Fatwa contre Oussama ben Laden, Al Qaida et ceux qui cherchent à justifier le terrorisme en se basant sur le Coran sacré
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Fatwa contre Oussama ben Laden, Al Qaida et ceux qui cherchent à justifier le terrorisme en se basant sur le Coran sacré
Commission Islamique d’Espagne
Au nom de Dieu, le Clément et Miséricordieux
Fatwa contre Oussama ben Laden, Al Qaida et ceux qui cherchent à justifier le terrorisme en se basant sur le Coran sacré ou sur la Sunna du prophète Muhammad, Dieu le bénisse et le sauve.
Fondement doctrinal
Dans le Coran, le Livre révélé à l’Humanité comme guide, Dieu ordonne au musulman d’acquérir une excellence dans son comportement éthique et moral. La morale islamique repose sur des valeurs telles que la paix, la tolérance, la miséricorde ou la compassion.
Le Coran rappelle au musulman qu’il est responsable devant Dieu de son comportement envers toutes les personnes de son entourage et de la société en général.
« Fais le bien aux autres comme Dieu a fait le bien avec toi ; et ne cherche pas à semer la corruption sur la terre, car, certainement, Dieu n’aime pas ceux qui sèment la corruption ». (28:77)
Le terme « corruption » comprend ici toutes formes d’anarchie et de terrorisme, qui sapent ou détruisent la paix et la sécurité.
Le musulman, par conséquent, non seulement ne peut pas commettre de crimes contre des personnes innocentes, mais qu’il est responsable devant Dieu d’arrêter les personnes ayant l’intention de le faire, car elles « sèment la corruption sur la terre ».
En ce qui concerne le comportement envers les non musulmans, dans l’aleya 60:8 il est dit :
« Quant à ceux qui ne vous combattent pas en raison de votre religion ni vous expulsent de vos foyers, il ne vous est pas interdit de les traiter avec la plus grande déférence (birr) ou justice, car, certainement, Dieu aime les justes ».
Le concept de « birr » dans cette aleya fait référence à la façon dont une personne doit traiter ses parents et sa famille. C’est un concept qui apparaît également dans les deux collections principales de hadices (Bujari et Muslim) que le Prophète a dit :
« Par Dieu que celui qui est redouté par ses voisins en raison de sa malice n’est pas un véritable croyant ».
Le Prophète encouragea les croyants à être gentils même avec les animaux, et il leur interdit de leur faire du mal ou les surcharger de travail. Un gardien signale que le Prophète a dit d’un homme qui a donné à boire à un chien qui avait soif que tous ses péchés lui ont été pardonnés en raison seulement de cette action.
On lui a posé alors cette question :
« Oh, Messager de Dieu, serons-nous alors récompensés en raison de notre bonté envers les animaux ? ». Le Prophète a répondu : « Il y a une récompense pour la bonté envers tout animal ou tout être humain ». (Sahih Muslim, 2244, et Sahih Al-Bujari, 2466).
Le Coran n’encourage pas les musulmans à rendre le mal pour le mal mais, tout au contraire, fait un appel aux croyants à répondre au mal avec de bonnes actions.
« Mais (étant donné que) le bien et le mal ne peuvent pas être comparables, repousse le mal avec quelque chose de meilleur. Et, voilà que celui avec lequel il y avait une inimitié deviendra alors un véritable ami » (41:34).
Dieu signale également dans le Coran que le Jardin (Paradis) a été préparé pour ceux qui œuvrent pour Sa Cause, en temps de prospérité et en temps de pauvreté, qui refrènent leur colère et pardonnent à leur prochain, car Dieu aime ceux qui font le bien (3:135).
« A ceux qui persévèrent à faire le bien, les attend le bien suprême. Leurs visages ne seront pas assombris par l’obscurité ni par l’humiliation (dans le Jour du Jugement). Ils sont destinés au Paradis, où ils résideront (éternellement) ». (10:26).
« Rappelez-vous qu’une tentative de se venger d’un mal peut devenir, à son tour, un mal. Ainsi, celui qui pardonne à son ennemi et fait la paix avec lui, recevra sa récompense de Dieu, car certainement Il n’aime pas les malfaiteurs » (42:40).
L’abomination de Dieu pour l’assassinat est mise en exergue dans les aleyas qui parlent d’Abel dans la surah de la Table Servie.
« Et Caïn a dit : « Soit certain que je te tuerai ! » (5:27), Abel a répondu :
« Même si tu levais la main pour me tuer, je ne lèverais pas la main pour te tuer : en vérité, je crains Dieu, Celui qui soutient tous les mondes ».
Après l’assassinat d’Abel, Dieu dit :
« Nous décrétons pour les enfants d’Israël que celui qui tue un être humain –si ce n’est pas comme châtiment pour avoir assassiné ou pour avoir semé la corruption sur la terre- sera considéré comme s’il avait tué toute l’humanité ; et celui qui sauve une vie, sera considéré comme s’il avait sauvé la vie de toute l’humanité ».
Il est à constater que la référence aux enfants d’Israël n’affecte pas la validité universelle du message.
Le Prophète a également rappelé que l’assassinat était le deuxième des plus grands péchés pouvant être commis (Sahih Al-Bujari : 6871, et Sahih Muslim : 88), et a averti que le Jour du Jugement, les premiers cas à être jugés seront ceux qui auront à voir avec l’effusion de sang (Sahih Muslim : 1678, et Sahih Al-Bujari : 6533).
Le propre concept de guerre établi dans le Coran a une nuance exclusivement défensive :
« Et combattez pour la cause de Dieu contre ceux qui vous combattent, mais ne commettez pas d’agressions, car, certainement, Dieu n’aime pas les agresseurs » (2:190).
Comme Muhammad Asad dit dans son tafsir (interprétation du Coran) : « La plupart des commentateurs sont d’accord sur le fait que l’expression « la taatadu » signifie, dans ce contexte, « ne commettez pas d’agression ». Le caractère défensif du combat « pour la cause de Dieu » -c’est-à-dire, en raison des principes éthiques ordonnés par Dieu- s’avère évident étant donné l’allusion à « ceux qui vous combattent »… et il est encore plus précisé dans l’aleya 22:39 : « Il est permis (de lutter) à ceux qui ont été combattus injustement » allusion qui, d’après toutes les traditions dont nous disposons, est la première (et, donc, la fondamentale) allusion coranique à la question du djihad ».
Dans le contexte de la guerre défensive, le Prophète a imposé des limites strictes destinées à la sauvegarde des vies et des propriétés. Ainsi, le Prophète Muhammad a interdit de tuer, en cas de conflit de guerre, les femmes et les enfants et les civils en général (Sahih Muslim : 1744, et Sahih Al-Bujari : 3015).
Il a également dit que celui qui tuerait une personne ayant souscrit un traité ou un accord avec les musulmans ne sentirait pas le parfum du Paradis (Sahih Al-Bujari : 3166, et Ibn Mayah :2686).
À la lumière de ces textes islamiques et d’autres, les actes terroristes d’Oussama ben Laden et de son organisation al-Qaida, qui cherchent à semer la terreur dans les cœurs des personnes sans défense, qui entraînent la destruction de bâtiments ou des propriétés, ceux qui entraînent la mort de civils, comme les femmes et les enfants ou d’autres semblables, sont totalement interdits et font l’objet d’une condamnation ferme au sein de l’Islam.
Ainsi, la réalisation d’actes terroristes sous le prétexte de « défendre les nations opprimées du monde ou les droits des musulmans » n’a pas de justification au sein de l’Islam.
Il n’y a aucun doute que les musulmans ont un droit légitime à réagir contre une agression ou contre une situation d’oppression. Néanmoins, une telle réaction ne doit pas donner lieu à une haine aveugle ou irrationnelle :
« Ne permettez pas que votre haine envers ceux qui vous empêchent l’accès à la Maison Inviolable d’Adoration (c’est-à-dire, la réalisation des obligations religieuses) vous mène à transgresser (les limites), mais tout au contraire, collaborez à encourager la vertu et la conscience de Dieu, et ne collaborez pas à encourager la méchanceté et l’inimitié » (5 :2)
De même, le Coran signale, en référence à ceux qui disent hypocritement qu’ils suivent la Bible, qu’à chaque fois qu’ils allument le feu de la guerre, Dieu l’éteint (5 :64). Dieu condamne également les nations qui violent les traités internationaux et déclenchent les guerres (8 :60), mais s’ils veulent la paix, les musulmans devront également le faire (8 :61).
Pour cette raison, il faut signaler que le terrorisme et l’extrémisme contredisent la propre nature humaine ainsi que les enseignements de l’Islam.
Les musulmans doivent être conscients que le terrorisme est une menace contre l’Islam et qu’il nuit à notre religion et aux musulmans. Une formation islamique correcte dans les madrasses et dans les universités islamiques permettra de faire comprendre à tous que l’Islam est une religion de paix qui rejette tout acte de terrorisme et de mort aveugle.
La présence de signes comme l’arrogance, le fanatisme, l’extrémisme ou l’intolérance religieuse chez une personne ou au sein d’un groupe permet de savoir que ceux-ci ont coupé les liens avec l’Islam et avec la tradition du Prophète Muhammad.
La commission d’actes terroristes suppose une rupture avec les enseignements de l’Islam d’une telle envergure qu’il nous est permis d’affirmer que les personnes ou les groupes qui les ont commis ne sont plus des musulmans et qu’ils se sont placés en dehors de la sphère de l’Islam. De tels groupes dénaturent et manipulent les concepts islamiques de base, comme celui du djihad, les soumettant à leur interprétation et à leur critère particuliers.
Ces groupes, qui utilisent des noms et des langages relatifs à l’Islam, discréditent, en réalité, avec leur action, l’image de l’Islam et servent les intérêts de leurs ennemis. Leur action encourage l’islamophobie dans les pays où les musulmans sont une minorité et détruisent les relations de coopération et de bon voisinage entre les musulmans et les non musulmans. Leur action fournit une image fausse de l’Islam, qui est justement l’image que les ennemis de l’Islam veulent donner dans le monde.
Ces groupes extrémistes causent la mort d’une façon aveugle, y compris celle d’autres musulmans. Nous devons rappeler ici que le Prophète a manifesté que le musulman qui tue un autre musulman devient kafir (incrédule).
Dans ce même sens, si un musulman ou un groupe de musulmans commet un acte de terrorisme, cette personne ou ce groupe violerait les lois de l’Islam et aurait abandonné la guide de Dieu et la voie du Din.
« Dieu n’octroie pas Son flambeau aux gens qui font délibérément le mal » (9 :109).
Pour cette raison, nous avons jugé bon de déclarer la résolution suivante :
1. Que l’Islam rejette le terrorisme dans toutes ses manifestations, soit la mort soit le dommage à des êtres humains innocents ou à leurs propriétés.
2. Que l’Islam est la principale victime des attentats terroristes réalisés par certains groupes qui faussement se dénomment eux-mêmes « islamiques », car de tels attentats non seulement causent la mort de nombreux musulmans, mais ils nuisent également à l’image de l’Islam, font augmenter les sentiments d’islamophobie et servent les intérêts de ses ennemis.
3. Que ces groupes essayent de cacher leur égarement à travers des interprétations faussées et manipulées des textes sacrés, dans une tentative d’obtenir des soutiens parmi les musulmans ou de nouveaux adeptes. Cette fraude doit être dénoncée fermement par les sages et les leaders islamiques du monde entier.
4. Que ceux qui commettent des actes terroristes violent les enseignements coraniques les plus fondamentaux et deviennent ainsi des apostates qui ont abandonné l’Islam.
5. Qu’il est le devoir de tout musulman de lutter activement contre le terrorisme, conformément au mandat coranique qui établit l’obligation d’empêcher que la corruption se répande sur toute la terre.
Sur la base de tout ce qui vient d’être exposé, il convient d’édicter:
Que conformément à la Charia, celui qui déclare halal ou permis ce que Dieu a déclaré haram ou interdit, tel que le fait de tuer des personnes innocentes lors d’attentats terroristes, devient Kafir Murtadd Mustahil, c’est-à-dire apostate, pour avoir essayé de rendre halal (istihlal) l’assassinat d’innocents, crime interdit expressément par le Coran Sacré et par la Sunna du Prophète Muhammad, Dieu le bénisse et le sauve.
Tant qu’Oussama ben Laden et son organisation défendront la légalité du terrorisme et prétendront la fonder sur le Coran sacré et sur la Sunna, ils commettront un délit d’istihlal et deviendront ipso facto apostates (kafir murtadd), qui ne doivent pas être considérés musulmans ni être traités en tant que tels.
Nous déclarons, par conséquent, qu’Oussama ben Laden et son organisation al-Qaida, responsable des crimes horribles contre les innocents qui ont été vilement assassinés lors de l’attentat terroriste du 11 mars à Madrid, se situent en dehors de tous les paramètres de l’Islam, de même que tous ceux qui affichent le Coran sacré et la Sunna du Prophète pour commettre d’actes terroristes.
Nous déclarons également que les soi-disant revendications politiques d’Oussama ben Laden et de son organisation concernant la récupération d’Al Andalus rendues publiques et, par conséquent, notoires et connues de tous, contredisent totalement la volonté divine, exprimée clairement à travers l’histoire, quant au fait que Dieu est le Seigneur de l’Histoire et que tout ce qui arrive, est arrivé ou arrivera est le Dessin et la Faveur divine et c’est ainsi que tout événement devra être toujours considéré par les musulmans pour qui Dieu est le donneur des Biens et le meilleur des conspirateurs, car l’homme n’a pas la capacité de juger ni de remettre en question ce que la Volonté divine a décrété.
La tragédie d’Al Andalus, le génocide des musulmans et leur expulsion de l’Espagne, patrie naturelle de tous, ne doit être jugé que par Dieu et le serviteur doit respecter le Décret divin et doit être reconnaissant.
Concernant le non-respect des Capitulations de Santa Fe signées par les Rois Catholiques et par le Roi du Royaume Islamique de Grenade, nous déclarons que la signature des Accords de Coopération de 1992 entre l’Etat espagnol et les représentants légaux des musulmans espagnols, à savoir la Commission Islamique d’Espagne, a mis fin à toute revendication de type légal ou politique car l’Accord reconnaît dans son préambule que « l’Islam fait partie de l’identité de l’Espagne ». Cette reconnaissance ainsi que ce qui est stipulé dans les Accords, tranche définitivement la question d’un point de vue juridique ou politique.
L’Accord de Coopération de 1992 est le nouveau cadre que nous nous sommes octroyé, l’Etat espagnol et les musulmans espagnols, pour nous mettre en rapport les uns avec les autres et il n’y a pas d’autre initiative que ce qui a été déjà signé par les deux parties et approuvé par le Parlement espagnol. L’Accord représente la volonté explicite des musulmans espagnols et aucune personne étrangère à cette communauté, soit sous le nom de Ben Laden soit sous le nom d’al-Qaida ou tout autre nom, a le droit de s’immiscer dans les affaires propres à notre communauté islamique.
Sur la base de cette fatwa, nous prions le gouvernement de la nation ainsi que les médias espagnols de ne plus utiliser le mot Islam ou islamiste au moment de qualifier ces malfaiteurs, car ils ne sont pas des musulmans et n’ont pas de relation quelconque avec notre Umma ou Communauté islamique. Ils doivent être qualifiés de terroristes d’al-Qaida ou de façon similaire, mais l’adjectif islamique ne doit pas être employé, car, tel qu’il a été déclaré plus haut, ceci n’est pas conforme à la loi.
De même, nous demandons aux responsables des médias de certifier ce qui a été ici exposé et de procéder désormais avec le critère ci-dessus exposé, c’est-à-dire de ne pas lier l’Islam ou les musulmans à tout acte terroriste et notamment si cet acte est revêtu d’apparence ou de langage islamique.
Mansur Escudero Bedate
Secrétaire Général de la Commission Islamique d’Espagne
A Cordoue, le 11 mars 2005
Au nom de Dieu, le Clément et Miséricordieux
Fatwa contre Oussama ben Laden, Al Qaida et ceux qui cherchent à justifier le terrorisme en se basant sur le Coran sacré ou sur la Sunna du prophète Muhammad, Dieu le bénisse et le sauve.
Fondement doctrinal
Dans le Coran, le Livre révélé à l’Humanité comme guide, Dieu ordonne au musulman d’acquérir une excellence dans son comportement éthique et moral. La morale islamique repose sur des valeurs telles que la paix, la tolérance, la miséricorde ou la compassion.
Le Coran rappelle au musulman qu’il est responsable devant Dieu de son comportement envers toutes les personnes de son entourage et de la société en général.
« Fais le bien aux autres comme Dieu a fait le bien avec toi ; et ne cherche pas à semer la corruption sur la terre, car, certainement, Dieu n’aime pas ceux qui sèment la corruption ». (28:77)
Le terme « corruption » comprend ici toutes formes d’anarchie et de terrorisme, qui sapent ou détruisent la paix et la sécurité.
Le musulman, par conséquent, non seulement ne peut pas commettre de crimes contre des personnes innocentes, mais qu’il est responsable devant Dieu d’arrêter les personnes ayant l’intention de le faire, car elles « sèment la corruption sur la terre ».
En ce qui concerne le comportement envers les non musulmans, dans l’aleya 60:8 il est dit :
« Quant à ceux qui ne vous combattent pas en raison de votre religion ni vous expulsent de vos foyers, il ne vous est pas interdit de les traiter avec la plus grande déférence (birr) ou justice, car, certainement, Dieu aime les justes ».
Le concept de « birr » dans cette aleya fait référence à la façon dont une personne doit traiter ses parents et sa famille. C’est un concept qui apparaît également dans les deux collections principales de hadices (Bujari et Muslim) que le Prophète a dit :
« Par Dieu que celui qui est redouté par ses voisins en raison de sa malice n’est pas un véritable croyant ».
Le Prophète encouragea les croyants à être gentils même avec les animaux, et il leur interdit de leur faire du mal ou les surcharger de travail. Un gardien signale que le Prophète a dit d’un homme qui a donné à boire à un chien qui avait soif que tous ses péchés lui ont été pardonnés en raison seulement de cette action.
On lui a posé alors cette question :
« Oh, Messager de Dieu, serons-nous alors récompensés en raison de notre bonté envers les animaux ? ». Le Prophète a répondu : « Il y a une récompense pour la bonté envers tout animal ou tout être humain ». (Sahih Muslim, 2244, et Sahih Al-Bujari, 2466).
Le Coran n’encourage pas les musulmans à rendre le mal pour le mal mais, tout au contraire, fait un appel aux croyants à répondre au mal avec de bonnes actions.
« Mais (étant donné que) le bien et le mal ne peuvent pas être comparables, repousse le mal avec quelque chose de meilleur. Et, voilà que celui avec lequel il y avait une inimitié deviendra alors un véritable ami » (41:34).
Dieu signale également dans le Coran que le Jardin (Paradis) a été préparé pour ceux qui œuvrent pour Sa Cause, en temps de prospérité et en temps de pauvreté, qui refrènent leur colère et pardonnent à leur prochain, car Dieu aime ceux qui font le bien (3:135).
« A ceux qui persévèrent à faire le bien, les attend le bien suprême. Leurs visages ne seront pas assombris par l’obscurité ni par l’humiliation (dans le Jour du Jugement). Ils sont destinés au Paradis, où ils résideront (éternellement) ». (10:26).
« Rappelez-vous qu’une tentative de se venger d’un mal peut devenir, à son tour, un mal. Ainsi, celui qui pardonne à son ennemi et fait la paix avec lui, recevra sa récompense de Dieu, car certainement Il n’aime pas les malfaiteurs » (42:40).
L’abomination de Dieu pour l’assassinat est mise en exergue dans les aleyas qui parlent d’Abel dans la surah de la Table Servie.
« Et Caïn a dit : « Soit certain que je te tuerai ! » (5:27), Abel a répondu :
« Même si tu levais la main pour me tuer, je ne lèverais pas la main pour te tuer : en vérité, je crains Dieu, Celui qui soutient tous les mondes ».
Après l’assassinat d’Abel, Dieu dit :
« Nous décrétons pour les enfants d’Israël que celui qui tue un être humain –si ce n’est pas comme châtiment pour avoir assassiné ou pour avoir semé la corruption sur la terre- sera considéré comme s’il avait tué toute l’humanité ; et celui qui sauve une vie, sera considéré comme s’il avait sauvé la vie de toute l’humanité ».
Il est à constater que la référence aux enfants d’Israël n’affecte pas la validité universelle du message.
Le Prophète a également rappelé que l’assassinat était le deuxième des plus grands péchés pouvant être commis (Sahih Al-Bujari : 6871, et Sahih Muslim : 88), et a averti que le Jour du Jugement, les premiers cas à être jugés seront ceux qui auront à voir avec l’effusion de sang (Sahih Muslim : 1678, et Sahih Al-Bujari : 6533).
Le propre concept de guerre établi dans le Coran a une nuance exclusivement défensive :
« Et combattez pour la cause de Dieu contre ceux qui vous combattent, mais ne commettez pas d’agressions, car, certainement, Dieu n’aime pas les agresseurs » (2:190).
Comme Muhammad Asad dit dans son tafsir (interprétation du Coran) : « La plupart des commentateurs sont d’accord sur le fait que l’expression « la taatadu » signifie, dans ce contexte, « ne commettez pas d’agression ». Le caractère défensif du combat « pour la cause de Dieu » -c’est-à-dire, en raison des principes éthiques ordonnés par Dieu- s’avère évident étant donné l’allusion à « ceux qui vous combattent »… et il est encore plus précisé dans l’aleya 22:39 : « Il est permis (de lutter) à ceux qui ont été combattus injustement » allusion qui, d’après toutes les traditions dont nous disposons, est la première (et, donc, la fondamentale) allusion coranique à la question du djihad ».
Dans le contexte de la guerre défensive, le Prophète a imposé des limites strictes destinées à la sauvegarde des vies et des propriétés. Ainsi, le Prophète Muhammad a interdit de tuer, en cas de conflit de guerre, les femmes et les enfants et les civils en général (Sahih Muslim : 1744, et Sahih Al-Bujari : 3015).
Il a également dit que celui qui tuerait une personne ayant souscrit un traité ou un accord avec les musulmans ne sentirait pas le parfum du Paradis (Sahih Al-Bujari : 3166, et Ibn Mayah :2686).
À la lumière de ces textes islamiques et d’autres, les actes terroristes d’Oussama ben Laden et de son organisation al-Qaida, qui cherchent à semer la terreur dans les cœurs des personnes sans défense, qui entraînent la destruction de bâtiments ou des propriétés, ceux qui entraînent la mort de civils, comme les femmes et les enfants ou d’autres semblables, sont totalement interdits et font l’objet d’une condamnation ferme au sein de l’Islam.
Ainsi, la réalisation d’actes terroristes sous le prétexte de « défendre les nations opprimées du monde ou les droits des musulmans » n’a pas de justification au sein de l’Islam.
Il n’y a aucun doute que les musulmans ont un droit légitime à réagir contre une agression ou contre une situation d’oppression. Néanmoins, une telle réaction ne doit pas donner lieu à une haine aveugle ou irrationnelle :
« Ne permettez pas que votre haine envers ceux qui vous empêchent l’accès à la Maison Inviolable d’Adoration (c’est-à-dire, la réalisation des obligations religieuses) vous mène à transgresser (les limites), mais tout au contraire, collaborez à encourager la vertu et la conscience de Dieu, et ne collaborez pas à encourager la méchanceté et l’inimitié » (5 :2)
De même, le Coran signale, en référence à ceux qui disent hypocritement qu’ils suivent la Bible, qu’à chaque fois qu’ils allument le feu de la guerre, Dieu l’éteint (5 :64). Dieu condamne également les nations qui violent les traités internationaux et déclenchent les guerres (8 :60), mais s’ils veulent la paix, les musulmans devront également le faire (8 :61).
Pour cette raison, il faut signaler que le terrorisme et l’extrémisme contredisent la propre nature humaine ainsi que les enseignements de l’Islam.
Les musulmans doivent être conscients que le terrorisme est une menace contre l’Islam et qu’il nuit à notre religion et aux musulmans. Une formation islamique correcte dans les madrasses et dans les universités islamiques permettra de faire comprendre à tous que l’Islam est une religion de paix qui rejette tout acte de terrorisme et de mort aveugle.
La présence de signes comme l’arrogance, le fanatisme, l’extrémisme ou l’intolérance religieuse chez une personne ou au sein d’un groupe permet de savoir que ceux-ci ont coupé les liens avec l’Islam et avec la tradition du Prophète Muhammad.
La commission d’actes terroristes suppose une rupture avec les enseignements de l’Islam d’une telle envergure qu’il nous est permis d’affirmer que les personnes ou les groupes qui les ont commis ne sont plus des musulmans et qu’ils se sont placés en dehors de la sphère de l’Islam. De tels groupes dénaturent et manipulent les concepts islamiques de base, comme celui du djihad, les soumettant à leur interprétation et à leur critère particuliers.
Ces groupes, qui utilisent des noms et des langages relatifs à l’Islam, discréditent, en réalité, avec leur action, l’image de l’Islam et servent les intérêts de leurs ennemis. Leur action encourage l’islamophobie dans les pays où les musulmans sont une minorité et détruisent les relations de coopération et de bon voisinage entre les musulmans et les non musulmans. Leur action fournit une image fausse de l’Islam, qui est justement l’image que les ennemis de l’Islam veulent donner dans le monde.
Ces groupes extrémistes causent la mort d’une façon aveugle, y compris celle d’autres musulmans. Nous devons rappeler ici que le Prophète a manifesté que le musulman qui tue un autre musulman devient kafir (incrédule).
Dans ce même sens, si un musulman ou un groupe de musulmans commet un acte de terrorisme, cette personne ou ce groupe violerait les lois de l’Islam et aurait abandonné la guide de Dieu et la voie du Din.
« Dieu n’octroie pas Son flambeau aux gens qui font délibérément le mal » (9 :109).
Pour cette raison, nous avons jugé bon de déclarer la résolution suivante :
1. Que l’Islam rejette le terrorisme dans toutes ses manifestations, soit la mort soit le dommage à des êtres humains innocents ou à leurs propriétés.
2. Que l’Islam est la principale victime des attentats terroristes réalisés par certains groupes qui faussement se dénomment eux-mêmes « islamiques », car de tels attentats non seulement causent la mort de nombreux musulmans, mais ils nuisent également à l’image de l’Islam, font augmenter les sentiments d’islamophobie et servent les intérêts de ses ennemis.
3. Que ces groupes essayent de cacher leur égarement à travers des interprétations faussées et manipulées des textes sacrés, dans une tentative d’obtenir des soutiens parmi les musulmans ou de nouveaux adeptes. Cette fraude doit être dénoncée fermement par les sages et les leaders islamiques du monde entier.
4. Que ceux qui commettent des actes terroristes violent les enseignements coraniques les plus fondamentaux et deviennent ainsi des apostates qui ont abandonné l’Islam.
5. Qu’il est le devoir de tout musulman de lutter activement contre le terrorisme, conformément au mandat coranique qui établit l’obligation d’empêcher que la corruption se répande sur toute la terre.
Sur la base de tout ce qui vient d’être exposé, il convient d’édicter:
Que conformément à la Charia, celui qui déclare halal ou permis ce que Dieu a déclaré haram ou interdit, tel que le fait de tuer des personnes innocentes lors d’attentats terroristes, devient Kafir Murtadd Mustahil, c’est-à-dire apostate, pour avoir essayé de rendre halal (istihlal) l’assassinat d’innocents, crime interdit expressément par le Coran Sacré et par la Sunna du Prophète Muhammad, Dieu le bénisse et le sauve.
Tant qu’Oussama ben Laden et son organisation défendront la légalité du terrorisme et prétendront la fonder sur le Coran sacré et sur la Sunna, ils commettront un délit d’istihlal et deviendront ipso facto apostates (kafir murtadd), qui ne doivent pas être considérés musulmans ni être traités en tant que tels.
Nous déclarons, par conséquent, qu’Oussama ben Laden et son organisation al-Qaida, responsable des crimes horribles contre les innocents qui ont été vilement assassinés lors de l’attentat terroriste du 11 mars à Madrid, se situent en dehors de tous les paramètres de l’Islam, de même que tous ceux qui affichent le Coran sacré et la Sunna du Prophète pour commettre d’actes terroristes.
Nous déclarons également que les soi-disant revendications politiques d’Oussama ben Laden et de son organisation concernant la récupération d’Al Andalus rendues publiques et, par conséquent, notoires et connues de tous, contredisent totalement la volonté divine, exprimée clairement à travers l’histoire, quant au fait que Dieu est le Seigneur de l’Histoire et que tout ce qui arrive, est arrivé ou arrivera est le Dessin et la Faveur divine et c’est ainsi que tout événement devra être toujours considéré par les musulmans pour qui Dieu est le donneur des Biens et le meilleur des conspirateurs, car l’homme n’a pas la capacité de juger ni de remettre en question ce que la Volonté divine a décrété.
La tragédie d’Al Andalus, le génocide des musulmans et leur expulsion de l’Espagne, patrie naturelle de tous, ne doit être jugé que par Dieu et le serviteur doit respecter le Décret divin et doit être reconnaissant.
Concernant le non-respect des Capitulations de Santa Fe signées par les Rois Catholiques et par le Roi du Royaume Islamique de Grenade, nous déclarons que la signature des Accords de Coopération de 1992 entre l’Etat espagnol et les représentants légaux des musulmans espagnols, à savoir la Commission Islamique d’Espagne, a mis fin à toute revendication de type légal ou politique car l’Accord reconnaît dans son préambule que « l’Islam fait partie de l’identité de l’Espagne ». Cette reconnaissance ainsi que ce qui est stipulé dans les Accords, tranche définitivement la question d’un point de vue juridique ou politique.
L’Accord de Coopération de 1992 est le nouveau cadre que nous nous sommes octroyé, l’Etat espagnol et les musulmans espagnols, pour nous mettre en rapport les uns avec les autres et il n’y a pas d’autre initiative que ce qui a été déjà signé par les deux parties et approuvé par le Parlement espagnol. L’Accord représente la volonté explicite des musulmans espagnols et aucune personne étrangère à cette communauté, soit sous le nom de Ben Laden soit sous le nom d’al-Qaida ou tout autre nom, a le droit de s’immiscer dans les affaires propres à notre communauté islamique.
Sur la base de cette fatwa, nous prions le gouvernement de la nation ainsi que les médias espagnols de ne plus utiliser le mot Islam ou islamiste au moment de qualifier ces malfaiteurs, car ils ne sont pas des musulmans et n’ont pas de relation quelconque avec notre Umma ou Communauté islamique. Ils doivent être qualifiés de terroristes d’al-Qaida ou de façon similaire, mais l’adjectif islamique ne doit pas être employé, car, tel qu’il a été déclaré plus haut, ceci n’est pas conforme à la loi.
De même, nous demandons aux responsables des médias de certifier ce qui a été ici exposé et de procéder désormais avec le critère ci-dessus exposé, c’est-à-dire de ne pas lier l’Islam ou les musulmans à tout acte terroriste et notamment si cet acte est revêtu d’apparence ou de langage islamique.
Mansur Escudero Bedate
Secrétaire Général de la Commission Islamique d’Espagne
A Cordoue, le 11 mars 2005
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
Date d'inscription : 17/08/2011
Re: Fatwa contre Oussama ben Laden, Al Qaida et ceux qui cherchent à justifier le terrorisme en se basant sur le Coran sacré
http://www.webislam.com/noticias/43524-fatwa_contre_oussama_ben_laden_al_qaida_et_ceux_qui_cherchent_a_justifier_le_ter.html
Taremant.Ighil.Alemmas- Nombre de messages : 562
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