Le village Bouaâza sans eau

Tizi N’Berber A cause d’un réseau de distribution vétuste
Le village Bouaâza sans eau

Une bonne partie des habitants de la commune de Tizi N’Berber, ville montagneuse qui surplombe la coquette ville d’Aokas à 25 bornes à l’est du chef-lieu de Béjaïa, est sans eau depuis plus de deux semaines. Selon certaines estimations, la commune de Tizi N’Berbère serait la région la plus aquifère de la wilaya, paradoxalement, ses habitants sont ceux qui souffrent le plus du manque d’eau domestique. La faute n’est bien évidemment pas à la providence, mais plutôt aux autorités qui traînaillent un retard en la matière de plusieurs lustres. À titre indicatif, le village de Tazrourt est toujours desservi par un réseau AEP qui date pratiquement des années 1970 et qui est à présent inadapté aux besoins d’une population en perpétuelle croissance. Par ailleurs, la vétusté sans égale des canalisations donne moins de chance d’accéder au précieux liquide à mesure que l’on descend aux dernières ramifications qui atteignent les bourgades de Waggaz et de Bouâaza, en bas-reliefs de la région. Dans ce dernier village d’ailleurs, l’eau ne coule que très rarement même en plein hiver, aussi rude fut-il. Selon un résidant dudit village, «L’eau ne suinte qu’un jour sur trois et pour seulement deux heure, et ce, en plein hiver. En été, ce n’est même pas la peine d’en parler». Et de rajouter : «Parfois, c’est l’emplacement même du robinet qu’il nous arrive d’oublier», ironise-t-il. À ce rationnement inadmissible, s’ajoutent les multiples pannes qui privent d’eau les abonnés pour plusieurs jours. Cela sans parler des risques sanitaires que présentent les infiltrations des eaux de pluie. Sur ce sujet, les habitants nous confient être restés à maintes reprises plus de quinze jours avant que les services de l’ADE ne viennent colmater les nombreuses brèches qui jalonnent l’ensemble de la conduite. Ces atermoiements et le prolongement du temps d’action des services de l’ADE se justifient tantôt par l’absence de véhicule de service, tantôt par des pannes du matériel de soudure. Néanmoins, les arguments invoqués ne convainquent point les riverains qui ont même proposé le déplacement du personnel par leurs propres moyens, en vain. Les habitants disent ne pas comprendre ce laxisme et se demandent de l’utilité de la pléthore du personnel qui ne semble servir qu’à encombrer les locaux de l’agence. Face à ce désarroi, ils lancent un appel d’urgence aux pouvoirs publics pour l’amélioration de leur situation avant l’arrivée de l’été qui s’annonce très dur et, à terme, ils aspirent surtout à avoir de l’eau qui coule à longueur de journée comme.

Reda Senoune

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