La Syrie dans le tourbillon des «médias mensonges»
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La Syrie dans le tourbillon des «médias mensonges»
Par Maâmar FARAH
maamarfarah20@yahoo.fr
En 2004, le New York Times, un grand quotidien de l’establishment américain, fait son mea-culpa, reconnaissant qu’il n’a pas été objectif dans la couverture de la guerre d’Irak. Il s’en veut notamment d’avoir accordé trop d’importance aux thèses de la Maison Blanche affirmant que l’Irak disposait d’armes de destruction massive. Avec un éditorial de quelque 3 000 mots, la rédaction de ce journal a voulu effacer d’un simple trait une campagne de manipulation sophistiquée qui a soutenu une guerre injuste et désastreuse.
En agissant ainsi, ce journal apparaît comme «courageux » puisqu’il a reconnu son erreur et demandé pardon aux lecteurs. En vérité, c’est du pur mélodrame américain car le mal a déjà été fait. Soutenant la campagne de la Maison Blanche pour justifier l’agression de l’Irak, la presse américaine d’une manière générale a manqué de professionnalisme et s’est précipitée au secours des va-t-en-guerre, usant et abusant des clichés patriotiques ringards. Il fallait être un Yankee berné par l’un des systèmes d’information les plus fermés au monde pour croire que le lointain Irak menaçait le géant américain ! Les «médias mensonges» sont une marque de fabrique de ce système bâti sur des intérêts étroits et dont la presse et la télévision ne sont que des armes de propagande massive ! Appartenant aux grands lobbies qui font et défont les pouvoirs, les networks et les groupes de presse ont abandonné leur mission première pour faire dans le matraquage pur et simple. Avant la guerre d’Irak, la nouvelle droite américaine qui entourait Bush avait confié au cabinet Benador le soin de préparer la population à la prochaine invasion. L’idée était toute simple : partir des événements du 11 septembre pour ancrer dans les têtes blondes la nécessité de se prémunir contre une nouvelle menace, beaucoup plus dangereuse. L’honneur de l’Amérique était en jeu. Il fallait attaquer rapidement l’un des axes du mal… Pendant plusieurs mois, presse et télévision vont relayer émissions, reportages et fausses informations désignant sans ambages l’homme qui fait peser les plus graves dangers sur les Etats-Unis : Saddam Hussein ! C’était la tâche de Benador. Ce dernier fait partie d’un groupe de cabinets où se rejoignent les intérêts des intégristes de l’extrême droite américaine, représentés par Bush et sa secte, et ceux du sionisme international. Il s’inspire de méthodes qui rappellent à la fois les procédés des sectes et la propagande hitlérienne. Lors de l’attaque de la Libye par l’OTAN, nous avons eu droit au même scénario, sauf que, cette fois-ci, c’étaient la presse et la télévision françaises qui se mettaient au service de la guerre, reprenant les techniques de manipulation apprises auprès des maîtres américains. Du coup, c’était toute la crédibilité de journaux et de chaînes qui ont connu leurs heures de gloire qui s’effritait. Pour assouvir les besoins de domination d’un président mégalo qui se prenait pour Napoléon et qui était soutenu par un philosophe-espion, la presse s’est détournée de sa noble mission et a servi de tremplin aux idées bellicistes qui préparaient le terrain à la destruction pure et simple d’un Etat souverain : la Libye ! A l’heure où j’écris ces lignes, l’industrie du mensonge a atteint de nouveaux records de production : pour détruire la Syrie, conformément à un plan prévu de longue date par les experts sionistes et qui vise à créer de nombreux petits Etats confessionnels et ethniques dans nos pays, presse et TV utilisent tous les subterfuges. Pourtant, il est une question qu’aucun journaliste «professionnel» ne pose là-bas : qu’aurait fait la France si des fondamentalistes armés se mettaient à agir pour renverser le régime ? N’importe quel pays souverain et n’importe quel Etat auraient réagi de la même manière que le gouvernement légal syrien : s’opposer aux rebelles par tous les moyens ! Je vous vois venir : la Syrie est une dictature. Et alors ? Cela donne-t-il le droit à ce machin inutile nommé «la ligue arabe», à la Turquie et aux puissances occidentales de s’acharner sur la Syrie ? Et tant qu’on y est, faut-il rappeler qu’il y a des «priorités» incontournables dans cette lutte pour la «démocratie ». Ne faut-il pas commencer par le royaume le plus répressif du monde, cette Arabie saoudite où les partis et les journaux libres sont interdits ! Ne faut-il pas aussi s’occuper de ce Qatar où il n’y a ni opposition, ni syndicat, ni presse indépendante, ni droit ? En vérité, la Syrie paye pour ne pas avoir signé d’accord de paix avec Israël et parce qu’elle se trouve sur la route de Téhéran, le futur grand chantier des faucons «islamoimpérialistes » ! Ce que l’on nous présente comme la presse et la télévision les plus libres du monde ont recours aux mêmes méthodes sordides en vigueur sous les pires régimes tyranniques, comme monopoliser l’information, empêcher le débat, occulter les intérêts économiques, présenter les rebelles intégristes s’attaquant à l’Etat souverain comme de courageux résistants et des «soldats de la liberté», justifier l’interventionnisme occidental par l’aide humanitaire à la population et par la nécessité d’instaurer la «démocratie », manipuler les images pour ne présenter que celles qui corroborent la thèse des islamistes armés, censurer les chaînes syriennes publiques sur le satellite Nilesat, etc. Tout y est : les puissances occidentales se comportent comme les pires dictatures du vingtième siècle ! En face, nos démocrates, comme toujours, ne savent pas discerner ce qui est fondamental de ce qui ne l’est pas et s’embarquent souvent dans le mauvais train et je les vois s’indigner de ce que l’on parle encore d’impérialisme ! C’est dépassé, nous disent-ils ! Non, il n’existe que dans notre imagination, le monstre hideux qui installe la guerre, la famine et les épidémies là où ses valets locaux lui facilitent le chapardage des richesses nationales. Il est dans nos têtes, et pas ailleurs, cet impérialisme qui tue les peuples, érige la corruption en système de gouvernance, salit le climat, développe les pires scénarios pour instaurer un nouveau Moyen-Age dans lequel nos travailleurs seraient des esclaves commodes pour son projet de domination de la planète ! Il n’existe que dans nos papiers nostalgiques l’ultralibéralisme qui donne beaucoup à très peu d’hommes et des miettes à la majorité ! Regardez autour de vous : par l’amnésie, l’abandon, le reniement, bref toute la panoplie de la manipulation, n’est-on pas en train de gommer les pages les plus glorieuses des peuples pour qu’un seul modèle s’impose, pour que l’héroïsme, les valeurs positives restent l’apanage de l’«autre» ! Nous lutterons contre les «médias mensonges» de la grande presse en opposant aux falsifications et aux tromperies le langage de la vérité, celle des peuples qui veulent vivre librement, prospérer, accéder aux bienfaits de la civilisation moderne sous la responsabilité d’Etats souverains. La question de la démocratie ne doit pas servir à démolir des pays entiers et à les livrer en pâture aux appétits des sionistes qui rêvent d’établir l’hégémonie du Grand Israël sur l’ensemble du Moyen- Orient. Des traîtres sont en train de les aider à accomplir cette mission «biblique». Démarquons-nous de ces bouffeurs dans les mains de l’«islamo-impérialisme» en annonçant déjà que leur plan est en train d’échouer en Syrie. La leçon libyenne semble avoir été bien assimilée par nos amis russes et chinois. Leur réveil sonne comme la fin des illusions de tous les lâches et des opportunistes qui veulent prendre leur revanche sur les grands bâtisseurs du monde arabe, ces hommes dont la postérité retiendra qu’ils ont consolidé l’indépendance de leurs pays, développé l’industrie et créé les bases d’une renaissance scientifique et culturelle qui a tant dérangé les ennemis des peuples. En tuant les grands chercheurs irakiens et les savants de la prestigieuse université de Bagdad, les impérialistes ouvraient le chemin aux charlatans et aux intégristes tout en réalisant le rêve du sionisme international. En 2003, nous écrivions ici même que le plan s’étendrait à d’autres pays arabes. On nous prenait pour des barjots…
M. F.
maamarfarah20@yahoo.fr
En 2004, le New York Times, un grand quotidien de l’establishment américain, fait son mea-culpa, reconnaissant qu’il n’a pas été objectif dans la couverture de la guerre d’Irak. Il s’en veut notamment d’avoir accordé trop d’importance aux thèses de la Maison Blanche affirmant que l’Irak disposait d’armes de destruction massive. Avec un éditorial de quelque 3 000 mots, la rédaction de ce journal a voulu effacer d’un simple trait une campagne de manipulation sophistiquée qui a soutenu une guerre injuste et désastreuse.
En agissant ainsi, ce journal apparaît comme «courageux » puisqu’il a reconnu son erreur et demandé pardon aux lecteurs. En vérité, c’est du pur mélodrame américain car le mal a déjà été fait. Soutenant la campagne de la Maison Blanche pour justifier l’agression de l’Irak, la presse américaine d’une manière générale a manqué de professionnalisme et s’est précipitée au secours des va-t-en-guerre, usant et abusant des clichés patriotiques ringards. Il fallait être un Yankee berné par l’un des systèmes d’information les plus fermés au monde pour croire que le lointain Irak menaçait le géant américain ! Les «médias mensonges» sont une marque de fabrique de ce système bâti sur des intérêts étroits et dont la presse et la télévision ne sont que des armes de propagande massive ! Appartenant aux grands lobbies qui font et défont les pouvoirs, les networks et les groupes de presse ont abandonné leur mission première pour faire dans le matraquage pur et simple. Avant la guerre d’Irak, la nouvelle droite américaine qui entourait Bush avait confié au cabinet Benador le soin de préparer la population à la prochaine invasion. L’idée était toute simple : partir des événements du 11 septembre pour ancrer dans les têtes blondes la nécessité de se prémunir contre une nouvelle menace, beaucoup plus dangereuse. L’honneur de l’Amérique était en jeu. Il fallait attaquer rapidement l’un des axes du mal… Pendant plusieurs mois, presse et télévision vont relayer émissions, reportages et fausses informations désignant sans ambages l’homme qui fait peser les plus graves dangers sur les Etats-Unis : Saddam Hussein ! C’était la tâche de Benador. Ce dernier fait partie d’un groupe de cabinets où se rejoignent les intérêts des intégristes de l’extrême droite américaine, représentés par Bush et sa secte, et ceux du sionisme international. Il s’inspire de méthodes qui rappellent à la fois les procédés des sectes et la propagande hitlérienne. Lors de l’attaque de la Libye par l’OTAN, nous avons eu droit au même scénario, sauf que, cette fois-ci, c’étaient la presse et la télévision françaises qui se mettaient au service de la guerre, reprenant les techniques de manipulation apprises auprès des maîtres américains. Du coup, c’était toute la crédibilité de journaux et de chaînes qui ont connu leurs heures de gloire qui s’effritait. Pour assouvir les besoins de domination d’un président mégalo qui se prenait pour Napoléon et qui était soutenu par un philosophe-espion, la presse s’est détournée de sa noble mission et a servi de tremplin aux idées bellicistes qui préparaient le terrain à la destruction pure et simple d’un Etat souverain : la Libye ! A l’heure où j’écris ces lignes, l’industrie du mensonge a atteint de nouveaux records de production : pour détruire la Syrie, conformément à un plan prévu de longue date par les experts sionistes et qui vise à créer de nombreux petits Etats confessionnels et ethniques dans nos pays, presse et TV utilisent tous les subterfuges. Pourtant, il est une question qu’aucun journaliste «professionnel» ne pose là-bas : qu’aurait fait la France si des fondamentalistes armés se mettaient à agir pour renverser le régime ? N’importe quel pays souverain et n’importe quel Etat auraient réagi de la même manière que le gouvernement légal syrien : s’opposer aux rebelles par tous les moyens ! Je vous vois venir : la Syrie est une dictature. Et alors ? Cela donne-t-il le droit à ce machin inutile nommé «la ligue arabe», à la Turquie et aux puissances occidentales de s’acharner sur la Syrie ? Et tant qu’on y est, faut-il rappeler qu’il y a des «priorités» incontournables dans cette lutte pour la «démocratie ». Ne faut-il pas commencer par le royaume le plus répressif du monde, cette Arabie saoudite où les partis et les journaux libres sont interdits ! Ne faut-il pas aussi s’occuper de ce Qatar où il n’y a ni opposition, ni syndicat, ni presse indépendante, ni droit ? En vérité, la Syrie paye pour ne pas avoir signé d’accord de paix avec Israël et parce qu’elle se trouve sur la route de Téhéran, le futur grand chantier des faucons «islamoimpérialistes » ! Ce que l’on nous présente comme la presse et la télévision les plus libres du monde ont recours aux mêmes méthodes sordides en vigueur sous les pires régimes tyranniques, comme monopoliser l’information, empêcher le débat, occulter les intérêts économiques, présenter les rebelles intégristes s’attaquant à l’Etat souverain comme de courageux résistants et des «soldats de la liberté», justifier l’interventionnisme occidental par l’aide humanitaire à la population et par la nécessité d’instaurer la «démocratie », manipuler les images pour ne présenter que celles qui corroborent la thèse des islamistes armés, censurer les chaînes syriennes publiques sur le satellite Nilesat, etc. Tout y est : les puissances occidentales se comportent comme les pires dictatures du vingtième siècle ! En face, nos démocrates, comme toujours, ne savent pas discerner ce qui est fondamental de ce qui ne l’est pas et s’embarquent souvent dans le mauvais train et je les vois s’indigner de ce que l’on parle encore d’impérialisme ! C’est dépassé, nous disent-ils ! Non, il n’existe que dans notre imagination, le monstre hideux qui installe la guerre, la famine et les épidémies là où ses valets locaux lui facilitent le chapardage des richesses nationales. Il est dans nos têtes, et pas ailleurs, cet impérialisme qui tue les peuples, érige la corruption en système de gouvernance, salit le climat, développe les pires scénarios pour instaurer un nouveau Moyen-Age dans lequel nos travailleurs seraient des esclaves commodes pour son projet de domination de la planète ! Il n’existe que dans nos papiers nostalgiques l’ultralibéralisme qui donne beaucoup à très peu d’hommes et des miettes à la majorité ! Regardez autour de vous : par l’amnésie, l’abandon, le reniement, bref toute la panoplie de la manipulation, n’est-on pas en train de gommer les pages les plus glorieuses des peuples pour qu’un seul modèle s’impose, pour que l’héroïsme, les valeurs positives restent l’apanage de l’«autre» ! Nous lutterons contre les «médias mensonges» de la grande presse en opposant aux falsifications et aux tromperies le langage de la vérité, celle des peuples qui veulent vivre librement, prospérer, accéder aux bienfaits de la civilisation moderne sous la responsabilité d’Etats souverains. La question de la démocratie ne doit pas servir à démolir des pays entiers et à les livrer en pâture aux appétits des sionistes qui rêvent d’établir l’hégémonie du Grand Israël sur l’ensemble du Moyen- Orient. Des traîtres sont en train de les aider à accomplir cette mission «biblique». Démarquons-nous de ces bouffeurs dans les mains de l’«islamo-impérialisme» en annonçant déjà que leur plan est en train d’échouer en Syrie. La leçon libyenne semble avoir été bien assimilée par nos amis russes et chinois. Leur réveil sonne comme la fin des illusions de tous les lâches et des opportunistes qui veulent prendre leur revanche sur les grands bâtisseurs du monde arabe, ces hommes dont la postérité retiendra qu’ils ont consolidé l’indépendance de leurs pays, développé l’industrie et créé les bases d’une renaissance scientifique et culturelle qui a tant dérangé les ennemis des peuples. En tuant les grands chercheurs irakiens et les savants de la prestigieuse université de Bagdad, les impérialistes ouvraient le chemin aux charlatans et aux intégristes tout en réalisant le rêve du sionisme international. En 2003, nous écrivions ici même que le plan s’étendrait à d’autres pays arabes. On nous prenait pour des barjots…
M. F.
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
Date d'inscription : 17/08/2011
Re: La Syrie dans le tourbillon des «médias mensonges»
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/08/02/article.php?sid=137433&cid=8
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
Date d'inscription : 17/08/2011
Re: La Syrie dans le tourbillon des «médias mensonges»
« Nous ferons un État islamique jusqu’au Liban, où ils ont des putes et des casinos »
Un homme armé disant appartenir à un groupe jihadiste nommé "Shura Taliban Islam" est assis devant un graffiti disant qu'"Il n'y d'autre Dieu que Dieu" le 21 juillet 2012, au poste frontière de Bab el-Hawa, entre la Syrie et la Turquie. AFP/BULENT KILIC Syrie
En Syrie, « les groupes jihadistes ont gagné en visibilité et en poids. Mais militairement, ils jouent les seconds rôles ».
Affalé sur un matelas, Mohammad Sensaoui ponctue ses phrases avec une baguette. « Vous voyez, j’ai une barbe et pas de moustache. Normal, je suis salafiste », dit ce rebelle syrien. Autour de lui, des combattants islamistes et une poignée d’étrangers. Ces combattants contrôlent depuis juillet Bab el-Hawa, un poste-frontière entre la Syrie et la Turquie. Ils sont quelques dizaines, régulièrement bombardés par les chars de l’armée régulière. Le drapeau islamiste noir à lettres blanches claque au sommet du campement. Une quinzaine d’hommes en armes, la plupart syriens, dorment ou jouent avec leur kalachnikov. À l’écart, certains n’ont pas l’air du coin.
« Nous ferons un État islamique jusqu’au Liban, où ils ont des putes et des casinos », lance Mohammad Sensaoui. Cet ancien entraîneur de natation a combattu à Damas. Il vitupère l’Occident et l’armée syrienne. Et les homosexuels « iraniens » dont il imite la copulation en se frottant les paumes. À l’intérieur du poste-frontière, des bouteilles de whisky brisées jonchent le sol près du Duty Free pillé par les rebelles. Sur un mur : « L’islam est la solution. » « Quand nous gagnerons, ce sera œil pour œil. Ceux qui se rendront seront pardonnés, les autres seront tués », dit-il.
Les rebelles contrôlant le poste-frontière sont commandés par un ancien dentiste syrien, Mohammad Firas, qui dirige le « Conseil consultatif national », une appellation courante pour les groupes islamistes, et revendique 10 000 combattants. Il minimise l’importance de l’Armée syrienne libre, « un groupe parmi d’autres », et annonce déjà une lutte pour le pouvoir. « On verra après la chute du régime qui est le plus fort sur le terrain et qui peut gouverner le pays », dit-il. « Nous ne représentons pas el-Qaëda en Syrie. Nous menons des opérations à Idleb, Homs, Hama, Alep et Damas. Notre objectif est de propager notre mode de vie et de combattre l’armée », explique-t-il.
Depuis plusieurs semaines, les médias occidentaux font état d’une présence grandissante de combattants islamistes. Mais les combattants étrangers sont rares, et la majorité des groupes armés n’est pas constituée d’islamistes. À Anadane, à l’ouest d’Alep, un officier supérieur déserteur se dit « contre les islamistes ». « Sur 4 000 à 5 000 rebelles à Alep, 50 à 100 ont un programme islamiste radical », relativise le chef du Conseil militaire rebelle d’Alep, le colonel Abdel Jabar al-Oqaïdi.
Pour Peter Harling, analyste à l’International Crisis Group, « le spectre va de la rébellion classique aux groupes jihadistes radicaux qui ont recours à la rhétorique et aux symboles d’el-Qaëda ». « Les groupes jihadistes ont gagné en visibilité et en poids. Mais militairement, ils jouent les seconds rôles », ajoute-t-il. Hassan Abou Haniyeh, un expert des groupes islamistes à Amman, rappelle que, « de 2003 à 2006, la plupart des jihadistes se rendant en Irak venaient de Syrie ». Ces groupes ont longtemps été dirigés en sous-main par les services de renseignements syriens. Mais ils ont pris leur indépendance. « Toutes les conditions sont réunies pour qu’el-Qaëda et les salafistes s’enracinent dans le pays. Le régime a perdu des pans entiers du pays et el-Qaëda s’implante justement quand il n’y a plus d’État », rappelle-t-il.
Un homme armé disant appartenir à un groupe jihadiste nommé "Shura Taliban Islam" est assis devant un graffiti disant qu'"Il n'y d'autre Dieu que Dieu" le 21 juillet 2012, au poste frontière de Bab el-Hawa, entre la Syrie et la Turquie. AFP/BULENT KILIC Syrie
En Syrie, « les groupes jihadistes ont gagné en visibilité et en poids. Mais militairement, ils jouent les seconds rôles ».
Affalé sur un matelas, Mohammad Sensaoui ponctue ses phrases avec une baguette. « Vous voyez, j’ai une barbe et pas de moustache. Normal, je suis salafiste », dit ce rebelle syrien. Autour de lui, des combattants islamistes et une poignée d’étrangers. Ces combattants contrôlent depuis juillet Bab el-Hawa, un poste-frontière entre la Syrie et la Turquie. Ils sont quelques dizaines, régulièrement bombardés par les chars de l’armée régulière. Le drapeau islamiste noir à lettres blanches claque au sommet du campement. Une quinzaine d’hommes en armes, la plupart syriens, dorment ou jouent avec leur kalachnikov. À l’écart, certains n’ont pas l’air du coin.
« Nous ferons un État islamique jusqu’au Liban, où ils ont des putes et des casinos », lance Mohammad Sensaoui. Cet ancien entraîneur de natation a combattu à Damas. Il vitupère l’Occident et l’armée syrienne. Et les homosexuels « iraniens » dont il imite la copulation en se frottant les paumes. À l’intérieur du poste-frontière, des bouteilles de whisky brisées jonchent le sol près du Duty Free pillé par les rebelles. Sur un mur : « L’islam est la solution. » « Quand nous gagnerons, ce sera œil pour œil. Ceux qui se rendront seront pardonnés, les autres seront tués », dit-il.
Les rebelles contrôlant le poste-frontière sont commandés par un ancien dentiste syrien, Mohammad Firas, qui dirige le « Conseil consultatif national », une appellation courante pour les groupes islamistes, et revendique 10 000 combattants. Il minimise l’importance de l’Armée syrienne libre, « un groupe parmi d’autres », et annonce déjà une lutte pour le pouvoir. « On verra après la chute du régime qui est le plus fort sur le terrain et qui peut gouverner le pays », dit-il. « Nous ne représentons pas el-Qaëda en Syrie. Nous menons des opérations à Idleb, Homs, Hama, Alep et Damas. Notre objectif est de propager notre mode de vie et de combattre l’armée », explique-t-il.
Depuis plusieurs semaines, les médias occidentaux font état d’une présence grandissante de combattants islamistes. Mais les combattants étrangers sont rares, et la majorité des groupes armés n’est pas constituée d’islamistes. À Anadane, à l’ouest d’Alep, un officier supérieur déserteur se dit « contre les islamistes ». « Sur 4 000 à 5 000 rebelles à Alep, 50 à 100 ont un programme islamiste radical », relativise le chef du Conseil militaire rebelle d’Alep, le colonel Abdel Jabar al-Oqaïdi.
Pour Peter Harling, analyste à l’International Crisis Group, « le spectre va de la rébellion classique aux groupes jihadistes radicaux qui ont recours à la rhétorique et aux symboles d’el-Qaëda ». « Les groupes jihadistes ont gagné en visibilité et en poids. Mais militairement, ils jouent les seconds rôles », ajoute-t-il. Hassan Abou Haniyeh, un expert des groupes islamistes à Amman, rappelle que, « de 2003 à 2006, la plupart des jihadistes se rendant en Irak venaient de Syrie ». Ces groupes ont longtemps été dirigés en sous-main par les services de renseignements syriens. Mais ils ont pris leur indépendance. « Toutes les conditions sont réunies pour qu’el-Qaëda et les salafistes s’enracinent dans le pays. Le régime a perdu des pans entiers du pays et el-Qaëda s’implante justement quand il n’y a plus d’État », rappelle-t-il.
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