Algérie - 8 mai 1945: 67 ans après, Kherrata n’oublie rien
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Algérie - 8 mai 1945: 67 ans après, Kherrata n’oublie rien
Algérie - 8 mai 1945: 67 ans après, Kherrata n’oublie rien
67 ans après, le souvenir des sombres et tragiques massacres, endurés en mai 1945, peine à s’estomper à Kherrata, une agglomération enserrée dans la montagne des Babors, à quelque 70 km à l’est de Béjaïa.
Les quelques rescapés, encore vivants, continuent toujours à tressaillir à chaque fois que des lambeaux de mémoire remontent en surface. "Durant, 10 jours, on a vécu l’enfer", racontent-ils.
Le rituel s’était déroulé comme dans un jeu de massacre en fête foraine. Les soldats, haineux et zélés, jubilaient à chaque fois que le bruit des corps se fracassant sur les parois des roches remontait du fin fond des gorges de Chaabet Lakhra .
Arab Hanouz, assistant médical, à Kherrata et ses deux enfants étaient les premiers à en faire les frais. Ils ont été précipités vivants du haut d’un pont, poings et mains liés avec du fil barbelé.
"On jette ?", demandaient non sans délectation, à leur chef, les trois bourreaux, désignés à l’infâme besogne. "Balancez !", répondait-il, tout content de se débarrasser de ces "colis" encombrants.
Da Lahcène (M. Bekhouche), du haut de ses 84 ans, tremble encore, en évoquant ces horribles et indélébiles souvenirs, lui, qui a échappé miraculeusement à son sort, après avoir taquiné le parapet de la géhenne.
"On m’a épargné à priori à cause de mon jeune âge", croit-il savoir, sans en être certains, car les soldats dans leur ardeur ont exécuté des plus jeunes que lui.
Un déchaînement de l’horreur
Il n’en avait que 17 ans alors, lorsque l’horreur s’était déchaînée dans cette région déjà fortement "accablée par la misère, le dénuement et la mal vie", précise Khalef Abdelkader, qui se souvient, pour sa part, que les populations locales ne bénéficiaient que de "trois kg d’orge par personne et par mois".
"C’est le côté bienfait du colonialisme", plaisante-t-il avant que les souvenirs ne l’assaillent.
"Les événements ont commencé réellement le 9 mai 1945. Au lendemain, des manifestations sanglantes de Sétif, tous les villageois de la région ont convergé à Kherrata pour prendre part à une marche pacifique, organisée en guise de solidarité avec les victimes dont Bouzid Saal, originaire de Djermouna.
Pendant sa procession, un jeune marcheur, Chibani El-Kheir, sorti des rangs, au passage devant le siège de la poste de la ville, a été abattu sans sommation. C’était, le receveur des P et T en personne qui l’avait ciblé, provoquant une révolte immédiate", a-t-il expliqué.
"La foule s’est soudainement déchaînée", renchérit, Da Lahcène Bekkouche, affirmant s’être précipité vers une station-service mitoyenne d’où il a pris un bidon de carburant et mis le feu à la poste.
"Un jeune employé algérien y a trouvé la mort par erreur", a-t-il indiqué, soulignant que les événements ont du prendre de l’ampleur, avec l’incendie de plusieurs bâtiments, avant que l’armée coloniale n’intervienne en force, déployant toute sa puissance de feu.
Chasse à l’Arabe
"Au moins 20 cadavres jonchaient le centre-ville et une dizaine d’autres aperçus à la sortie", se rappelle Allik Saad, un autre rescapé, âgé alors à peine de treize ans, et qui a dû souffrir alors le martyre. "En guise de représailles, les soldats, ont ratissé tous les hameaux, tuant et incendiant sans ménagement. Entrant dans notre maison, des soldats de la légion étrangère, reconnaissables à leurs képis blancs, se sont mis à fouiller partout, et tirer sur tout ce qui bougeait. Caché, derrière un rocher mitoyen à la maison, j’ai vu mon père, ma mère, mes deux frères et ma sœur, se faire abattre, l’un après l’autre", raconte-t-il frémissant de douleur, avant que les larmes n’embrument ses yeux.
"J’étais tétanisé des heures entières. Impossible de sortir de ma cachette pour examiner les dégâts", se souvient-il, notant que 67 ans après, "quand je repasse le film de l’horreur, le cauchemar me tient éveillé toute la nuit".
S’ensuit alors, une expédition punitive atroce de plusieurs jours, au cours desquels, des centaines d’Algériens ont été précipités des ravins rocheux de Chaabet Lakhra.
"Ils les ont tués de façon horrible, les ont mutilés, en jetant sur les cadavres rassemblés des grenades, puis les ont enterrés, en recouvrant les corps déchiquetés avec du mortier", ajoute M. Allik.
La chasse à l’Arabe a duré jusqu’au 22 mai, date coïncidant avec un rassemblement général de toutes les populations de la région orientale de la wilaya, allant de Kherrata jusqu’à Aokas, sur une distance de quelque 50 km sur les plages de Melbou durant une journée entière, et au cours de laquelle, en signe d’intimidation, l’armée coloniale, s’est livrée à une parade démonstrative, mobilisant ses bateaux, son aviation et son infanterie.
"Les brimades, les tortures, les exécutions sommaires ont été légion. Et la barbarie appliquée était telle que plusieurs femmes enceinte terrorisées ont du enfanter sur place", rapporte pour sa part le moudjahid Bourzazene Ahmed, âgé alors de 14 ans. n’oublie rien
67 ans après, le souvenir des sombres et tragiques massacres, endurés en mai 1945, peine à s’estomper à Kherrata, une agglomération enserrée dans la montagne des Babors, à quelque 70 km à l’est de Béjaïa.
Les quelques rescapés, encore vivants, continuent toujours à tressaillir à chaque fois que des lambeaux de mémoire remontent en surface. "Durant, 10 jours, on a vécu l’enfer", racontent-ils.
Le rituel s’était déroulé comme dans un jeu de massacre en fête foraine. Les soldats, haineux et zélés, jubilaient à chaque fois que le bruit des corps se fracassant sur les parois des roches remontait du fin fond des gorges de Chaabet Lakhra .
Arab Hanouz, assistant médical, à Kherrata et ses deux enfants étaient les premiers à en faire les frais. Ils ont été précipités vivants du haut d’un pont, poings et mains liés avec du fil barbelé.
"On jette ?", demandaient non sans délectation, à leur chef, les trois bourreaux, désignés à l’infâme besogne. "Balancez !", répondait-il, tout content de se débarrasser de ces "colis" encombrants.
Da Lahcène (M. Bekhouche), du haut de ses 84 ans, tremble encore, en évoquant ces horribles et indélébiles souvenirs, lui, qui a échappé miraculeusement à son sort, après avoir taquiné le parapet de la géhenne.
"On m’a épargné à priori à cause de mon jeune âge", croit-il savoir, sans en être certains, car les soldats dans leur ardeur ont exécuté des plus jeunes que lui.
Un déchaînement de l’horreur
Il n’en avait que 17 ans alors, lorsque l’horreur s’était déchaînée dans cette région déjà fortement "accablée par la misère, le dénuement et la mal vie", précise Khalef Abdelkader, qui se souvient, pour sa part, que les populations locales ne bénéficiaient que de "trois kg d’orge par personne et par mois".
"C’est le côté bienfait du colonialisme", plaisante-t-il avant que les souvenirs ne l’assaillent.
"Les événements ont commencé réellement le 9 mai 1945. Au lendemain, des manifestations sanglantes de Sétif, tous les villageois de la région ont convergé à Kherrata pour prendre part à une marche pacifique, organisée en guise de solidarité avec les victimes dont Bouzid Saal, originaire de Djermouna.
Pendant sa procession, un jeune marcheur, Chibani El-Kheir, sorti des rangs, au passage devant le siège de la poste de la ville, a été abattu sans sommation. C’était, le receveur des P et T en personne qui l’avait ciblé, provoquant une révolte immédiate", a-t-il expliqué.
"La foule s’est soudainement déchaînée", renchérit, Da Lahcène Bekkouche, affirmant s’être précipité vers une station-service mitoyenne d’où il a pris un bidon de carburant et mis le feu à la poste.
"Un jeune employé algérien y a trouvé la mort par erreur", a-t-il indiqué, soulignant que les événements ont du prendre de l’ampleur, avec l’incendie de plusieurs bâtiments, avant que l’armée coloniale n’intervienne en force, déployant toute sa puissance de feu.
Chasse à l’Arabe
"Au moins 20 cadavres jonchaient le centre-ville et une dizaine d’autres aperçus à la sortie", se rappelle Allik Saad, un autre rescapé, âgé alors à peine de treize ans, et qui a dû souffrir alors le martyre. "En guise de représailles, les soldats, ont ratissé tous les hameaux, tuant et incendiant sans ménagement. Entrant dans notre maison, des soldats de la légion étrangère, reconnaissables à leurs képis blancs, se sont mis à fouiller partout, et tirer sur tout ce qui bougeait. Caché, derrière un rocher mitoyen à la maison, j’ai vu mon père, ma mère, mes deux frères et ma sœur, se faire abattre, l’un après l’autre", raconte-t-il frémissant de douleur, avant que les larmes n’embrument ses yeux.
"J’étais tétanisé des heures entières. Impossible de sortir de ma cachette pour examiner les dégâts", se souvient-il, notant que 67 ans après, "quand je repasse le film de l’horreur, le cauchemar me tient éveillé toute la nuit".
S’ensuit alors, une expédition punitive atroce de plusieurs jours, au cours desquels, des centaines d’Algériens ont été précipités des ravins rocheux de Chaabet Lakhra.
"Ils les ont tués de façon horrible, les ont mutilés, en jetant sur les cadavres rassemblés des grenades, puis les ont enterrés, en recouvrant les corps déchiquetés avec du mortier", ajoute M. Allik.
La chasse à l’Arabe a duré jusqu’au 22 mai, date coïncidant avec un rassemblement général de toutes les populations de la région orientale de la wilaya, allant de Kherrata jusqu’à Aokas, sur une distance de quelque 50 km sur les plages de Melbou durant une journée entière, et au cours de laquelle, en signe d’intimidation, l’armée coloniale, s’est livrée à une parade démonstrative, mobilisant ses bateaux, son aviation et son infanterie.
"Les brimades, les tortures, les exécutions sommaires ont été légion. Et la barbarie appliquée était telle que plusieurs femmes enceinte terrorisées ont du enfanter sur place", rapporte pour sa part le moudjahid Bourzazene Ahmed, âgé alors de 14 ans.
(APS)
67 ans après, le souvenir des sombres et tragiques massacres, endurés en mai 1945, peine à s’estomper à Kherrata, une agglomération enserrée dans la montagne des Babors, à quelque 70 km à l’est de Béjaïa.
Les quelques rescapés, encore vivants, continuent toujours à tressaillir à chaque fois que des lambeaux de mémoire remontent en surface. "Durant, 10 jours, on a vécu l’enfer", racontent-ils.
Le rituel s’était déroulé comme dans un jeu de massacre en fête foraine. Les soldats, haineux et zélés, jubilaient à chaque fois que le bruit des corps se fracassant sur les parois des roches remontait du fin fond des gorges de Chaabet Lakhra .
Arab Hanouz, assistant médical, à Kherrata et ses deux enfants étaient les premiers à en faire les frais. Ils ont été précipités vivants du haut d’un pont, poings et mains liés avec du fil barbelé.
"On jette ?", demandaient non sans délectation, à leur chef, les trois bourreaux, désignés à l’infâme besogne. "Balancez !", répondait-il, tout content de se débarrasser de ces "colis" encombrants.
Da Lahcène (M. Bekhouche), du haut de ses 84 ans, tremble encore, en évoquant ces horribles et indélébiles souvenirs, lui, qui a échappé miraculeusement à son sort, après avoir taquiné le parapet de la géhenne.
"On m’a épargné à priori à cause de mon jeune âge", croit-il savoir, sans en être certains, car les soldats dans leur ardeur ont exécuté des plus jeunes que lui.
Un déchaînement de l’horreur
Il n’en avait que 17 ans alors, lorsque l’horreur s’était déchaînée dans cette région déjà fortement "accablée par la misère, le dénuement et la mal vie", précise Khalef Abdelkader, qui se souvient, pour sa part, que les populations locales ne bénéficiaient que de "trois kg d’orge par personne et par mois".
"C’est le côté bienfait du colonialisme", plaisante-t-il avant que les souvenirs ne l’assaillent.
"Les événements ont commencé réellement le 9 mai 1945. Au lendemain, des manifestations sanglantes de Sétif, tous les villageois de la région ont convergé à Kherrata pour prendre part à une marche pacifique, organisée en guise de solidarité avec les victimes dont Bouzid Saal, originaire de Djermouna.
Pendant sa procession, un jeune marcheur, Chibani El-Kheir, sorti des rangs, au passage devant le siège de la poste de la ville, a été abattu sans sommation. C’était, le receveur des P et T en personne qui l’avait ciblé, provoquant une révolte immédiate", a-t-il expliqué.
"La foule s’est soudainement déchaînée", renchérit, Da Lahcène Bekkouche, affirmant s’être précipité vers une station-service mitoyenne d’où il a pris un bidon de carburant et mis le feu à la poste.
"Un jeune employé algérien y a trouvé la mort par erreur", a-t-il indiqué, soulignant que les événements ont du prendre de l’ampleur, avec l’incendie de plusieurs bâtiments, avant que l’armée coloniale n’intervienne en force, déployant toute sa puissance de feu.
Chasse à l’Arabe
"Au moins 20 cadavres jonchaient le centre-ville et une dizaine d’autres aperçus à la sortie", se rappelle Allik Saad, un autre rescapé, âgé alors à peine de treize ans, et qui a dû souffrir alors le martyre. "En guise de représailles, les soldats, ont ratissé tous les hameaux, tuant et incendiant sans ménagement. Entrant dans notre maison, des soldats de la légion étrangère, reconnaissables à leurs képis blancs, se sont mis à fouiller partout, et tirer sur tout ce qui bougeait. Caché, derrière un rocher mitoyen à la maison, j’ai vu mon père, ma mère, mes deux frères et ma sœur, se faire abattre, l’un après l’autre", raconte-t-il frémissant de douleur, avant que les larmes n’embrument ses yeux.
"J’étais tétanisé des heures entières. Impossible de sortir de ma cachette pour examiner les dégâts", se souvient-il, notant que 67 ans après, "quand je repasse le film de l’horreur, le cauchemar me tient éveillé toute la nuit".
S’ensuit alors, une expédition punitive atroce de plusieurs jours, au cours desquels, des centaines d’Algériens ont été précipités des ravins rocheux de Chaabet Lakhra.
"Ils les ont tués de façon horrible, les ont mutilés, en jetant sur les cadavres rassemblés des grenades, puis les ont enterrés, en recouvrant les corps déchiquetés avec du mortier", ajoute M. Allik.
La chasse à l’Arabe a duré jusqu’au 22 mai, date coïncidant avec un rassemblement général de toutes les populations de la région orientale de la wilaya, allant de Kherrata jusqu’à Aokas, sur une distance de quelque 50 km sur les plages de Melbou durant une journée entière, et au cours de laquelle, en signe d’intimidation, l’armée coloniale, s’est livrée à une parade démonstrative, mobilisant ses bateaux, son aviation et son infanterie.
"Les brimades, les tortures, les exécutions sommaires ont été légion. Et la barbarie appliquée était telle que plusieurs femmes enceinte terrorisées ont du enfanter sur place", rapporte pour sa part le moudjahid Bourzazene Ahmed, âgé alors de 14 ans. n’oublie rien
67 ans après, le souvenir des sombres et tragiques massacres, endurés en mai 1945, peine à s’estomper à Kherrata, une agglomération enserrée dans la montagne des Babors, à quelque 70 km à l’est de Béjaïa.
Les quelques rescapés, encore vivants, continuent toujours à tressaillir à chaque fois que des lambeaux de mémoire remontent en surface. "Durant, 10 jours, on a vécu l’enfer", racontent-ils.
Le rituel s’était déroulé comme dans un jeu de massacre en fête foraine. Les soldats, haineux et zélés, jubilaient à chaque fois que le bruit des corps se fracassant sur les parois des roches remontait du fin fond des gorges de Chaabet Lakhra .
Arab Hanouz, assistant médical, à Kherrata et ses deux enfants étaient les premiers à en faire les frais. Ils ont été précipités vivants du haut d’un pont, poings et mains liés avec du fil barbelé.
"On jette ?", demandaient non sans délectation, à leur chef, les trois bourreaux, désignés à l’infâme besogne. "Balancez !", répondait-il, tout content de se débarrasser de ces "colis" encombrants.
Da Lahcène (M. Bekhouche), du haut de ses 84 ans, tremble encore, en évoquant ces horribles et indélébiles souvenirs, lui, qui a échappé miraculeusement à son sort, après avoir taquiné le parapet de la géhenne.
"On m’a épargné à priori à cause de mon jeune âge", croit-il savoir, sans en être certains, car les soldats dans leur ardeur ont exécuté des plus jeunes que lui.
Un déchaînement de l’horreur
Il n’en avait que 17 ans alors, lorsque l’horreur s’était déchaînée dans cette région déjà fortement "accablée par la misère, le dénuement et la mal vie", précise Khalef Abdelkader, qui se souvient, pour sa part, que les populations locales ne bénéficiaient que de "trois kg d’orge par personne et par mois".
"C’est le côté bienfait du colonialisme", plaisante-t-il avant que les souvenirs ne l’assaillent.
"Les événements ont commencé réellement le 9 mai 1945. Au lendemain, des manifestations sanglantes de Sétif, tous les villageois de la région ont convergé à Kherrata pour prendre part à une marche pacifique, organisée en guise de solidarité avec les victimes dont Bouzid Saal, originaire de Djermouna.
Pendant sa procession, un jeune marcheur, Chibani El-Kheir, sorti des rangs, au passage devant le siège de la poste de la ville, a été abattu sans sommation. C’était, le receveur des P et T en personne qui l’avait ciblé, provoquant une révolte immédiate", a-t-il expliqué.
"La foule s’est soudainement déchaînée", renchérit, Da Lahcène Bekkouche, affirmant s’être précipité vers une station-service mitoyenne d’où il a pris un bidon de carburant et mis le feu à la poste.
"Un jeune employé algérien y a trouvé la mort par erreur", a-t-il indiqué, soulignant que les événements ont du prendre de l’ampleur, avec l’incendie de plusieurs bâtiments, avant que l’armée coloniale n’intervienne en force, déployant toute sa puissance de feu.
Chasse à l’Arabe
"Au moins 20 cadavres jonchaient le centre-ville et une dizaine d’autres aperçus à la sortie", se rappelle Allik Saad, un autre rescapé, âgé alors à peine de treize ans, et qui a dû souffrir alors le martyre. "En guise de représailles, les soldats, ont ratissé tous les hameaux, tuant et incendiant sans ménagement. Entrant dans notre maison, des soldats de la légion étrangère, reconnaissables à leurs képis blancs, se sont mis à fouiller partout, et tirer sur tout ce qui bougeait. Caché, derrière un rocher mitoyen à la maison, j’ai vu mon père, ma mère, mes deux frères et ma sœur, se faire abattre, l’un après l’autre", raconte-t-il frémissant de douleur, avant que les larmes n’embrument ses yeux.
"J’étais tétanisé des heures entières. Impossible de sortir de ma cachette pour examiner les dégâts", se souvient-il, notant que 67 ans après, "quand je repasse le film de l’horreur, le cauchemar me tient éveillé toute la nuit".
S’ensuit alors, une expédition punitive atroce de plusieurs jours, au cours desquels, des centaines d’Algériens ont été précipités des ravins rocheux de Chaabet Lakhra.
"Ils les ont tués de façon horrible, les ont mutilés, en jetant sur les cadavres rassemblés des grenades, puis les ont enterrés, en recouvrant les corps déchiquetés avec du mortier", ajoute M. Allik.
La chasse à l’Arabe a duré jusqu’au 22 mai, date coïncidant avec un rassemblement général de toutes les populations de la région orientale de la wilaya, allant de Kherrata jusqu’à Aokas, sur une distance de quelque 50 km sur les plages de Melbou durant une journée entière, et au cours de laquelle, en signe d’intimidation, l’armée coloniale, s’est livrée à une parade démonstrative, mobilisant ses bateaux, son aviation et son infanterie.
"Les brimades, les tortures, les exécutions sommaires ont été légion. Et la barbarie appliquée était telle que plusieurs femmes enceinte terrorisées ont du enfanter sur place", rapporte pour sa part le moudjahid Bourzazene Ahmed, âgé alors de 14 ans.
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Re: Algérie - 8 mai 1945: 67 ans après, Kherrata n’oublie rien
http://www.maghrebemergent.info/actualite/fil-maghreb/11878-algerie-8-mai-1945-67-ans-apres-kherrata-noublie-rien.html
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