Jeudi, 14 Juin 2012 07:40 Envoyé spécial : abdou Les Emirats s'inquiètent: leurs filles ne se marient plus
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Jeudi, 14 Juin 2012 07:40 Envoyé spécial : abdou Les Emirats s'inquiètent: leurs filles ne se marient plus
De plus en plus d'Emiraties ne sont pas mariées à trente ans, un phénomène qui inquiète les autorités, préoccupées de soutenir la natalité dans cet Etat pétrolier prospère du Golfe, peuplé à 88% d'étrangers.
Ce problème est débattu au niveau national depuis deux semaines par les membres du Conseil national fédéral, une instance consultative partiellement élue, et relayé par les réseaux sociaux qui s'interrogent sur ses causes.
Si l'âge moyen du mariage pour les Occidentales approche désormais la trentaine d'année, une Emiratie n'ayant pas convolé à cet âge est considérée comme une "vieille fille".
Et elles sont de plus en plus nombreuses: selon Musbeh Saïd al-Kitbi, membre du Conseil, "plus de 175.000 Emiraties" ont dépassé la trentaine sans être mariées, ce qui constitue entre 60 et 68% des jeunes femmes en âge de se marier.
"Ce taux est inquiétant", affirme-t-il à l'AFP. "Ce n'est pas un problème en soi, mais nous craignons un déséquilibre démographique à long terme", ajoute M. Kitbi.
Les Emiratis ne constituent en effet que près d'un million sur une population totale de 8,26 millions, soit moins de 12% des habitants du pays, un des plus riches du monde.Les autorités du pays ne lésinent pourtant pas sur les moyens pour encourager la population à se marier et ont créé un "Fonds pour le mariage".
Chaque Emirati désireux d'épouser une concitoyenne peut recevoir 70.000 dirhams (environ 19.000 dollars), à condition qu'il s'agisse de son premier mariage ou que son épouse soit incapable de procréer, l'islam autorisant la polygamie.
Le Fonds pour le mariage organise en outre des mariages collectifs pour aider les jeunes qui ne veulent pas se ruiner.
Le coût prohibitif de la dot
Le coût prohibitif des noces et de la dot sont la principale cause de la forte proportion d'Emiraties non mariées, selon 86,8% des personnes interrogées dans un sondage effectué par le Fonds pour le mariage auprès de jeunes émiratis.
Les autorités émiraties ont fixé à 14.000 dollars le plafond de la dot que doit payer tout homme désireux de se marier à la famille de la jeune fille. Mais la population ne semble pas respecter cette décision et la dot peut atteindre plus d'un demi-million de dollars (135.000 USD).
"L'un de mes amis continue à payer des traites pour la dot, neuf ans après son mariage", affirme Ali Mansouri, un fonctionnaire de 30 ans.
Lui-même est à la recherche d'une épouse, de préférence ne travaillant pas ou à temps partiel.
"La plupart des hommes qui réussissent dans leur vie ont des épouses qui ne travaillent pas ou le font depuis la maison, car il est impossible de concilier vie professionnelle et familiale", affirme-t-il.
M. Kitbi estime que l'une des causes du problème pourrait être "les jeunes filles elles-mêmes, qui préfèrent achever leurs études universitaires et travailler plutôt que de se marier et ne pas faire carrière, ou les jeunes gens qui préfèrent une femme qui ne travaille pas".
D'ailleurs, 57% de quelque 200 étudiants de la Faculté de médecine de l'Université des Emirats, interrogés sur les raisons du report de l'âge de mariage des Emiraties, ont estimé que c'était parce que les jeunes filles préféraient leurs études et leur carrière.
"Nous sommes un peu perdus entre les traditions et la modernité", résume Wafa Khalfan, une fonctionnaire célibataire d'une vingtaine d'années.
"Beaucoup de filles sont jolies et cultivées, mais ne trouvent pas le prince charmant. Si elles sont libérales, elles sont considérées comme des filles faciles, et si elles sont conservatrices, les hommes les jugent trop collet monté!", dit-elle.
Les "traditions tribales" sont aussi en cause, selon M. Kitbi, certaines familles refusant d'accorder la main de leurs filles à des familles jugées de moindre statut social, ou "de marier la cadette avant l'aînée".
Tous ces facteurs ont encouragé, selon les autorités, les Emiratis à épouser des étrangères. Selon les statistiques officielles, 20% des Emiratis s'étant mariés en 2010 ont choisi des étrangères.
Si le mariage d'un homme avec une étrangère est toléré, celui des citoyennes des Emirats avec des étrangers est mal vu dans cette société conservatrice.
Reste une solution: encourager la polygamie! Selon un autre sondage auprès d'étudiants des deux sexes de la Faculté de médecine, 73% des étudiants, mais aussi plus surprenant, 59% des étudiantes se sont prononcées pour.
"Ce n'est pas une solution", affirme Al-Saad Al-Minhali, une écrivaine émiratie. "Le mariage est un choix personnel et ne sert pas à réaliser des objectifs nationaux".
Source : AFP
Ce problème est débattu au niveau national depuis deux semaines par les membres du Conseil national fédéral, une instance consultative partiellement élue, et relayé par les réseaux sociaux qui s'interrogent sur ses causes.
Si l'âge moyen du mariage pour les Occidentales approche désormais la trentaine d'année, une Emiratie n'ayant pas convolé à cet âge est considérée comme une "vieille fille".
Et elles sont de plus en plus nombreuses: selon Musbeh Saïd al-Kitbi, membre du Conseil, "plus de 175.000 Emiraties" ont dépassé la trentaine sans être mariées, ce qui constitue entre 60 et 68% des jeunes femmes en âge de se marier.
"Ce taux est inquiétant", affirme-t-il à l'AFP. "Ce n'est pas un problème en soi, mais nous craignons un déséquilibre démographique à long terme", ajoute M. Kitbi.
Les Emiratis ne constituent en effet que près d'un million sur une population totale de 8,26 millions, soit moins de 12% des habitants du pays, un des plus riches du monde.Les autorités du pays ne lésinent pourtant pas sur les moyens pour encourager la population à se marier et ont créé un "Fonds pour le mariage".
Chaque Emirati désireux d'épouser une concitoyenne peut recevoir 70.000 dirhams (environ 19.000 dollars), à condition qu'il s'agisse de son premier mariage ou que son épouse soit incapable de procréer, l'islam autorisant la polygamie.
Le Fonds pour le mariage organise en outre des mariages collectifs pour aider les jeunes qui ne veulent pas se ruiner.
Le coût prohibitif de la dot
Le coût prohibitif des noces et de la dot sont la principale cause de la forte proportion d'Emiraties non mariées, selon 86,8% des personnes interrogées dans un sondage effectué par le Fonds pour le mariage auprès de jeunes émiratis.
Les autorités émiraties ont fixé à 14.000 dollars le plafond de la dot que doit payer tout homme désireux de se marier à la famille de la jeune fille. Mais la population ne semble pas respecter cette décision et la dot peut atteindre plus d'un demi-million de dollars (135.000 USD).
"L'un de mes amis continue à payer des traites pour la dot, neuf ans après son mariage", affirme Ali Mansouri, un fonctionnaire de 30 ans.
Lui-même est à la recherche d'une épouse, de préférence ne travaillant pas ou à temps partiel.
"La plupart des hommes qui réussissent dans leur vie ont des épouses qui ne travaillent pas ou le font depuis la maison, car il est impossible de concilier vie professionnelle et familiale", affirme-t-il.
M. Kitbi estime que l'une des causes du problème pourrait être "les jeunes filles elles-mêmes, qui préfèrent achever leurs études universitaires et travailler plutôt que de se marier et ne pas faire carrière, ou les jeunes gens qui préfèrent une femme qui ne travaille pas".
D'ailleurs, 57% de quelque 200 étudiants de la Faculté de médecine de l'Université des Emirats, interrogés sur les raisons du report de l'âge de mariage des Emiraties, ont estimé que c'était parce que les jeunes filles préféraient leurs études et leur carrière.
"Nous sommes un peu perdus entre les traditions et la modernité", résume Wafa Khalfan, une fonctionnaire célibataire d'une vingtaine d'années.
"Beaucoup de filles sont jolies et cultivées, mais ne trouvent pas le prince charmant. Si elles sont libérales, elles sont considérées comme des filles faciles, et si elles sont conservatrices, les hommes les jugent trop collet monté!", dit-elle.
Les "traditions tribales" sont aussi en cause, selon M. Kitbi, certaines familles refusant d'accorder la main de leurs filles à des familles jugées de moindre statut social, ou "de marier la cadette avant l'aînée".
Tous ces facteurs ont encouragé, selon les autorités, les Emiratis à épouser des étrangères. Selon les statistiques officielles, 20% des Emiratis s'étant mariés en 2010 ont choisi des étrangères.
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"Ce n'est pas une solution", affirme Al-Saad Al-Minhali, une écrivaine émiratie. "Le mariage est un choix personnel et ne sert pas à réaliser des objectifs nationaux".
Source : AFP
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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