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Boualem Sansal

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Message  Azul Dim 17 Juin - 17:18

Boualem Sansal, né en 1949 à Theniet El Had, petit village des monts de l’Ouarsenis, est un écrivain algérien, principalement romancier mais aussi essayiste, censuré dans son pays d'origine (dans lequel il habite pourtant toujours) à cause de sa position très critique envers le pouvoir en place. Il est en revanche très reconnu en France et en Allemagne, pays dans lesquels ses romans se vendent particulièrement bien, et où il a reçu de nombreux prix.
Sommaire

1 Biographie
2 Citations
2.1 Littéraires
2.2 Politiques
3 Bibliographie
4 Notes
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Liens externes

Biographie

Boualem Sansal a une formation d'ingénieur (École nationale polytechnique d'Alger, École nationale supérieure des télécommunications de Paris) et un doctorat d'économie.

Il a été enseignant, consultant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien. Il est limogé en 2003 pour ses prises de positions critiques contre le pouvoir en place particulièrement contre l'arabisation de l'enseignement1.

Son ami Rachid Mimouni (1945-1995), l'encourage à écrire. Boualem Sansal, bien que grand lecteur, ne se vouait pas à l'écriture. Il commence pourtant à écrire en 1997, alors que la guerre civile bat son plein. Il cherche à entrer dans l'esprit de ses compatriotes, pour tenter de comprendre puis d'expliquer ce qui a mené l'impasse politique, sociale et économique de son pays, et la montée de l'islamisme2

Il publie son premier roman Le Serment des barbares en 1999 qui reçoit le prix du premier roman et le prix des Tropiques. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est resté censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté1 mais décide de rester en Algérie. Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire est un récit épique de l'épopée berbère.

Son troisième roman, Dis-moi le paradis, publié en France en 2003, est une description de l'Algérie post-colonisation, à travers les portraits de personnages que rencontre le personnage principal, Tarik, lors de son voyage à travers ce pays. Le ton est très critique envers le pouvoir algérien, se moquant de Boumedienne, critiquant ouvertement la corruption à tous les niveaux de l'industrie et de la politique, l'incapacité à gérer le chaos qui a suivi l'indépendance, et attaquant parfois violemment les islamistes. Ce livre est l'une des raisons qui ont conduit le pouvoir à limoger l'auteur de son poste de haut fonctionnaire au ministère de l'industrie algérien.

En 2005, s'inspirant de son histoire personnelle, il écrit Harraga, qui signifie "brûleur de route", surnom que l'on donne à ceux qui partent d'Algérie, souvent en radeau dans des conditions dramatiques, pour tenter de passer en Espagne. Pour la première fois, les personnages principaux sont deux femmes : Lamia, médecin pédiatre qui vit dans la misère à Alger, et Cherifa qu'elle recueille alors que cette dernière est enceinte de cinq mois. (Cherifa est arrivée chez Lamia sur conseil du frère de celle-ci, Sofiane, qui est en route pour entrer en Espagne clandestinement.) Encore une fois, le ton est très critique envers le pouvoir algérien : l'argent du pétrole coule à flot, mais l'argent étant accaparé par une minorité de dirigeants, le peuple est dans la misère et les jeunes vont tenter leur chance ailleurs, pendant que ceux qui ne peuvent pas partir restent dans la misère et la peur.

Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier 2008, roman qui est censuré en Algérie, car il fait le parallèle entre islamisme et nazisme. Le livre raconte l'histoire du SS Hans Schiller, qui fuit en Égypte après la défaite allemande, et se retrouve ensuite à aider l'armée de libération algérienne, pour finalement devenir un héros de guerre et se retirer dans un petit village perdu. Le livre s'inspire d'un destin réel, découvert par la presse dans les années 80.

Le 9 juin 2011, il remporte le Prix de la paix des libraires allemands, pour la manière dont il "critique ouvertement la situation politique et sociale de son pays"3. En mars 2008, il choisit de se rendre au Salon du Livre de Paris, malgré la polémique soulevée dans le monde arabe quant au choix d'Israël comme invité d'honneur et l'appel au boycott venant des pays arabes et de certains intellectuels4. Il s'en explique par la formule : "Je fais de la littérature, pas la guerre.", et en ajoutant : "La littérature n'est pas juive arabe ou américaine, elle raconte des histoires qui s'adressent à tout le monde."5 Ce choix aggrave sa situation en Algérie.

En 2011, il publie un nouveau roman, Rue Darwin, l'histoire d'une famille prise dans la guerre d'Algérie. C'est un livre très personnel, écrit trois mois après la mort de sa mère6. Le personnage de Yaz ressemble par beaucoup à Boualem Sansal ; par ailleurs, la Rue Darwin est une rue où l'auteur a vécu dans son enfance, à cent mètres de la maison d'Albert Camus7.

Il est également connu pour ses propos critiques envers toute forme de religion, et l'Islam en particulier : "La religion me paraît très dangereuse par son côté brutal, totalitaire. L'islam est devenu une loi terrifiante, qui n'édicte que des interdits, bannit le doute, et dont les zélateurs sont de plus en plus violents. Il faudrait qu'il retrouve sa spiritualité, sa force première. Il faut libérer, décoloniser, socialiser l'islam."8.

En mai 2012, il participe à la troisième édition du Festival international des écrivains à Jérusalem, suscitant de nombreuses critiques dans le monde arabe9,10. Il fait un récit plein d'humour de son voyage11.

Il habite près d'Alger, dans la ville de Boumerdès12.
Citations
Littéraires

"Vinrent les guerres, toutes les guerres, les mouvements de population, les holocaustes, les famines, les déclarations solennelles, les liesses propices aux mensonges, les longues attentes sur le qui-vive, puis les guerres reprirent, les clivages de fer, les vieilles haines ressuscitées, les exils, les exodes, et encore les mots qui blessent, les mots qui tuent, les mots qui nient. Mais toujours, inchangée dans la guerre ou la paix de l'entre-deux, marchant en tête, discourant à perte de vue, pontifiante et grossière : la bêtise souveraine." (Dis-moi le paradis, 2003)13
"La vérité se tient mieux dans le silence" (Dis-moi le paradis, 2003)14
"Dieu appartient à qui s'approprie son message" (Dis-moi le paradis, 2003)15

Politiques

"Bouteflika est un autocrate de la pire espèce [...] C'est pourtant lui que les grandes démocraties occidentales soutiennent et à leur tête la France de Sarkozy."16
"Je pense souvent à l'exil mais où, chez Bush, chez Sarkozy ? Remplacer un malheur par un autre n'est pas ce qu'on peut appeler une bonne décision."17

Bibliographie

Romans

1999 : Le Serment des barbares, Gallimard. Prix du premier roman 1999, Prix Tropiques 1999. Folio n° 3507.
2000 : L'Enfant fou de l'arbre creux, Gallimard. Prix Michel Dard. Folio n° 3641.
2003 : Dis-moi le paradis, Gallimard.
2005 : Harraga, Gallimard. Folio n° 4498.
2008 : Le Village de l'Allemand ou Le journal des frères Schiller, Gallimard. Grand Prix RTL-Lire 2008, Grand Prix de la Francophonie 2008, Prix Nessim Habif (Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique), prix Louis Guilloux1.
2011 : Rue Darwin, Gallimard. Prix Roman-News 201218

Nouvelles

2001 : La Voix, Gallimard-Le Monde.
2004 : La Femme sans nom, Littera et l’Aube.
2005 : La Vérité est dans nos amours perdues, dans « Des nouvelles d'Algérie », éd Métailié.
2005 : Homme simple cherche évènement heureux, Le Monde.
2005 : Tous les bonheurs ne valent pas le déplacement, Magazine des Beaux Arts.
2006 : La Terrible nouvelle. Le Monde.
2008 : Ma mère. Collectif. Ed Chèvrefeuille.
2008 : Rendez-vous à Clichy-sous-bois. Collectif.

Essais

2006 : Poste restante : Alger, lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes, Gallimard. Folio n° 4702.
2007 : Petit éloge de la mémoire. Quatre mille et une années de nostalgie, Gallimard. Folio n° 4486.

Livres techniques

1986 : La Combustion dans les turboréacteurs, OPU, Alger.
1989 : La Mesure de la productivité, OPU, Alger.

Autres

2001 : La Médiation dans l’art contemporain. Musée du Jeu de Paume. Paris.
2002 : « Alger, mon amour », in Amours de villes, villes africaines, Fest’Africa & Dapper éditions.
2003 : « L’âge de raison », in Journal intime et politique, Littera-l’Aube.
2003 : « Souvenirs d’enfance et autres faits de guerre », in L’Algérie des deux rives, Fayard / Mille et une nuits, Paris.
2005 : L’odyssée de la mémoire, Revue Senso Magazine, Paris.
2006 : Les Guerres d’Algérie, Université de Berkeley.
2006 : La Question linguistique en Algérie, Lyriades.
2007 : C’était quoi, la France, Gallimard, Paris.

Notes

↑ a, b et c Ouest-France, « Boualem Sansal, le courage et la colère », 3 juillet 2008
↑ 28 janvier 2009, rencontre avec Boualem Sansal à la bibliothèque de Gap, dont le contenu est retranscrit sur le site Litera05 sous le titre Rencontre avec Boualem Sansal
↑ LeNouvelObs.fr, BibliObs, Boualem Sansal : le dissident', par Grégoire Leménager, le 13 octobre 2011
↑ Boualem Sansal : "Je fais de la littérature, pas la guerre", interview par Sid Ahmed Hammouche, 13 mars 2008, Rue89
↑ Boualem Sansal : "Je fais de la littérature, pas la guerre", interview par Sid Ahmed Hammouche, 13 mars 2008, Rue89
↑ L'Express, Boualem Sansal : "Il faut libérer l'Islam", par Marianne Payot, le 14 août 2011
↑ L'Express, Boualem Sansal : "Il faut libérer l'Islam", par Marianne Payot, le 14 août 2011
↑ L'Express, Boualem Sansal : "Il faut libérer l'Islam", par Marianne Payot, le 14 août 2011
↑ Boualem Sansal à Jérusalem [archive] sur Kabyles.net, 22 mai 2012
↑ Misha Uzan, « Israël - Boualem Sansal, la visite tumultueuse d'un écrivain algérien en Israël [archive] » sur Israël Info, 22 mai 2012
↑ Boualem Sansal, « Je suis allé à Jérusalem... et j'en suis revenu riche et heureux [archive] » sur Le Huffington Post, 24 mai 2012
↑ L'Express, Boualem Sansal : "Il faut libérer l'Islam", par Marianne Payot, le 14 août 2011
↑ Boualem Sansal, Dis-moi le paradis, Gallimard, mars 2003, page 99-100
↑ Boualem Sansal, Dis-moi le paradis, Gallimard, mars 2003, page 96
↑ Boualem Sansal, Dis-moi le paradis, Gallimard, mars 2003, page 99
↑ Boualem Sansal : "Je fais de la littérature, pas la guerre", interview par Sid Ahmed Hammouche, 13 mars 2008, Rue89
↑ Boualem Sansal : "Je fais de la littérature, pas la guerre", interview par Sid Ahmed Hammouche, 13 mars 2008, Rue89
↑ Boualem Sansal obtient le prix du Roman-news [archive] sur http://www.livreshebdo.fr [archive], 30/05/2012. Consulté le 31/05/2012

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Boualem Sansal, sur Wikiquote

Articles connexes
Liens externes

Blog dédié à Boualem Sansal
Un grand entretien avec Boualem Sansal (à lire et en vidéo), accompagné d'un dossier sur l'écrivain, sont en ligne sur BibliObs, le site littéraire du Nouvel Observateur
Critique du livre Le Village de l'Allemand par LeCourant.info
Critique du livre Le Village de l'Allemand sur le site Bibliotheca
Dossier analysant les ouvrages de Boualem Sansal


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Date d'inscription : 09/07/2008

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Message  Azul Dim 17 Juin - 17:18

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