La doctrine de la taqiyya
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La doctrine de la taqiyya
La doctrine de la taqiyya
Selon la charia ... le mensonge est non seulement permis dans certaines situations mais il peut être considéré comme obligatoire dans certaines autres. Selon la charia - l'ensemble des règles de droit qui définissent la manière dont le musulman doit se comporter dans toutes les circonstances - le mensonge est non seulement permis dans certaines situations mais il peut être considéré comme obligatoire dans certaines autres. Contrairement à la tradition chrétienne des origines, par exemple, les musulmans qui ont été forcés de choisir entre renier l'islam ou être persécutés avaient le droit de mentir et de feindre l'apostasie. D'autres juristes ont décrété que les musulmans ont le devoir de mentir pour se protéger [2], cette prescription se fondant sur les versets coraniques qui interdisent aux musulmans d'être les instruments de leur propre mort [3].
Telle est la définition classique de la doctrine de la taqiyya. Fondée sur un mot arabe évoquant la peur, la taqiyya a longtemps été comprise, et en particulier par les universitaires occidentaux, comme une attitude à laquelle recourir dans les temps de persécution religieuse, et c'est pour l'essentiel dans ce sens qu'elle a été utilisée par les groupes chiites minoritaires vivant au sein de majorités sunnites hostiles [4]. La taqiyya permettait aux chiites de masquer constamment aux sunnites leur appartenance religieuse, non seulement par la clandestinité, en cachant leur propre croyance, mais également de manière active en priant et se comportant comme des sunnites.
Cependant, l'un des quelques livres consacrés au sujet, At-Taqiyya fi'l-Islam (La dissimulation dans l'islam), montre très clairement que la taqiyya n'est pas limitée à la dissimulation des chiites menacés de persécution. Écrit par Sami Mukaram, ancien professeur d'études islamiques à l'université américaine de Beyrouth et auteur de quelque vingt-cinq livres sur l'islam, cet ouvrage met clairement en évidence l'ubiquité et le large domaine d'application de la taqiyya :
La taqiyya revêt dans l'islam une importance fondamentale. Pratiquement toutes les sectes islamiques en admettent le principe et la pratiquent.... On peut aller jusqu'à dire que la pratique de la taqiyya est très majoritaire dans l'islam, et que les quelques sectes qui ne la pratiquent pas s'écartent de ce courant majoritaire... La taqiyya est très présente dans la politique islamique, et particulièrement à l'époque moderne [5].
La taqiyya n'est donc pas, comme on le croit souvent, un phénomène limité au chiisme. Bien entendu, en tant que groupe minoritaire dispersé parmi leurs ennemis sunnites, les chiites ont historiquement eu davantage de raisons de se dissimuler. À l'inverse, l'islam sunnite a rapidement dominé de vastes empires qui s'étendaient de l'Espagne à la Chine. De ce fait, ses adeptes n'avaient de compte à rendre à personne, ils n'avaient à s'excuser de rien, et ils n'avaient pas à se cacher des infidèles mécréants (parmi les rares exceptions figurent l'Espagne et le Portugal pendant la Reconquista, époque où les sunnites ont effectivement dissimulé leur identité religieuse [6]). Pourtant, l'ironie des choses fait que les sunnites vivant en Occident se trouvent aujourd'hui dans la situation du chiisme. Ils sont la minorité entourée de ses ennemis traditionnels - les infidèles chrétiens - même s'il est rare que ceux-ci, contrairement à leurs prédécesseurs de la Reconquista, passent aux actes ou même reconnaissent cette inimitié historique. En bref, les sunnites vivent aujourd'hui la situation générale qui a amené la taqiyya à faire partie intégrante du chiisme, mais sans la menace physique qui avait imposé cette attitude.
Formulation de la taqiyya
Le verset 3:28 du Coran est souvent considéré comme le principal de ceux qui préconisent la dissimulation envers les non-musulmans : « Que les croyants [les musulmans] ne prennent point pour alliés des infidèles [les non musulmans] plutôt que des croyants. Ceux qui le feraient ne doivent rien espérer de la part d'Allah, à moins que vous n'ayez à craindre quelque chose de leur côté » [7].
Muhammad ibn Jarir at-Tabari (décédé en 923), auteur d'un commentaire classique du Coran qui fait autorité, explique ce verset 3:28 de la manière suivante :
Si vous [les musulmans] vous trouvez sous leur [les non-musulmans] autorité et que vous craignez pour vous, comportez-vous loyalement avec eux en paroles tout en gardant en vous de l'animosité contre eux... [sachez que] Allah a interdit aux croyants l'amitié ou l'intimité avec les infidèles plutôt qu'avec d'autres croyants - sauf quand les infidèles sont placés au-dessus d'eux [en termes d'autorité]. Si c'était le cas, qu'ils agissent amicalement envers eux tout en préservant leur religion [8].
« Sourions à la face de certaines personnes alors que notre cœur les maudit »Sur ce même verset 3:28 du Coran, Ibn Kathir (décédé en 1373), une autre autorité de premier plan sur le Coran, écrit : « Quiconque, en quelque lieu et en quelque temps que ce soit, craint... qu'il lui soit fait du mal [par des non-musulmans] a le droit de se protéger par son attitude extérieure ». À l'appui de cette interprétation, il cite un proche compagnon de Mahomet, Abu Darda, qui disait : « Sourions à la face de certaines personnes alors que notre cœur les maudit ». Pour un autre compagnon, simplement connu sous le nom de Al-Hasan, « pratiquer la taqiyya est admissible jusqu'au jour du Jugement [c'est à dire éternellement] » [9].
D'autres savants de premier plan, comme Abu'Abdullah al-Qurtubi (1214-73) et Muhyi'd-Din ibn al-Arabi (1165-1240), ont étendu la taqiyya aux actions. Autrement dit, les musulmans ont le droit de se comporter comme des infidèles et même pire - par exemple en se prosternant devant des idoles ou des croix et en les adorant, en faisant de faux témoignages et même en révélant à l'ennemi infidèle les faiblesses de leurs frères musulmans - tant qu'ils ne vont pas jusqu'à vraiment tuer un musulman : « La taqiyya, même pratiquée hors de toute contrainte, ne conduit pas à un état d'infidélité - même si elle conduit à un péché méritant le feu de l'enfer » [10].
Selon la charia ... le mensonge est non seulement permis dans certaines situations mais il peut être considéré comme obligatoire dans certaines autres. Selon la charia - l'ensemble des règles de droit qui définissent la manière dont le musulman doit se comporter dans toutes les circonstances - le mensonge est non seulement permis dans certaines situations mais il peut être considéré comme obligatoire dans certaines autres. Contrairement à la tradition chrétienne des origines, par exemple, les musulmans qui ont été forcés de choisir entre renier l'islam ou être persécutés avaient le droit de mentir et de feindre l'apostasie. D'autres juristes ont décrété que les musulmans ont le devoir de mentir pour se protéger [2], cette prescription se fondant sur les versets coraniques qui interdisent aux musulmans d'être les instruments de leur propre mort [3].
Telle est la définition classique de la doctrine de la taqiyya. Fondée sur un mot arabe évoquant la peur, la taqiyya a longtemps été comprise, et en particulier par les universitaires occidentaux, comme une attitude à laquelle recourir dans les temps de persécution religieuse, et c'est pour l'essentiel dans ce sens qu'elle a été utilisée par les groupes chiites minoritaires vivant au sein de majorités sunnites hostiles [4]. La taqiyya permettait aux chiites de masquer constamment aux sunnites leur appartenance religieuse, non seulement par la clandestinité, en cachant leur propre croyance, mais également de manière active en priant et se comportant comme des sunnites.
Cependant, l'un des quelques livres consacrés au sujet, At-Taqiyya fi'l-Islam (La dissimulation dans l'islam), montre très clairement que la taqiyya n'est pas limitée à la dissimulation des chiites menacés de persécution. Écrit par Sami Mukaram, ancien professeur d'études islamiques à l'université américaine de Beyrouth et auteur de quelque vingt-cinq livres sur l'islam, cet ouvrage met clairement en évidence l'ubiquité et le large domaine d'application de la taqiyya :
La taqiyya revêt dans l'islam une importance fondamentale. Pratiquement toutes les sectes islamiques en admettent le principe et la pratiquent.... On peut aller jusqu'à dire que la pratique de la taqiyya est très majoritaire dans l'islam, et que les quelques sectes qui ne la pratiquent pas s'écartent de ce courant majoritaire... La taqiyya est très présente dans la politique islamique, et particulièrement à l'époque moderne [5].
La taqiyya n'est donc pas, comme on le croit souvent, un phénomène limité au chiisme. Bien entendu, en tant que groupe minoritaire dispersé parmi leurs ennemis sunnites, les chiites ont historiquement eu davantage de raisons de se dissimuler. À l'inverse, l'islam sunnite a rapidement dominé de vastes empires qui s'étendaient de l'Espagne à la Chine. De ce fait, ses adeptes n'avaient de compte à rendre à personne, ils n'avaient à s'excuser de rien, et ils n'avaient pas à se cacher des infidèles mécréants (parmi les rares exceptions figurent l'Espagne et le Portugal pendant la Reconquista, époque où les sunnites ont effectivement dissimulé leur identité religieuse [6]). Pourtant, l'ironie des choses fait que les sunnites vivant en Occident se trouvent aujourd'hui dans la situation du chiisme. Ils sont la minorité entourée de ses ennemis traditionnels - les infidèles chrétiens - même s'il est rare que ceux-ci, contrairement à leurs prédécesseurs de la Reconquista, passent aux actes ou même reconnaissent cette inimitié historique. En bref, les sunnites vivent aujourd'hui la situation générale qui a amené la taqiyya à faire partie intégrante du chiisme, mais sans la menace physique qui avait imposé cette attitude.
Formulation de la taqiyya
Le verset 3:28 du Coran est souvent considéré comme le principal de ceux qui préconisent la dissimulation envers les non-musulmans : « Que les croyants [les musulmans] ne prennent point pour alliés des infidèles [les non musulmans] plutôt que des croyants. Ceux qui le feraient ne doivent rien espérer de la part d'Allah, à moins que vous n'ayez à craindre quelque chose de leur côté » [7].
Muhammad ibn Jarir at-Tabari (décédé en 923), auteur d'un commentaire classique du Coran qui fait autorité, explique ce verset 3:28 de la manière suivante :
Si vous [les musulmans] vous trouvez sous leur [les non-musulmans] autorité et que vous craignez pour vous, comportez-vous loyalement avec eux en paroles tout en gardant en vous de l'animosité contre eux... [sachez que] Allah a interdit aux croyants l'amitié ou l'intimité avec les infidèles plutôt qu'avec d'autres croyants - sauf quand les infidèles sont placés au-dessus d'eux [en termes d'autorité]. Si c'était le cas, qu'ils agissent amicalement envers eux tout en préservant leur religion [8].
« Sourions à la face de certaines personnes alors que notre cœur les maudit »Sur ce même verset 3:28 du Coran, Ibn Kathir (décédé en 1373), une autre autorité de premier plan sur le Coran, écrit : « Quiconque, en quelque lieu et en quelque temps que ce soit, craint... qu'il lui soit fait du mal [par des non-musulmans] a le droit de se protéger par son attitude extérieure ». À l'appui de cette interprétation, il cite un proche compagnon de Mahomet, Abu Darda, qui disait : « Sourions à la face de certaines personnes alors que notre cœur les maudit ». Pour un autre compagnon, simplement connu sous le nom de Al-Hasan, « pratiquer la taqiyya est admissible jusqu'au jour du Jugement [c'est à dire éternellement] » [9].
D'autres savants de premier plan, comme Abu'Abdullah al-Qurtubi (1214-73) et Muhyi'd-Din ibn al-Arabi (1165-1240), ont étendu la taqiyya aux actions. Autrement dit, les musulmans ont le droit de se comporter comme des infidèles et même pire - par exemple en se prosternant devant des idoles ou des croix et en les adorant, en faisant de faux témoignages et même en révélant à l'ennemi infidèle les faiblesses de leurs frères musulmans - tant qu'ils ne vont pas jusqu'à vraiment tuer un musulman : « La taqiyya, même pratiquée hors de toute contrainte, ne conduit pas à un état d'infidélité - même si elle conduit à un péché méritant le feu de l'enfer » [10].
Azul- Nombre de messages : 29959
Date d'inscription : 09/07/2008
Re: La doctrine de la taqiyya
http://www.postedeveille.ca/2010/01/raymond-ibrahim-comment-la-taqiyya-modifie-pour-lislam-les-r%C3%A8gles-de-la-guerre.html
Azul- Nombre de messages : 29959
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