À voir à la télévision le mardi 27 mars - Retour au bercail

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Amélie Gaudreau 24 mars 2012 Télévision

À RETENIR

Mon Algérie... et la vôtre
RDI, 20h

Le 18 mars dernier, il y avait 50 ans qu'étaient signés les accords d'Évian, un traité mettant fin à la guerre d'Algérie. Ce conflit a fait plus d'un demi-million de morts algériens (une estimation contestée par l'État algérien) et laissé des cicatrices profondes encore bien présentes dans la psyché de ce pays, ensuite ébranlé par une décennie noire qui a fait fuir beaucoup de ses citoyens, dont près de 50 000 ont trouvé refuge au Canada.

Dans le documentaire Mon Algérie... et la vôtre des réalisateurs Yves Bernard et Mélanie Pelletier, quatre personnes qui ont déménagé leurs pénates chez nous retournent dans leur pays pour nous faire découvrir à leur façon des facettes plus ou moins méconnues de cette contrée qu'on réduit trop souvent au terrorisme islamique sanglant des années 90.

«Montrer cette Algérie au côté clair et l'autre où tant de compatriotes ont été blessés, déçus»: c'est l'invitation que nous lance la narratrice de ce film et l'un des quatre expatriés interrogés, la chanteuse Linda Thalie.

Chacun à leur façon, cette dernière et ses compatriotes — Karim Akouche, un poète et dramaturge kabyle, Zahia Belbachir, une designer de mode, et Fouad Filali, un restaurateur — évoquent autant ces deux conflits à travers le récit d'événements personnels ou historiques que les conséquences de ceux-ci sur l'évolution de la société algérienne. On mentionne rapidement la situation de l'économie du pays, qui reprend du poil de la bête, mais il est surtout question de la place de la femme, celle promise par la révolution et qui ne s'est jamais vraiment réalisée, celle où elles sont confinées depuis les «années noires». Le «représentant» de la minorité kabyle est le seul à souligner sans faire de détour la montée de l'intégrisme religieux, qu'il qualifie même de «fascisme vert», qui a de lourdes conséquences sur la sauvegarde de l'identité des Berbères d'Algérie, un peuple déjà fort éprouvé par l'État algérien.

Il se dégage de ce documentaire un parfum de nostalgie d'un monde qui n'existe plus, celui d'avant l'exil et les violences, où il régnait une certaine «légèreté», comme le mentionne Linda Thalie. Il pose plus de questions qu'il ne donne de réponses sur ce qu'est devenu ce pays, mais il laisse sur l'espoir d'un futur meilleur.

http://www.ledevoir.com/culture/television/345799/a-voir-a-la-television-le-mardi-27-mars-retour-au-bercail