui lui assène les coups n’est autre que Khaled, dit Obama, à cause de son air de ressemblance avec le président américain, chef de la Brigade Mobile de la Police Judiciaire d’At Dwala. « Un sans-pitié », réputé pour sa cruauté, selon Slimane. Il a à peine le temps de réaliser ce qui se passe qu’il se fait faucher par un coup de pied. Par terre, il se fait rouer de coups de pieds par le chef de brigade et deux policiers qui l’accompagnaient, sous les regards stupéfaits et impuissants de plusieurs personnes. Semi-conscient, il est ensuite violemment propulsé dans la Nissan policière, en destination du commissariat.
Relaxation mais « gare à la prochaine fois »

Le temps passe et la maman de Slimane s’inquiète. C’est la sœur de Slimane qui prend le téléphone pour appeler son frère et lui demander ce qu’il fait. Slimane est alors à la gendarmerie et prend l’appel. Obama demande le téléphone et commencer à sermonner la fille, pensant que c’est la mère de Slimane. « C’est quoi ces manières d’aller manger dehors en plein ramadan ? comment se fait-il que tout le monde respecte l’observation du jeûne et pas lui ? », s’indignait le policier avant de se permettre de donner les consignes de bonne conduite : « pendant le ramadan, on mange suffisamment chez soi pour ne pas avoir à manger dans la rue ». La conversation sera conclue par des menaces « c’est en prison que je devrais l’envoyer » nuancée par une faveur rendue à la mère de Slimane « je le relâche parce que je pense à vous que». Envers Slimane, les menaces de prison sont réitérées : « si on te reprend en train de manger, c’est la prison ».

Panique, panique
Dès le lendemain, le ton commence à changer. Vraisemblablement à cause de circulation de l’information et la parution dans la presse d’un article relatant le délit policier. Samedi, la brigade va chercher Slimane à la maison mais il est absent. Ils rebroussent chemin et rencontrent sa mère, qu’ils embarquent au commissariat où elle est retenue durant deux heures. Durant l’interrogatoire, les policiers lui posent des questions sur sa situation familiale et personnelle. On lui demande ensuite ce qui est arrivé à Slimane, et questionnent la version selon laquelle il a été battu par les force de l’ordre. « J’ai insisté en disant que je savais qu’ils l’avaient frappé. Mon fils avait le bras plein de bleus et le front rouge. Son épaule, qui a été déboitée et replacée l’an dernier, lui fait aussi mal très mal », raconte Nenna. L’interrogatoire est conclu par la signature symbolique (par empreinte digitale) d’une déclaration dont elle ignore le contenu, ne pouvant le lire. « Je leur ai simplement dit que je ne savais pas ce qui y figurait, et que je ne savais pas signer non plus ».

Il est possible qu’à ce stade, les policiers cherchaient à obtenir auprès de Nenna un démenti précoce sur les traitements dégradants que l’équipe de la BMPJ a fait subir à Slimane. Dans tous les cas, la brigade fait son possible pour étouffer l’affaire. « Nous venons chercher Slimane, demande Nenna au policier à l’entrée, qu’est-ce qu’il fait encore ici ? ». Très complaisant, le policier lui explique que « ce n’est rien » et que Slimane est entendu « uniquement » en relation avec un article de presse paru sur ce qui s’est passé Jeudi. La victime ne tarde pas à sortir. Il raconte qu’en arrivant au polyclinique, ce matin (Dimanche), pour faire établir un certificat médical, il trouve le fameux Obama en train de l’attendre. Le ton mielleux, il le salue et lui demande avec insistance d’aller avec lui au commissariat. Pourquoi l’a-t-il suivi ? « J’étais gêné à la fin. Il a même arrêté un fourgon pour nous déposer. J’ai cédé devant son insistance », répond Slimane. Il poursuit : « Une conversation sur tout et sur rien. Il a commencé à me dire que si l’avais besoin de quelque chose je pouvais toujours m’adresser à lui, qu’il pourrait me trouver un travail comme agent de sécurité.. ». Mais où voulait en venir le chef de brigade ? « Arrivé au commissariat, on m’a demandé de vouloir me laisser photographier, j’ai refusé. On m’a aussi demandé de déclarer par écrit que je n’allais pas donner suite à l’incident avec la police. Là encore j’ai refusé ». Slimane a encore été détenu durant deux heures, sans motif précis que la panique des autorités quand à ce qui pourrait se venir.

L’indispensable suite
Au fil de la conversation, le douloureux souvenir de Massinissa Guermah revient à Slimane, ce jeune de la région qu’il connaissait très bien et qui a été tué en 2001. Devant le règne de l’injustice, peu de choses semblent avoir changé en Kabylie depuis cette époque, le plus déplorable étant l’absence générale de mobilisation et d’implication collective. Il reste que même si aucun témoin n’a réagi lorsque Slimane se faisait tabasser, plusieurs habitants de la région se disent totalement indignés par le comportement du chef de brigade. « Avec un peu de malchance j’aurais pu mourir sous leurs coups. Beaucoup m’ont dit que si je pardonnais au chef de brigade, il seraient terriblement déçus », raconte Slimane, ce qui laisse espérer que si une plainte était déposée, la population se mobiliserait pour appuyer sa cause. A ce propose, la maison des droits de l’homme et du citoyen réitère son vœu de voir la victime porter plainte et réaffirme pouvoir l’accompagner dans ses démarches administratives et judiciaires.

Samia Ait Tahar

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Message  fatima Dim 5 Aoû - 14:32

http://www.kabyle.com/fr/articles/halte-au-fascisme-20172-31072012.html
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