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LYNCHAGE DE SIFAOUI SUR LE NET: la trahison des clercs.

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LYNCHAGE DE SIFAOUI SUR LE NET: la trahison des clercs.  Empty LYNCHAGE DE SIFAOUI SUR LE NET: la trahison des clercs.

Message  laic-aokas Dim 8 Juil - 17:13

J’ai consacré ma chronique hebdomadaire à la trahison des clercs algériens avant que ne survienne l’ignominie dont je vais traiter ici. Que la rédaction d’Algérie-Express trouve ici toute ma gratitude en acceptant l’intrusion d’un long écrit dans un portail dédié à l‘information brève et factuelle.
Pour s’être publiquement opposé contre la venue du prêcheur égypto-qatari Al Qaradawi en France, Mohamed Sifaoui, qui n’a jamais caché son opposition au salafisme et au pouvoir d’Alger, auquel il vient de consacrer un ouvrage retentissant*, subit sur la toile depuis trois jours un lynchage moralement indigne et intellectuellement médiocre de le part de blogueurs algériens ou « français d’origine algérienne » et de leurs tuteurs.


Mohamed SIFAOUI est un binational vivant en France et qui s’assume. Binational signifie que l’on dispose de deux nationalités qui donnent des droits et imposent des devoirs en fonction du pays où l’on se trouve. Ce qui est une évidence de bon sens et un fait de droit qui s’entend et s’applique partout dans le monde, y compris au Qatar où Al Qaradawi vit avec deux nationalités, relève de l’imbroglio hystérique quand il s’agit de traiter de choses et d’idées algériennes.
C’est donc au pays des Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mohamed Dib, Boualem Sansal, Rachid Mimouni et consort qu’il est interdit d’émettre une opinion sous peine de se voir voué aux gémonies de la plus basse des manières. Car dans ces misérables attaques, tout est dans la manière. Les réactions à la position de Sifaoui sont à la fois vulgaires, haineuses et malsaines. La plupart des invectives lancées contre lui l’accusent de trahir son pays d’origine dont il dévaloriserait la religion - qui serait du coup le seul attribut algérien - et de faire le jeu du front national dans son pays d’adoption. Deux en un. Il faut être un terroriste intellectuel patenté doublé d’un insubmersible bonimenteur pour prétendre trouver dans les écrits ou les interventions publiques de Sifaoui un propos anti religieux ( ce qui, par ailleurs, serait son droit ) ou la moindre sympathie pour l’extrême-droite et même la droite en général. Cela, les agresseurs de Sifaoui le savent plus que d’autres. Mais voilà, ce journaliste et écrivain est l’un des rares intellectuels algériens à s’exprimer librement, quitte d’ailleurs à revisiter une situation ou réviser une opinion comme il vient de le faire sur l’armée algérienne à l’origine de l’arrêt du processus électoral. Cette indépendance d’esprit déstabilise certains Algériens et leurs sponsors. Les premiers ne supportent pas de voir que des citoyens parlent et activent audacieusement au moment où eux se taisent ou qu’ils se fourvoient dans l’opportunisme ou la compromission ; les seconds n’admettent pas de voir des « indigènes » échapper à leur emprise, eux qui détiennent les clés de leur destin et qui doivent donner le la sur tout ce qui doit se dire ou se penser sur le sud. Les lâchetés des premiers et le racisme, oui le racisme, des seconds constituent le carburant de ces campagnes qui visent à disqualifier le combat des Algériens libres qui osent concevoir et exprimer ce qu’en âme et conscience ils constatent sur leur pays et tout ce qui peut le concerner de près ou de loin. On sait ce qu’il en a coûté à l’Algérie quand la gauche bien-pensante a décidé dans les années 90 de mettre son armada politico-médiatique au service d’un islamisme subitement dédouané de sa terreur dès lors qu’il fallait, croyait-on, voler au secours de la victoire et, du même coup, faire oublier certains retards à l’allumage commis pendant la guerre de libération.
En l’occurrence, ces nervis et leurs mentors auraient pu, et c’eût été leur droit, discuter une démarche abrupte concernant la personnalité, très controversée, d’Al Qaradawi qui a dit une chose et son contraire sur à peu près tout. Ils pouvaient aussi interpeller Sifaoui sur l’opportunité de pousser vers les extrêmes un vieillard servant le Qatar, dont le rôle complexe et délicat d’aujourd’hui appellerait plus de mesure quant à l’analyse et au jugement d’une politique menée par Doha dans une scène régionale entraînée par la synergie des haines qui nourrissent l’irrationnel sur lequel rebondissent tous les fous du pouvoir. Non ! Sifaoui est extérieur au périmètre tracé par les sectes gaucho-islamo-altermondialistes, dépositaires d’une conscience blanche étalon éthique et scientifique ; il doit être exécuté, indépendamment de ce qu’il peut dire, dès lors qu’il conteste une hégémonie naturelle.
Le plus grave est que même celles et ceux qui, à l’occasion, avouent un certain agacement devant la prétention sectaire de ces gnomes parisiens se terrent quand on leur sort l’arme fatale : la collusion avec le front national pour faire taire tout avis ou pensée autonomes et critiques. N’a-t-on pas vu récemment un groupe de ces hurluberlus s’ériger en « tribunal », rien que ça, et décréter que les Sylvie Pierre Brossolette, Caroline Fourest, Christophe Barbier… eux qui justement, parce que les respectant, parlent en adultes aux et des musulmans, étaient des racistes ?
C’est à travers ce genre de démissions et de reniements que l’on juge du degré d’arriération d’une collectivité. L’un des plus brillants écrivains algériens vivants, Boualem Sansal, est interdit dans son pays dans l’indifférence générale. Dans son dernier livre ( rue Darwin), il en dépeint le destin avec un talent et une douleur qui n’ont d’égal que l’amour qu’il lui porte. Et si tous les Sansal et les Sifaoui se donnaient la main ?




Rachid Bali
*Histoire secrète de l’Algérie indépendante. L’Etat DRS. Editions nouveau monde


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Message  laic-aokas Dim 8 Juil - 17:13

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