Béjaïa: Les employés de l’ETR devant le siège de la wilaya

Les employés de l’Entreprise des travaux routiers de Bejaïa (ETR), en grève depuis plus de deux mois ne décolèrent pas. Dans la matinée de ce mercredi 20 juin , ils reviennent, pour la énième fois avec un sit-in devant le siège de la wilaya pour réitérer leurs revendications. Les autorités locales ne semblent pas prêtes à les recevoir, ce sont les députés qui proposent une médiation pour « sortir de la crise ».

Les employés de l’ETR ont réagi auparavant, par le biais d’un communiqué signé par le Collectif des travailleurs en grève, pour préciser que pas moins de 66 % de l’effectif de l’entreprise est en grève. Le DG de l’entreprise, de son côté nie ce chiffre avancé et parle d’un mouvement minoritaire au sein de son entreprise. Au-delà de la guéguerre des chiffres, c’est l’avenir d’une entreprise de 107 ouvriers et leurs familles qui est en jeu.

Les contestataires exigent une commission d’enquête impartiale sur les agissements et les dépassements du PDG de l’entreprise, l’intervention immédiate de la tutelle, de l’entreprise-mère SPG Santra Alger et l’intervention des pouvoirs publics pour mettre fin au pourrissement, éviter l’embrasement et sauvegarder l’entreprise. Le point principal exigé par les protestataires demeure le départ définitif du directeur actuel.

Les grévistes ont diffusé hier un appel aux collectifs, syndicalistes, étudiants, associations pour les soutenir et se rassembler aujourd’hui mercredi 20 juin, devant le siège de la wilaya pour apporter le soutien à ces employés.

Sur place, certains députés et syndicalistes ont décidé à leur tour d’intervenir comme une tierce partie et se proposent pour soumettre ces revendications aux pouvoirs publics et prendre en charge le dossier des grévistes. C’est le cas, notamment du député FFS, Chabati Rachid, présent sur les lieux : «Nous avons décidé en tant que députés de montrer notre solidarité avec ces travailleurs et prendre en charge leurs doléances. Lundi prochain nous allons nous réunir avec le wali en présence d’une délégation de cette entreprise afin de remédier vite à la situation », dit-il sans mentionner si le premier magistrat de la wilaya ait accepté de les recevoir pour cette date « Le premier responsable de la wilaya doit faire face à cette situation et doit intervenir immédiatement afin de mettre un terme aux multiples actions de manifestation dans la wilaya et éviter que ces mouvements deviennent violents », renchérit-il.

Eviter l’embrasement à tout prix, écarter les manières violentes et combattre l’instabilité font désormais partie du vocabulaire des représentants des pouvoirs publics et de la société civile. Mais personne ne peut donner de garanties, tant que les doléances des citoyens sont réduites en tracts éparpillés dans les boulevards des nombreux quartiers de la ville.



Sihem Bousmar

http://bejaia-aujourdhui.com/2012/06/bejaia-les-employes-de-letr-devant-le-siege-de-la-wilaya/