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Message  Zhafit Dim 10 Juin - 9:54

Par Arezki Metref
arezkimetref@free.fr
C'est l'histoire d'un trou perdu dans le désert où les gens vivaient d'un peu de pêche et de beaucoup de fatalisme. Un jour, on y découvre du pétrole et surtout du gaz, beaucoup de gaz. Le Qatar, c'est 1,7 million d'habitants pour les troisièmes réserves du monde en gaz naturel après l'Iran et la Russie. L’émirat se prélasse sur une bonbonne de gaz de 6 000 kilomètres carrés, le North Dome Field. C'est dire le fric – une rente de 520 milliards d’euros – que génère cette richesse du sous-sol au petit émirat collé à la roue de l'Arabie saoudite.
Si en plus, il est le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, on peut comprendre que la famille régnante, les Al-Thani, ait les yeux plus gros que le ventre. En 2011, le FMI classait ce royaume de Lilliput comme pays le plus riche du monde. Rien que ça ! Dominé pendant des milliers d’années par les Perses, le Qatar subira la botte tour à tour de Bahreïn, des Ottomans et enfin, des Britanniques. État indépendant en septembre 1971, il refuse de devenir membre des Emirats arabes unis, pas plus que de l’Arabie saoudite. Sous la houlette de l'émir Khalifa ben Hamad Al Thani, il entend garder sa marge de manœuvre tout en cultivant des rapports polis avec la puissante Arabie saoudite frontalière avec qui il partage le wahhabisme, soutenu et financé partout à travers le monde. Le fric monte vite à la tête des émirs du Qatar. L'argent, la puissance, ça dérègle, c’est connu. En 1995, tandis que son père Khalifa ben Hamad Al Thani, émir du Qatar, séjourne en vacances en Suisse, Hamad ben Khalifa Al Thani, le fils, ministre de la Défense et des Forces armées, ne trouve rien de mieux à faire qu'à s'installer sur le trône. Ça s'appelle un coup d'Etat ! Eduqué à l'Académie militaire de Sandhurst au Royaume-Uni, le nouveau cheikh putschiste entend moderniser le royaume miniature en entreprenant des réformes dont un certain intérêt, tactique, pour la liberté d’opinion. Dans le fond, le pouvoir reste exclusivement dans les mains de l’émir qui ne tolère pas chez lui les partis politiques et l’opposition qu’il va fallacieusement encourager et financer chez les autres. L'objectif est, aux yeux de l’Occident, de supplanter l'Arabie saoudite à laquelle était identifiée cette partie du monde. La volonté de ce leadership est à l'origine du lancement le 1er novembre 1996 de la chaîne Al Jazeera, surnommée la «CNN arabe». Selon Thierry Meyssan, le journaliste français «dissident», Jean Frydman, un homme de communication francoisraélien, associé à son frère David, auraient été les concepteurs d’Al Jazeera. Il faut prendre à l’Occident sa maîtrise de la communication. Ça tombait bien, justement. A l’époque, une soixantaine de journalistes de la BBC Arabic Television se retrouvent au chômage à Londres. Hamad embarque tout ce beau monde à Doha. Tantôt «voix des islamistes», tantôt tantôt pro-américaine, quand les deux positions n’en font pas qu’une, Al Jazeera, qui émet depuis Doha, ne tarde pas à bousculer le ronron qui tient lieu d'information arabe sur le monde arabe. De passage à Doha en octobre 2001, Hosni Moubarak, le président égyptien, visite les modestes locaux de la chaîne et s'écrie : «C'est donc de cette boîte d'allumettes dont provient tout ce vacarme !» Avec cette chaîne, l'appétit d'influence et de puissance du petit émirat s'aiguise. Le Qatar devient en quelque sorte le cœur battant médiatique d'un monde arabe frappé de catalepsie. Ajoutée au flot d'argent charrié par les gazoducs, cette puissance tourne à l'ivresse. Le petit Qatar, boosté par l'argent du gaz, va se mettre à investir à tout-va, un peu à la manière d'un enfant qui hérite d'une fortune dont il ne sait trop que faire. Et à la manière de cet enfant, il va se retrouver dans des «coups» où il n'aurait aucune raison d'être. C'est ainsi qu'en 2011, l'émir du Qatar met à la disposition des troupes qui agressent la Libye de Kadhafi, des Mirages achetés à la France, premier fournisseur du Qatar en matière d'armement. Il engage 5 000 mercenaires et compose les Forces spéciales qu’il envoie, en violation de la résolution de l’ONU, combattre sur le sol libyen. Après quoi, il transfère ces troupes en Syrie. Doté d'un puissant fonds d'investissement souverain, le Qatar rachète à tour de bras, en tout lieu. Si le rachat du club de foot PSG par Qatar Sport Investments est connu, d'autres OPA sont plus discrètes mais non moins réelles. Le Qatar a racheté le palace parisien Royal Monceau. Il est présent au capital de Véolia (5%), Vinci (5,8%), Lagardère (13%), Total (3%°)... Il vient également de racheter Paris Handball, et l'acquisition par un privé qatari, Ghamin Bin Saad Al Saad, du prestigieux Carlton de Cannes ne constitue que l'un d'une cinquantaine de projets immobiliers d'une valeur de 40 milliards de dollars que le Qatar mène dans une trentaine de pays. Autre lubie, le rachat avec le groupe immobilier britannique Delancey, pour une valeur de 634 millions d'euros, du village olympique de Londres qui jouxte le stade où auront lieu les JO de l'été prochain. Ces derniers jours, l'ambassadeur du Qatar à Paris a réuni des élus français originaires des banlieues pour leur annoncer la création d'un fonds d'investissement de 50 millions d'euros pour financer «des projets économiques portés par des habitants des banlieues de France». Il n'échappe à personne que l'opération vise à favoriser des coreligionnaires. Mais s'il n'a pas d'odeur, l'argent n'a pas davantage de religion. La France est pour le moins un pays ami pour la famille régnante du Qatar. Si Nicolas Sarkozy élève en 2010 le prince héritier du Qatar, fils de l’émir, à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur, ce n’est pas la première marque d’intérêt pour la monarchie autocratique de la péninsule arabique. L’émir du Qatar est perçu comme «francophile et francophone». En juin 2007, il est le premier chef d’Etat arabe reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy nouvellement élu. En 2008, Sarkozy fera par deux fois le voyage de Doha. On raconte que, généreux, l’émir prête volontiers un avion privé à Carla Bruni. Les accointances avec l’Occident font miroiter au Qatar le mirage de jouer dans la cour des grands. Cette posture va valoir à l’émir une déconvenue diplomatique. En visite officielle en Mauritanie au mois de janvier 2012, l’émir du Qatar se fait éconduire par le président Abdel Aziz, ayant menacé d’utiliser la chaîne Al Jazeera pour «faire éclater une révolution en Mauritanie, comme en Tunisie et en Egypte». Il se mêle naturellement de ce qui se passe en Syrie. Mesure de rétorsion prise à l’encontre de la Syrie conjointement avec les Etats Unis : la fermeture le 30 mai dernier du système financier qatari et US à la Syria International Islamic Bank (SIB). Cette mesure est destinée à exercer une pression économique sur la Syrie d’Al Assad. Mais l'actualité scabreuse du Qatar, ce sont surtout les révélations de l'hebdomadaire satirique français Le Canard enchaîné sur le financement du terrorisme dans le Sahel. Ce n'est pas parce que le Qatar, à travers le Qatar Steel International, a investi dans la sidérurgie algérienne qu'il se garde de déstabiliser le pays. Déjà, le 23 décembre 2007, Doha commettait un acte hostile à l'encontre de l’Algérie par la voix d’Al Jazeera en posant sur son site Web la question : «Soutenez-vous les attentats d’Al-Qaïda en Algérie ?» Les Algériens étaient encore traumatisés par les attentats du 11 décembre 2007. Selon l’hebdomadaire français citant des analystes de la Direction du renseignement militaire (DRM), le Qatar est «un nouveau sanctuaire du terrorisme». Le Qatar ne s’est pas, selon ces sources, contenté d’aider financièrement et parfois en livrant des armes, les révolutionnaires de Tunisie, Egypte, Libye. Il finance les mouvements islamistes Aqmi, Ançar Dine, Mujao, et le MNLA. Il a fait venir au Nord Mali des Nigérians de la secte Boko Haram et des instructeurs pakistanais spécialistes de la guérilla. Il entretient un climat de guerre aux frontières du Niger, du Burkina Faso et de l’Algérie. L’une des explications se fonde sur la certitude que le pétrole du Sahel intéresse le minuscule Qatar. «Des négociations discrètes ont déjà débuté avec Total», croit savoir Le Canard enchaîné. La démesure des appétits qataris rappelle étrangement la Libye d’une certaine époque où, avec la bénédiction sonnante et trébuchante de l’Occident, l’autocrate de Tripoli se croyait invincible et finançait tout ce qui bougeait. On connaît la suite. Comme le disait le général de Gaulle pour la France, l’Occident «n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts». Kadhafi l’a appris au prix de sa propre vie.
A. M.

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Message  Zhafit Dim 10 Juin - 9:54

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