Algérie : le pouvoir de la Chimère
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Algérie : le pouvoir de la Chimère
"L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids. II ment froidement; et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : "Moi, l'État, je suis le Peuple."" Nietzsche
Chakib Khellil, ancien ministre de l'Energie et Abdelaziz Bouteflika
Qui n’a-t-il pas entendu cette expression dans une famille, "dehors chèvre mais lion à la maison", en désignant le père ou le fils ? Parce qu’il a été démontré sur l’un ou sur l’autre des faiblesses accablantes dans l’accomplissement des rôles. Tyrannique au lieu de protecteur dans le foyer et lâche ou démissionnaire en société, dans les relations du travail et dans les liens d’échange communautaire, à la place d’être responsable et défenseur de leurs droits pour une décente condition sociale dans les domaines d’intimité.
Extrapolé au niveau de l’Etat, de la nation, du pouvoir et des populations, ce constat, devenu adage à force de sa permanente vérification dans la réalité, est tout aussi bien valable. Les gouvernances alignées depuis l’indépendance le renouvellent en permanence dans les délais de la vie courante dans les villes et dans les campagnes. Plus qu’elles ne se considèrent, dans les regroupements autour des forces sécuritaires et des revenus financiers, comme les gardiennes de l’ordre intègre et placide dans les circuits sociaux qui définissent la qualité de la vie des citoyens, elles anéantissent dans l’œuf, à la source, depuis le code de la famille, l’école, les soins, les déplacements, et dans l’ensemble, la relation au travail censée créer l’équilibre entre les besoins nécessaires et les possibles créateurs de richesse.
Les rapports de prodigalité
Le pouvoirs dans ses fractions, celle des institutions officielles, celle de l’économie politique trabendiste et celle, invisible, dans l’ombre, que personne ne voit, attribuée à tort ou à raison aux services du Renseignement – certains disent ici des forces intestines qui échappent au contrôle de la tête – vaquent aux besoins du pays, qu’ils définissent, sans concertation, à la manière d’entreprendre les desiderata d’une famille acquise sous le principe du chef qui décide et des membres qui n’existent que par ce qu’il prodigue. Avec la particularité pour ce sujet que le principal servant à produire ce qu’il prodigue appartient équitablement à tous les membres de la famille : l’Algérie est algérienne par le formidable prodige des trente-cinq millions d’Algériens qui la composent et par tous les patrimoines qu’elle comporte, les hydrocarbures en premier lieu parce que c’est à partir de cette richesse que le pays possède aujourd’hui sa juste valeur. Telle que préconisée par les dirigeants qui ont voulu que ce soit ainsi. C’est-à-dire de veiller par tous les moyens à faire de cette manne l’équivalent de la moelle osseuse chargé de perpétrer une espèce de vertébrés.
Mais la prise en charge de la manœuvre, le process de la mainmise sur la destinée matérielle et psychologique de la famille algérienne va se heurter aux lois d’un monde capitaliste qui a longtemps colonisé et asservi les nations, dans leurs populations, dans leurs élites, dans leurs chefs de jadis et d’aujourd’hui. Cet univers ne raconte pas de blagues quand il s’agit de mettre en jeu dans l’étendue de la planète l’intérêt de son capital ; celui d’un pays tiers n’a de signification humaine que s’il peut représenter une valeur ajoutée à un investissement précis.
La fonction de la félonie
Une transnationale, par exemple, s’en bât les flancs de la dignité d’un dirigeant parmi les pays du tiers-monde – en général ou algérien en particulier - lorsqu’il trahit sa patrie au travers d’un forfait au profit de son dessein personnel ou de son groupe de gouvernance. Les baissées de pantalon sont innombrables pour ne retenir que celle de Chakib Khelil, ancien ministre algérien de l’Energie et président en exercice de l’Opep, qui a réussi – l’on ne sait pas avec quelle extraordinaire facilité a-t-il pu faire marcher avec lui un moment tout le pouvoir en place – à ouvrir presque entièrement le capital de Sonatrach aux compagnies internationales, avec les conséquences que cela pouvait induire sur les marges du chiffre d’affaire national par lequel devrait se contenter les besoins populaires.
Autour de cette trahison incomparable sur la liste des lâchetés commises par les dirigeants de l’Algérie indépendante, dans le décompte, une encyclopédie de l’art de l’obséquiosité, du complexe de la personnalité et de la mésestime de soi, ne suffirait pas à traduire le dicton populaire qui nous préoccupe ici. Pour sortir de l’allégorie et pour donner, en même temps, un point de vue sur la déconfiture de la nation, à cause de cette espèce de néocolonialisme "auto-immune", si l’on puit dire, garanti par l’imbécillité de pseudo hommes politiques locaux - parce qu’incompétents ils se confinent mentalement dans les rôles de mimétisme caricatural espérant des regards statuaires de la part de leurs concitoyens qu’ils mettent dans l’indigence - eh bien, justement la famille algérienne, dans le sens du regroupement voulu par la nature, ne peut, hélas, remplir aucune fonction de renouvellement positif culturellement et matériellement. Le système a décidé pour elle une autre nature, une nature conflictuelle à la base, à partir de la problématique du logement, la précarité du travail et la fonction déliquescente de l’épouse au foyer. De facto réduite à la condition de la pire citoyenneté : procréer et élever des enfants avec une aide de l’Etat juste capable de financer quelques couches pour l’enfant et pour sa maman avant l’école schizoïde de Benbouzid qui, en moins de temps qu’il faut pour que le citoyen algérien accède à l’adolescence, ira dans les synapses asseoir la formule de l’abrutissement.
Le déterminisme par l’ersatz
Les dirigeants qui se sophistiquent des rémunérations en circuit fermé, des avantages de prince et des carnets d’adresses capables de rassurer une succession de descendances pour un avenir radieux, ont accueilli la mondialisation presque avec la zorna et les youyous de leurs proches femelles. De façon à ce que le coût de l’existence transforme les familles dans les villes et dans les campagnes en une sorte de promiscuité infrahumaine où la lutte pour l’essentiel biologique affronte en même temps les rapports à l’autre dans une culture sociale ayant depuis longtemps fait faillite générale dans les valeurs d’humanité : rentré d’émigration, un émigré officiant dans un lupanar ou comme monsieur pipi durant le temps ouvrable de la retraite, a dans le pays le moral de la modernité équivalent à un directeur d’entreprise.
Il ne faut pas croire que ce n’est pas cette mentalité-là qui vaque dans l’esprit des gouvernants malgré les matériels acquis hors des cours du mérite, qui ne peuvent considérer le progrès que comparé au comportement de l’étranger instaurant ses lois dans les échanges. Un compétent qui foule le pavé de Bab el Oued à Alger, de Châabet el Far à Bordj Bou Arreridj ou d’el Hamri à Oran, se dirige vers son travail tôt le matin se sachant d’avance inutile dans le contrat qui le lie aux moyens de sa survie. Du moment que ce sont les étrangers qui définissent par le truchement de fausses élites menées à la baguette son identité de ressortissant national incapable de savoir exactement quelle valeur il peut donner au travail qu’il fait par rapport à celle récupérée par les "chèvres" de l’étranger rugissant sur ses espaces de gratification.
Au service des maîtres de la capitalistique
Les serviteurs de l’Occident et défendeurs de ses modèles, nos chèvres, en l’occurrence, parlent à ces citoyens, rationnellement qualifiés chacun dans son métier, du "principe de la commercialité" qui régit le monde, pour leur expliquer le bien-fondé de leurs salaires qui seraient proportionnels aux richesses qu’ils produisent. C’est-à-dire pas vraiment grand-chose si l’on compare à la préciosité développée dans les gisements sahariens. Et c’est là où la maison Algérie, dans le sens cette fois de la grande famille nationale, se met à développer une jalousie dramatique pour la très petite population qui signent au bas des contrats de travail de Sonatrach autour de laquelle dans le désert les caprinés qui dirigent, étoffent des systèmes sécuritaires à faire rêver les dictateurs les plus puissants sur Terre. Et parallèlement, pour dire entre autres à-plaventrismes, ils assassinent le tourisme et l’agriculture, selon l’ordre bruxellois, pour ne pas massacrer les Pib tunisiens et marocains car il y en aurait pour deux fois le pétrole et le gaz afin d’acheter la bouffe du troupeau qu’on tractera en période estivale dans les plages héritées du colon, devenues des étangs de têtards
La réalité du leurre
Mais le lion, le sbâa ben aouda, celui des partis dans le gouvernement – au regard des populations ce sont eux le pouvoir puisqu’ils votent les lois, pratiquent les règlements et assurent les programmes ; s’ils ne sont pas le vrai pouvoir, ils doivent s’en remettre aux citoyens, sinon ils sont ses ennemis déclarés – sachant qu’il a l’Armée et les forces de l’ordre de son côté, il joue le rôle de chef de famille avec la peur au ventre de se faire lâcher par elles à n’importe quel moment. Dès lors par précaution, il n’hésite pas, le lion, à manipuler avec l’étranger pour mettre les militaires au pied du mur devant les exigences de la feuille de route du capitalisme des Cinq majors et ses clients planétaires de l’industrie, de l’agro-alimentaire et des services. Ça lui plaît, au lion, que les pauvres citoyens fassent confiance aux analystes qui leur parlent de faire rentrer l’Armée dans les casernes. Pour qu’elle le laisse foutre la destinée du pays définitivement dans les bilans comptables issus de toutes les racailles boursières du monde. A ce titre, l’on se demanderait pourquoi depuis tout le temps que nous nous faisons fourguer les céréales du globe terrestre, il ne se trouve jamais une permanence algérienne au niveau de la place en Illinois près de la bourse de Chicago ?
Quand il ne faut pas oublier, du moment que nous fêtons le cinquantenaire de l’indépendance, que la première ordonnance promulguée et ratifiée par le premier président de l’Algérie libre est l’acte de naissance de l’Office algérien interprofessionnel des céréales, au départ chargé de la collecte des fonds stratégiques pour le rapatriement des réserves nourricières, à l’époque du bon alimentaire.
C’est que, chèvre rugissant ou lion béguetant, le destin de l’Algérie est au point de départ du demi-siècle. Sauf que le bon alimentaire s’appelle aujourd’hui le smig de la pitance devant une réserve de change "dariussienne" dont l’Etat ne sait quoi en faire car le pouvoir reste identique à lui-même, qui possède cette image de la Chimère de la mythologie, une tête de lion et le corps d’une chèvre. N’ayant pas de désignation dans les parlers nationaux, ni dans l’imaginaire collectif de la légende, elle finira par se confondre avec les fantômes de la lâcheté et de la vilénie.
Nadir Bacha
Chakib Khellil, ancien ministre de l'Energie et Abdelaziz Bouteflika
Qui n’a-t-il pas entendu cette expression dans une famille, "dehors chèvre mais lion à la maison", en désignant le père ou le fils ? Parce qu’il a été démontré sur l’un ou sur l’autre des faiblesses accablantes dans l’accomplissement des rôles. Tyrannique au lieu de protecteur dans le foyer et lâche ou démissionnaire en société, dans les relations du travail et dans les liens d’échange communautaire, à la place d’être responsable et défenseur de leurs droits pour une décente condition sociale dans les domaines d’intimité.
Extrapolé au niveau de l’Etat, de la nation, du pouvoir et des populations, ce constat, devenu adage à force de sa permanente vérification dans la réalité, est tout aussi bien valable. Les gouvernances alignées depuis l’indépendance le renouvellent en permanence dans les délais de la vie courante dans les villes et dans les campagnes. Plus qu’elles ne se considèrent, dans les regroupements autour des forces sécuritaires et des revenus financiers, comme les gardiennes de l’ordre intègre et placide dans les circuits sociaux qui définissent la qualité de la vie des citoyens, elles anéantissent dans l’œuf, à la source, depuis le code de la famille, l’école, les soins, les déplacements, et dans l’ensemble, la relation au travail censée créer l’équilibre entre les besoins nécessaires et les possibles créateurs de richesse.
Les rapports de prodigalité
Le pouvoirs dans ses fractions, celle des institutions officielles, celle de l’économie politique trabendiste et celle, invisible, dans l’ombre, que personne ne voit, attribuée à tort ou à raison aux services du Renseignement – certains disent ici des forces intestines qui échappent au contrôle de la tête – vaquent aux besoins du pays, qu’ils définissent, sans concertation, à la manière d’entreprendre les desiderata d’une famille acquise sous le principe du chef qui décide et des membres qui n’existent que par ce qu’il prodigue. Avec la particularité pour ce sujet que le principal servant à produire ce qu’il prodigue appartient équitablement à tous les membres de la famille : l’Algérie est algérienne par le formidable prodige des trente-cinq millions d’Algériens qui la composent et par tous les patrimoines qu’elle comporte, les hydrocarbures en premier lieu parce que c’est à partir de cette richesse que le pays possède aujourd’hui sa juste valeur. Telle que préconisée par les dirigeants qui ont voulu que ce soit ainsi. C’est-à-dire de veiller par tous les moyens à faire de cette manne l’équivalent de la moelle osseuse chargé de perpétrer une espèce de vertébrés.
Mais la prise en charge de la manœuvre, le process de la mainmise sur la destinée matérielle et psychologique de la famille algérienne va se heurter aux lois d’un monde capitaliste qui a longtemps colonisé et asservi les nations, dans leurs populations, dans leurs élites, dans leurs chefs de jadis et d’aujourd’hui. Cet univers ne raconte pas de blagues quand il s’agit de mettre en jeu dans l’étendue de la planète l’intérêt de son capital ; celui d’un pays tiers n’a de signification humaine que s’il peut représenter une valeur ajoutée à un investissement précis.
La fonction de la félonie
Une transnationale, par exemple, s’en bât les flancs de la dignité d’un dirigeant parmi les pays du tiers-monde – en général ou algérien en particulier - lorsqu’il trahit sa patrie au travers d’un forfait au profit de son dessein personnel ou de son groupe de gouvernance. Les baissées de pantalon sont innombrables pour ne retenir que celle de Chakib Khelil, ancien ministre algérien de l’Energie et président en exercice de l’Opep, qui a réussi – l’on ne sait pas avec quelle extraordinaire facilité a-t-il pu faire marcher avec lui un moment tout le pouvoir en place – à ouvrir presque entièrement le capital de Sonatrach aux compagnies internationales, avec les conséquences que cela pouvait induire sur les marges du chiffre d’affaire national par lequel devrait se contenter les besoins populaires.
Autour de cette trahison incomparable sur la liste des lâchetés commises par les dirigeants de l’Algérie indépendante, dans le décompte, une encyclopédie de l’art de l’obséquiosité, du complexe de la personnalité et de la mésestime de soi, ne suffirait pas à traduire le dicton populaire qui nous préoccupe ici. Pour sortir de l’allégorie et pour donner, en même temps, un point de vue sur la déconfiture de la nation, à cause de cette espèce de néocolonialisme "auto-immune", si l’on puit dire, garanti par l’imbécillité de pseudo hommes politiques locaux - parce qu’incompétents ils se confinent mentalement dans les rôles de mimétisme caricatural espérant des regards statuaires de la part de leurs concitoyens qu’ils mettent dans l’indigence - eh bien, justement la famille algérienne, dans le sens du regroupement voulu par la nature, ne peut, hélas, remplir aucune fonction de renouvellement positif culturellement et matériellement. Le système a décidé pour elle une autre nature, une nature conflictuelle à la base, à partir de la problématique du logement, la précarité du travail et la fonction déliquescente de l’épouse au foyer. De facto réduite à la condition de la pire citoyenneté : procréer et élever des enfants avec une aide de l’Etat juste capable de financer quelques couches pour l’enfant et pour sa maman avant l’école schizoïde de Benbouzid qui, en moins de temps qu’il faut pour que le citoyen algérien accède à l’adolescence, ira dans les synapses asseoir la formule de l’abrutissement.
Le déterminisme par l’ersatz
Les dirigeants qui se sophistiquent des rémunérations en circuit fermé, des avantages de prince et des carnets d’adresses capables de rassurer une succession de descendances pour un avenir radieux, ont accueilli la mondialisation presque avec la zorna et les youyous de leurs proches femelles. De façon à ce que le coût de l’existence transforme les familles dans les villes et dans les campagnes en une sorte de promiscuité infrahumaine où la lutte pour l’essentiel biologique affronte en même temps les rapports à l’autre dans une culture sociale ayant depuis longtemps fait faillite générale dans les valeurs d’humanité : rentré d’émigration, un émigré officiant dans un lupanar ou comme monsieur pipi durant le temps ouvrable de la retraite, a dans le pays le moral de la modernité équivalent à un directeur d’entreprise.
Il ne faut pas croire que ce n’est pas cette mentalité-là qui vaque dans l’esprit des gouvernants malgré les matériels acquis hors des cours du mérite, qui ne peuvent considérer le progrès que comparé au comportement de l’étranger instaurant ses lois dans les échanges. Un compétent qui foule le pavé de Bab el Oued à Alger, de Châabet el Far à Bordj Bou Arreridj ou d’el Hamri à Oran, se dirige vers son travail tôt le matin se sachant d’avance inutile dans le contrat qui le lie aux moyens de sa survie. Du moment que ce sont les étrangers qui définissent par le truchement de fausses élites menées à la baguette son identité de ressortissant national incapable de savoir exactement quelle valeur il peut donner au travail qu’il fait par rapport à celle récupérée par les "chèvres" de l’étranger rugissant sur ses espaces de gratification.
Au service des maîtres de la capitalistique
Les serviteurs de l’Occident et défendeurs de ses modèles, nos chèvres, en l’occurrence, parlent à ces citoyens, rationnellement qualifiés chacun dans son métier, du "principe de la commercialité" qui régit le monde, pour leur expliquer le bien-fondé de leurs salaires qui seraient proportionnels aux richesses qu’ils produisent. C’est-à-dire pas vraiment grand-chose si l’on compare à la préciosité développée dans les gisements sahariens. Et c’est là où la maison Algérie, dans le sens cette fois de la grande famille nationale, se met à développer une jalousie dramatique pour la très petite population qui signent au bas des contrats de travail de Sonatrach autour de laquelle dans le désert les caprinés qui dirigent, étoffent des systèmes sécuritaires à faire rêver les dictateurs les plus puissants sur Terre. Et parallèlement, pour dire entre autres à-plaventrismes, ils assassinent le tourisme et l’agriculture, selon l’ordre bruxellois, pour ne pas massacrer les Pib tunisiens et marocains car il y en aurait pour deux fois le pétrole et le gaz afin d’acheter la bouffe du troupeau qu’on tractera en période estivale dans les plages héritées du colon, devenues des étangs de têtards
La réalité du leurre
Mais le lion, le sbâa ben aouda, celui des partis dans le gouvernement – au regard des populations ce sont eux le pouvoir puisqu’ils votent les lois, pratiquent les règlements et assurent les programmes ; s’ils ne sont pas le vrai pouvoir, ils doivent s’en remettre aux citoyens, sinon ils sont ses ennemis déclarés – sachant qu’il a l’Armée et les forces de l’ordre de son côté, il joue le rôle de chef de famille avec la peur au ventre de se faire lâcher par elles à n’importe quel moment. Dès lors par précaution, il n’hésite pas, le lion, à manipuler avec l’étranger pour mettre les militaires au pied du mur devant les exigences de la feuille de route du capitalisme des Cinq majors et ses clients planétaires de l’industrie, de l’agro-alimentaire et des services. Ça lui plaît, au lion, que les pauvres citoyens fassent confiance aux analystes qui leur parlent de faire rentrer l’Armée dans les casernes. Pour qu’elle le laisse foutre la destinée du pays définitivement dans les bilans comptables issus de toutes les racailles boursières du monde. A ce titre, l’on se demanderait pourquoi depuis tout le temps que nous nous faisons fourguer les céréales du globe terrestre, il ne se trouve jamais une permanence algérienne au niveau de la place en Illinois près de la bourse de Chicago ?
Quand il ne faut pas oublier, du moment que nous fêtons le cinquantenaire de l’indépendance, que la première ordonnance promulguée et ratifiée par le premier président de l’Algérie libre est l’acte de naissance de l’Office algérien interprofessionnel des céréales, au départ chargé de la collecte des fonds stratégiques pour le rapatriement des réserves nourricières, à l’époque du bon alimentaire.
C’est que, chèvre rugissant ou lion béguetant, le destin de l’Algérie est au point de départ du demi-siècle. Sauf que le bon alimentaire s’appelle aujourd’hui le smig de la pitance devant une réserve de change "dariussienne" dont l’Etat ne sait quoi en faire car le pouvoir reste identique à lui-même, qui possède cette image de la Chimère de la mythologie, une tête de lion et le corps d’une chèvre. N’ayant pas de désignation dans les parlers nationaux, ni dans l’imaginaire collectif de la légende, elle finira par se confondre avec les fantômes de la lâcheté et de la vilénie.
Nadir Bacha
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
Re: Algérie : le pouvoir de la Chimère
http://www.lematindz.net/news/7607-algerie-le-pouvoir-de-la-chimere.html
laic-aokas- Nombre de messages : 14024
Date d'inscription : 03/06/2011
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