Béjaïa A la veille de l’ouverture de la saison estivale: Le tourisme au point mort à la “petite Suisse !”

A une semaine du coup de starter de la saison estivale, le littoral de la capitale des Hammadites demeure loin de s’offrir la médaille de mérite, qui fut jadis la sienne lorsque les professionnels du tourisme l’avaient qualifiée de «petite Suisse».

Et pour cause, la prolifération des décharges sauvages aux abords des plages, à l’instar de celles de Souk El Tenine, Aokas ou encore Boulimat, qui sont en train, ainsi, de perdre de leur attrait. Tout laisse à croire que les campagnes de sensibilisation, les conférences, les journées d’étude, les rencontres et les séminaires, ayant englouti des budgets faramineux déboursés par le ministère de l’Environnement, n’ont pas atteint les objectifs escomptés dans le cadre de la protection de l’environnement, une mission qu’on ne peut confier à une seule structure ou ministère, mais nécessitant l’implication de l’ensemble des acteurs de la société. «L’environnement, qui constitue l’un des piliers du développement durable et qui a fait couler beaucoup d’encre, reste vraiment le parent pauvre dans notre wilaya. Les responsables doivent revoir leur feuille de route et enclencher une politique efficace de dépollution et de protection de l'environnement pour lutter contre toute forme d’atteinte, avec, de prime abord, l’application rigoureuse de la loi», dira le président de l’association des activités de jeunes de Souk El Tenine, qui estime que le dispositif législatif et les lois promulguées, qui ont été mis en branle, restent de simples écritures sans aucun suivi. «L’Etat a initié un certain nombre de dispositions, dont une fiscalité écologique dans le cadre du principe du pollueur- payeur, des mesures d'incitation au déstockage des déchets industriels, des taxes pour activités polluantes et autres textes interdisant tout acte de déversement d’agrégat, tout-venant, terre ou autres déchets sur des sites protégés. Malheureusement, on se demande qui est censé veiller à l’application desdits textes et comment ?», s’interroge notre interlocuteur. Pour les décharges sauvages, des études sont lancées pour trouver des sites pouvant recevoir des centres d’enfouissement adéquats, hélas la réalité est ailleurs. « Si l’administration arrive à concrétiser et à mettre en place ces centres, techniquement et écologiquement fiables, ça sera un grand ouf de soulagement, car l’exemple de la célèbre décharge d’Aokas, qui a pris des proportions alarmantes, est considérée comme l'erreur à ne plus rééditer.
Cette décharge est en passe de devenir un désastre écologique à ciel ouvert qui menace tout le littoral », nous a fait savoir un membre de l’association Cap Vert, qui estime qu’il est grand temps de penser à redorer le blason du secteur touristique au niveau de la wilaya de Béjaïa qui souffre depuis longtemps de léthargie. C’est donc un état des lieux des plus catastrophique, pour deux secteurs de l’environnement et du tourisme.


Rabah Zerrouk

http://www.depechedekabylie.com/evenement/109047-le-tourisme-au-point-mort-a-la-petite-suisse.html