HACENE METREF
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HACENE METREF
Président de la ligue des arts dramatiques, très présent dans le monde associatif, Hacène Metref a occupé le poste de directeur du Centre Culturel de Maatkas de 1989 a 2000 et a organisé les neuf éditions de la Fête de la poterie.
Il est actuellement cadre à la Direction de la jeunesse et des sports de la Wilaya te Tizi Ouzou et membre fondateur de Raconte-Arts.
(...EN réalité, c'est plus une aventure humaine)
Passerelles: Raconte-arts, est-il un festival?
Hacène Metref: C'est un festival! Il n'y a pas d'autre appellation qui lui siérait. En réalité c'est plus une aventure humaine. Ceci dit, nous refusons son institutionnalisation, si c'est à cela que vous faites allusion. nous prenons les subsides d'où qu'il viennent, mais nous gardons notre totale liberté d'organisation de programme et de choix de nos participants. J'ai vécu l'expérience des fêtes de la poterie que j'ai eu à diriger à Maatkas, j'ai eu ma doses de problèmes.
Raconte-Arts, raconte-t-il les arts, ou bien ce ne sont que des racontars?:
Je suis tenté de répondre qu'effectivement (Raconte-Arts) est un projet un peut déluré, compliqué dans son montage. On essaie, en une semaine, de compiler toutes sortes d'activités: en fait, le condensé culturel d'une année, nous essayons de de le transmettre en une semaine; à ce stade, il y a un peut de folie, je vous l'accorde. Certaine séquences du programme sont atypiques, à l'image des spectacles de rue auxquels les villageois ne sont pas habitués...Non, ce ne sont pas des racontars, mais une bonne semaine dosée ou se rencontrent tous les arts. Un carrefour vers lequel convergent et se croisent cinéma, théâtre, peinture, littérature, poésie, chants contes, et autres. voila un peut la prétention de Raconte-Arts : un projet construit sur la base d'un canevas, puis en route, tous les rajouts sont envisageables. Des fois, pour ne pas dire souvent, les à-cotés du festival sont plus importants que le programme structuré, officiel...un peu de spontanéité, d'improvisation.c'est cela la vie du festival. nous apportons quelque chose mais nous prenons et apprenons des autres plus que ce que nous donnons.
Qui sont les habitués du festival?
Il faut reconnaitre que Denis a un grand poids. Non seulement il est artiste invité, mais il est aussi un des trois concepteurs du festival, avec Salah Silem et moi-même. Il a assuré les cinq éditions et fera sans doute celles à venir. D'autres sont assidus: Rabah Inasslyen, Youcef Merahi...
Pourquoi spécialement le village d'ighil bwammas?
En premier lieu, nous avons répondu à une invitation de l'association M'barek Ait Menguellet. Puis, il ne faut pas faire la fine bouche, c'est le village qui nous tient à coeur, Ighil bwammas c'est chez Lounis Ait Menguellet. Par ailleurs ce village dispose d'un centre culturel adéquat, de sites magnifiques, avec des possibilités d'hébergement et toutes les commodités requises
Quel bilan tirez-vous des éditions précédentes?
Un bilan très positif. Il n'y a pas de doute là dessus. Le festival prend de l'ampleur d'année en année. En fait, sa force réside dans le fait qu'on arrive à faire des choses très intéressantes avec des idées toutes simples. La rencontre de Lounis et de Denis à la djemaa du village est en soi des plus simples. cela a crée l'événement et a marqué les esprits. C'est cela (Raconte-Arts) . Nous visitons des lieux ou nul n'a envie d'aller, nous rencontrons des personnages singuliers, humbles et extraordinaires qu'en dehors de ce genre d'événement il serait inimaginable de rencontrer! Nous déplaçons des artistes de renom, des professionnels qui acceptent de se produire dans des conditions techniques dérisoires. Mais le monde joue le jeu dans l'intérêt et pour le plaisir de tous.
Passerelles n34 Aout 2008 par Hocine Haroun[b]
Il est actuellement cadre à la Direction de la jeunesse et des sports de la Wilaya te Tizi Ouzou et membre fondateur de Raconte-Arts.
(...EN réalité, c'est plus une aventure humaine)
Passerelles: Raconte-arts, est-il un festival?
Hacène Metref: C'est un festival! Il n'y a pas d'autre appellation qui lui siérait. En réalité c'est plus une aventure humaine. Ceci dit, nous refusons son institutionnalisation, si c'est à cela que vous faites allusion. nous prenons les subsides d'où qu'il viennent, mais nous gardons notre totale liberté d'organisation de programme et de choix de nos participants. J'ai vécu l'expérience des fêtes de la poterie que j'ai eu à diriger à Maatkas, j'ai eu ma doses de problèmes.
Raconte-Arts, raconte-t-il les arts, ou bien ce ne sont que des racontars?:
Je suis tenté de répondre qu'effectivement (Raconte-Arts) est un projet un peut déluré, compliqué dans son montage. On essaie, en une semaine, de compiler toutes sortes d'activités: en fait, le condensé culturel d'une année, nous essayons de de le transmettre en une semaine; à ce stade, il y a un peut de folie, je vous l'accorde. Certaine séquences du programme sont atypiques, à l'image des spectacles de rue auxquels les villageois ne sont pas habitués...Non, ce ne sont pas des racontars, mais une bonne semaine dosée ou se rencontrent tous les arts. Un carrefour vers lequel convergent et se croisent cinéma, théâtre, peinture, littérature, poésie, chants contes, et autres. voila un peut la prétention de Raconte-Arts : un projet construit sur la base d'un canevas, puis en route, tous les rajouts sont envisageables. Des fois, pour ne pas dire souvent, les à-cotés du festival sont plus importants que le programme structuré, officiel...un peu de spontanéité, d'improvisation.c'est cela la vie du festival. nous apportons quelque chose mais nous prenons et apprenons des autres plus que ce que nous donnons.
Qui sont les habitués du festival?
Il faut reconnaitre que Denis a un grand poids. Non seulement il est artiste invité, mais il est aussi un des trois concepteurs du festival, avec Salah Silem et moi-même. Il a assuré les cinq éditions et fera sans doute celles à venir. D'autres sont assidus: Rabah Inasslyen, Youcef Merahi...
Pourquoi spécialement le village d'ighil bwammas?
En premier lieu, nous avons répondu à une invitation de l'association M'barek Ait Menguellet. Puis, il ne faut pas faire la fine bouche, c'est le village qui nous tient à coeur, Ighil bwammas c'est chez Lounis Ait Menguellet. Par ailleurs ce village dispose d'un centre culturel adéquat, de sites magnifiques, avec des possibilités d'hébergement et toutes les commodités requises
Quel bilan tirez-vous des éditions précédentes?
Un bilan très positif. Il n'y a pas de doute là dessus. Le festival prend de l'ampleur d'année en année. En fait, sa force réside dans le fait qu'on arrive à faire des choses très intéressantes avec des idées toutes simples. La rencontre de Lounis et de Denis à la djemaa du village est en soi des plus simples. cela a crée l'événement et a marqué les esprits. C'est cela (Raconte-Arts) . Nous visitons des lieux ou nul n'a envie d'aller, nous rencontrons des personnages singuliers, humbles et extraordinaires qu'en dehors de ce genre d'événement il serait inimaginable de rencontrer! Nous déplaçons des artistes de renom, des professionnels qui acceptent de se produire dans des conditions techniques dérisoires. Mais le monde joue le jeu dans l'intérêt et pour le plaisir de tous.
Passerelles n34 Aout 2008 par Hocine Haroun[b]
Dernière édition par asmaali le Dim 31 Aoû - 19:17, édité 4 fois (Raison : erreurs de frappe)
rebai_s- Nombre de messages : 1785
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Re: HACENE METREF
Tanmirt ay Izem
Zhafit- Admin
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Date d'inscription : 26/04/2008
Re: HACENE METREF
Ulac felas aya amdakel
rebai_s- Nombre de messages : 1785
Date d'inscription : 26/04/2008
Re: HACENE METREF
j'ai tapé le nom de "Hacene Metref" sur "Google", voila ce que j'ai trouvé
http://www.google.dz/search?hl=fr&q=HACENE+METREF&btnG=Recherche+Google&lr=
http://www.google.dz/search?hl=fr&q=HACENE+METREF&btnG=Recherche+Google&lr=
Zhafit- Admin
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Date d'inscription : 26/04/2008
Re: HACENE METREF
Raconte-arts. Une cinquième édition réussie
Un autre possible
Ason troisième jour, le Festival Raconte-Arts bat son plein. L’heure est à la fête et à la joie. Il est près de 22 heures et le public commence à occuper l’espace : une place blanchie à la chaux, des murs de pierres, quelques gradins à l’histoire ancestrale.
Nous sommes à Aït Larbaa, un des villages des AthYenni. Ce soir, c’est la Nuit du Conte. Tout le voisinage, hommes et femmes, jeunes et vieux, est là pour se livrer à la magie. L’afflux est tel que tout le monde se solidarise pour libérer la moindre place aux derniers arrivants. On se serre, on se rapproche. Au premier plan, les enfants installés sur des nattes trépignent. Chut ! L’heure approche. Une volée d’adolescentes tout en couleur s’installe. Et le spectacle commence. C’est l’histoire de Yenni Amechtouh, ou du petit Yenni. Accompagnée par deux guitares sèches, Katia, voix fraîche comme la rosée, raconte en kabyle les tribulations du personnage en butte aux incohérences du monde. Tout y passe : la pollution, le règne dominant du plastique, la gestion des déchets, le pillage du sable…Tour à tour, Celia, Lynda, et les autres (pardon pour elles) nous narrent un conte écologique à travers les rencontres entre l’oued Sebaou et M. Sablus, entre Yenni Amechtouch et M. Petrol… Les textes sont délicieux. La diction est juste et émouvante. Le club écolo d’Ath Yenni, nous dit-on, y a travaillé tout l’hiver. Un pur régal. Vient ensuite Jorus le Congolais qui invite au voyage sur les rives du fleuve Congo et entraine le public dans une démarche participative réussie malgré la barrière de la langue. Jorus a su créer entre lui et l’assemblée une complicité empreinte d’humour et de tendresse. La nuit se termine en chansons sur les mélodies des bardes locaux. Des gobelets de thé, préparés par la troupe d’Ahellil venue d’Adrar pour le festival, circulent dans l’assemblée. L’heure est à l’amitié et à la convivialité.
Demain, les activités reviennent sur Ighil Bwammas. Point nodal de cette édition, ce village, sous l’œil bienveillant de son célèbre enfant, Lounis Aït Menguellet, abrite cette année, aux côtés d’Aït Yenni et Aït Ouabane, l’essentiel des activités. Compagnon de la première heure de Raconte-Arts, l’artiste peintre blidéen, Denis Martinez, comme chaque année, revisite un lieu collectif par son art mural. Cette année, il a installé son matériel à Ighil Bwamas dans la salle de réunion du village. Dans l’école primaire de ce village, est programmée la première représentation du cirque Papipol. Son animateur, Paul Schiffer, fait, lui aussi, partie des amis de Raconte-Arts. Après « Silence, on tourne », spectacle de rue proactif produit l’an dernier au ravissement de tous, par le comédien, clown et poète belge, est cette année, comme il l’aime à le dire lui-même, retombé en enfance. Et c’est accompagné de personnages imaginaires que Papipol transportera petits et grands dans un univers de poésie et de créativité.
Cycle cinématographique avec les films « Lettre à ma sœur » de Habiba Djahine et « Maurice Pons, écrivain de l’étrange » de Nouredine Zahzah, mais aussi théâtre, expositions de peinture et de photographie, conférences et rencontres littéraires, récital de chants et de poésie, soirées musicales, animations pour enfants… Le programme étendu du 10 au 17 juillet, cumule, comme à son habitude plusieurs activités dans toutes les disciplines. On ne sait plus où donner de la tête et c’est tant mieux, car il en faut pour tous. Professeur de littérature en Algérie de 1965 à 1990, Michel Terral est président du Bataclown, troupe de formation théâtrale de la région de Toulouse. Depuis trois ans déjà, celui qui aime tant se faire appeler « Da Michel », fait partie de la grande famille des amis de Raconte-Arts. « Venu un jour animer un stage d’expression corporelle et théâtrale, explique-t-il, j’ai été aussitôt séduit par l’esprit de Raconte-Arts où l’hospitalité et la convivialité sont au cœur de l’événement. Depuis, je reviens tous les ans car c’est une fête que l’on vit jour et nuit. » En homme de pédagogie et de théâtre, Michel Terral s’est senti particulièrement interpellé par le thème de cette cinquième édition : « la parole est comme des perles sur la montagne ».
Derrière cette initiative la Ligue des Arts Cinématographiques et Dramatiques de Tizi Ouzou (LACD). Pour Hacène Metref, son président, « il s’agissait d’abord de sortir nos villages de la morbidité ambiante, de dynamiser la jeunesse dans nos villages et de la soustraire à la déprime, voire la dépression, en libérant les énergies. Et quel meilleur moyen que celui de la culture ? ». L’un des principaux objectifs est de susciter la création en produisant des spectacles pour le festival, en présentant des inédits et en encourageant l’échange entre artistes en herbe et artistes confirmés. Pour cela, chaque année le festival organise à destination des jeunes, divers ateliers de formation artistique : écriture littéraire, cinéma, peinture, spectacle vivant…De même, le festival se pose de plus en plus en producteur de spectacles originaux comme cette année avec Chants traditionnels féminins autour de la cuisson de poteries.
UN HYMNE A LA CREATIVITE
Interrogé sur les conditions d’organisation, que l’on pressent pénibles dans ces montagnes plutôt démunies d’infrastructures culturelles, Hacène Metref répond avec humour : « Ce que nous perdons en confort, nous le gagnons en convivialité ». De fait, piloté par une équipe restreinte de la LACD, le comité d’organisation, pour tout ce qui touche au public, s’appuie sur les villageois par le biais des comités de villages ou des associations culturelles locales. Et cela marche, la convivialité est là, l’hospitalité aussi. Hier, tout le village d’Aït Ouabane s’est spontanément proposé de loger le public venu assister à la soirée ahellil, qui s’est prolongée tard dans la soirée. « Cela correspond parfaitement à l’esprit du festival qui vise à réduire au maximum tout ce qui relève du cérémonial pour en faire un espace à caractère populaire authentique », commente notre interlocuteur pour qui « Raconte-Arts est une tribune qui raconte un autre possible, une autre façon de faire, de voir… inscrite dans une démarche participative « . Mais cet organisateur passionné ne dit pas tout des difficultés qu’il affronte au jour le jour.
Ainsi, outre le peu de moyens financiers et la défection impromptue mais régulière de certains de nos artistes ayant pourtant accepté d’être inscrits au programme, on sait que cette fois-ci, à la veille de l’événement, il a été obligé, sur ordre des autorités, d’annuler toute participation étrangère pour des raisons de sécurité. Ne sont donc présents que les artistes étrangers qui sont venus d’eux-mêmes ou n’ont pu être prévenus à temps. Le festival se trouve ainsi amputé d’une bonne partie de son programme. C’est le cas notamment des spectacles prévus d’une troupe marocaine de théâtre et d’un groupe d’artistes espagnols qui avaient accepté l’invitation. Mais, malgré le profond attachement des organisateurs à l’inter-culturalité, le festival se tient malgré tout dans la bonne humeur avec la complicité de la population locale et le concours de nombreux artistes nationaux. Lundi. Organisée par le village de Tala N’Tazart, une randonnée en souvenir de l’estivage, dit weqdar, a été suivie d’une conférence sur site de Mme Abdennabi sur cette tradition paysanne ancestrale. Mardi et mercredi : outre les activités culturelles permanentes, le théâtre et la musique ont été à l’honneur avec notamment la troupe universitaire de Tizi-Ouzou, et la programmation de soirées ahellil avec la troupe d’Adrar et diwan avec Bahaz et le groupe Hillal de Blida.
Le festival sera clôturé aujourd’hui, jeudi, à Ighil Bwammas par un carnaval d’enfants costumés en compagnie de tous les artistes. Bravo à la poignée de bénévoles qui font de Raconte-Arts un hymne désormais annuel à la créativité et à la vie villageoise. La plupart des participants, séduits avant tout par l’esprit du festival, ont déclaré, leur intention de revenir. C’est là que prennent tout leur sens les mots de Tahar Djaout autour duquel s’articule cette année la performance artistique de Denis Martinez : « Je t’attendrai encore, au même entortillement de la route, pour célébrer l’éclosion des genêts et le soleil diffus à travers la pierre… Je t’attendrai debout sur le même sourire… pour conjurer la tempête ». Des mots qui ont pris vie aux sommets.
Par [url=mailto://]Aïda Lazib[/url]
Un autre possible
Ason troisième jour, le Festival Raconte-Arts bat son plein. L’heure est à la fête et à la joie. Il est près de 22 heures et le public commence à occuper l’espace : une place blanchie à la chaux, des murs de pierres, quelques gradins à l’histoire ancestrale.
Nous sommes à Aït Larbaa, un des villages des AthYenni. Ce soir, c’est la Nuit du Conte. Tout le voisinage, hommes et femmes, jeunes et vieux, est là pour se livrer à la magie. L’afflux est tel que tout le monde se solidarise pour libérer la moindre place aux derniers arrivants. On se serre, on se rapproche. Au premier plan, les enfants installés sur des nattes trépignent. Chut ! L’heure approche. Une volée d’adolescentes tout en couleur s’installe. Et le spectacle commence. C’est l’histoire de Yenni Amechtouh, ou du petit Yenni. Accompagnée par deux guitares sèches, Katia, voix fraîche comme la rosée, raconte en kabyle les tribulations du personnage en butte aux incohérences du monde. Tout y passe : la pollution, le règne dominant du plastique, la gestion des déchets, le pillage du sable…Tour à tour, Celia, Lynda, et les autres (pardon pour elles) nous narrent un conte écologique à travers les rencontres entre l’oued Sebaou et M. Sablus, entre Yenni Amechtouch et M. Petrol… Les textes sont délicieux. La diction est juste et émouvante. Le club écolo d’Ath Yenni, nous dit-on, y a travaillé tout l’hiver. Un pur régal. Vient ensuite Jorus le Congolais qui invite au voyage sur les rives du fleuve Congo et entraine le public dans une démarche participative réussie malgré la barrière de la langue. Jorus a su créer entre lui et l’assemblée une complicité empreinte d’humour et de tendresse. La nuit se termine en chansons sur les mélodies des bardes locaux. Des gobelets de thé, préparés par la troupe d’Ahellil venue d’Adrar pour le festival, circulent dans l’assemblée. L’heure est à l’amitié et à la convivialité.
Demain, les activités reviennent sur Ighil Bwammas. Point nodal de cette édition, ce village, sous l’œil bienveillant de son célèbre enfant, Lounis Aït Menguellet, abrite cette année, aux côtés d’Aït Yenni et Aït Ouabane, l’essentiel des activités. Compagnon de la première heure de Raconte-Arts, l’artiste peintre blidéen, Denis Martinez, comme chaque année, revisite un lieu collectif par son art mural. Cette année, il a installé son matériel à Ighil Bwamas dans la salle de réunion du village. Dans l’école primaire de ce village, est programmée la première représentation du cirque Papipol. Son animateur, Paul Schiffer, fait, lui aussi, partie des amis de Raconte-Arts. Après « Silence, on tourne », spectacle de rue proactif produit l’an dernier au ravissement de tous, par le comédien, clown et poète belge, est cette année, comme il l’aime à le dire lui-même, retombé en enfance. Et c’est accompagné de personnages imaginaires que Papipol transportera petits et grands dans un univers de poésie et de créativité.
Cycle cinématographique avec les films « Lettre à ma sœur » de Habiba Djahine et « Maurice Pons, écrivain de l’étrange » de Nouredine Zahzah, mais aussi théâtre, expositions de peinture et de photographie, conférences et rencontres littéraires, récital de chants et de poésie, soirées musicales, animations pour enfants… Le programme étendu du 10 au 17 juillet, cumule, comme à son habitude plusieurs activités dans toutes les disciplines. On ne sait plus où donner de la tête et c’est tant mieux, car il en faut pour tous. Professeur de littérature en Algérie de 1965 à 1990, Michel Terral est président du Bataclown, troupe de formation théâtrale de la région de Toulouse. Depuis trois ans déjà, celui qui aime tant se faire appeler « Da Michel », fait partie de la grande famille des amis de Raconte-Arts. « Venu un jour animer un stage d’expression corporelle et théâtrale, explique-t-il, j’ai été aussitôt séduit par l’esprit de Raconte-Arts où l’hospitalité et la convivialité sont au cœur de l’événement. Depuis, je reviens tous les ans car c’est une fête que l’on vit jour et nuit. » En homme de pédagogie et de théâtre, Michel Terral s’est senti particulièrement interpellé par le thème de cette cinquième édition : « la parole est comme des perles sur la montagne ».
Derrière cette initiative la Ligue des Arts Cinématographiques et Dramatiques de Tizi Ouzou (LACD). Pour Hacène Metref, son président, « il s’agissait d’abord de sortir nos villages de la morbidité ambiante, de dynamiser la jeunesse dans nos villages et de la soustraire à la déprime, voire la dépression, en libérant les énergies. Et quel meilleur moyen que celui de la culture ? ». L’un des principaux objectifs est de susciter la création en produisant des spectacles pour le festival, en présentant des inédits et en encourageant l’échange entre artistes en herbe et artistes confirmés. Pour cela, chaque année le festival organise à destination des jeunes, divers ateliers de formation artistique : écriture littéraire, cinéma, peinture, spectacle vivant…De même, le festival se pose de plus en plus en producteur de spectacles originaux comme cette année avec Chants traditionnels féminins autour de la cuisson de poteries.
UN HYMNE A LA CREATIVITE
Interrogé sur les conditions d’organisation, que l’on pressent pénibles dans ces montagnes plutôt démunies d’infrastructures culturelles, Hacène Metref répond avec humour : « Ce que nous perdons en confort, nous le gagnons en convivialité ». De fait, piloté par une équipe restreinte de la LACD, le comité d’organisation, pour tout ce qui touche au public, s’appuie sur les villageois par le biais des comités de villages ou des associations culturelles locales. Et cela marche, la convivialité est là, l’hospitalité aussi. Hier, tout le village d’Aït Ouabane s’est spontanément proposé de loger le public venu assister à la soirée ahellil, qui s’est prolongée tard dans la soirée. « Cela correspond parfaitement à l’esprit du festival qui vise à réduire au maximum tout ce qui relève du cérémonial pour en faire un espace à caractère populaire authentique », commente notre interlocuteur pour qui « Raconte-Arts est une tribune qui raconte un autre possible, une autre façon de faire, de voir… inscrite dans une démarche participative « . Mais cet organisateur passionné ne dit pas tout des difficultés qu’il affronte au jour le jour.
Ainsi, outre le peu de moyens financiers et la défection impromptue mais régulière de certains de nos artistes ayant pourtant accepté d’être inscrits au programme, on sait que cette fois-ci, à la veille de l’événement, il a été obligé, sur ordre des autorités, d’annuler toute participation étrangère pour des raisons de sécurité. Ne sont donc présents que les artistes étrangers qui sont venus d’eux-mêmes ou n’ont pu être prévenus à temps. Le festival se trouve ainsi amputé d’une bonne partie de son programme. C’est le cas notamment des spectacles prévus d’une troupe marocaine de théâtre et d’un groupe d’artistes espagnols qui avaient accepté l’invitation. Mais, malgré le profond attachement des organisateurs à l’inter-culturalité, le festival se tient malgré tout dans la bonne humeur avec la complicité de la population locale et le concours de nombreux artistes nationaux. Lundi. Organisée par le village de Tala N’Tazart, une randonnée en souvenir de l’estivage, dit weqdar, a été suivie d’une conférence sur site de Mme Abdennabi sur cette tradition paysanne ancestrale. Mardi et mercredi : outre les activités culturelles permanentes, le théâtre et la musique ont été à l’honneur avec notamment la troupe universitaire de Tizi-Ouzou, et la programmation de soirées ahellil avec la troupe d’Adrar et diwan avec Bahaz et le groupe Hillal de Blida.
Le festival sera clôturé aujourd’hui, jeudi, à Ighil Bwammas par un carnaval d’enfants costumés en compagnie de tous les artistes. Bravo à la poignée de bénévoles qui font de Raconte-Arts un hymne désormais annuel à la créativité et à la vie villageoise. La plupart des participants, séduits avant tout par l’esprit du festival, ont déclaré, leur intention de revenir. C’est là que prennent tout leur sens les mots de Tahar Djaout autour duquel s’articule cette année la performance artistique de Denis Martinez : « Je t’attendrai encore, au même entortillement de la route, pour célébrer l’éclosion des genêts et le soleil diffus à travers la pierre… Je t’attendrai debout sur le même sourire… pour conjurer la tempête ». Des mots qui ont pris vie aux sommets.
Par [url=mailto://]Aïda Lazib[/url]
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Re: HACENE METREF
Tizi Ouzou- 4e édition des Raconte-arts
Cercle des poètes retrouvés
Pendant une semaine, la culture était à l’honneur aux Ouadhias où s’est déroulée la 4e édition des Raconte-arts. Des invités nationaux et étrangers issus de divers horizons artistiques ont pris part à ce Festival multidisciplinaire qui sera clôturé ce mercredi.
Les Ouadhias, ce n’est pas Alger. Tout ou presque manque dans cette localité de Haute Kabylie située à 35 km au sud de Tizi Ouzou. Vivre dans la montagne n’est pas une sinécure. Mais la population n’abdique pas. Elle résiste à l’usure du temps. Sans moyens, les jeunes s’organisent pour se soustraire au vide sidéral de leur quotidien. Et la culture est le chemin le plus indiqué pour contourner l’inoccupation. Depuis jeudi, la ville vibre aux rythmes de la quatrième édition du Festival Raconte-arts. L’initiative revient à la ligue des arts cinématographiques et dramatiques (LACD) de Tizi Ouzou. C’est un espace de rencontre de plusieurs arts pendant une semaine. Le programme est axé sur différentes expressions artistiques comme le conte, le récital (chant et poésie), les rencontres littéraires, les projections de films, les spectacles de rue et des expositions de tableaux de peinture et de photos. Le coup de starter a été donné jeudi à la maison de jeunes dans une ambiance colorée où s’entremêlaient chants traditionnels, poésie et baroud, en l’honneur des convives issus de divers horizons artistiques, qui ont répondu favorablement à l’invitation des organisateurs. Ils viennent de plusieurs régions du pays mais également des pays étrangers tels que la France, le Maroc et la Belgique. « Notre choix, qui consiste à inviter des artistes connus et des talents cachés, n’est pas fortuit. Il est le fruit d’une démarche mûrement réfléchie. Souvent nos jeunes, pétris de qualités, sombrent dans la déprime et le désespoir, faute d’écoute et d’attention. L’espace que nous leur offrons est justement créé pour cela : les sortir de l’anonymat », explique Hacène Metref, le président de la ligue. La dimension internationale du Festival est aujourd’hui une réalité que les organisateurs veulent conforter en dépit des faibles moyens financiers dont ils disposent. Le montage financier de ce Festival pluridisciplinaire est estimé à près de 260 millions de centimes. Une somme difficile à rassembler faute de sponsors publics. Seuls quelques donateurs privés ont accepté de répondre aux sollicitations du comité organisateur. Mais à cœur vaillant rien n’est impossible. Porté à bout de bras par une équipe de bénévoles, le Festival a tenu ses promesses. Et la création artistique était au rendez-vous. Théâtre, poésie, chants, soirées cinéma, arts plastiques (exposition de Denis Martinez et autres peintres), il y en avait pour tous les goûts. Vendredi, un hommage a été rendu à Djamel Amrani par le club de lecture du lycée Toumi de Tigzirt. Dans l’après-midi, une conférence, ayant pour thème l’écriture de résistance chez Mammeri et Feraoun, a été animée par l’écrivaine Najet Khedda à la maison de jeunes. Le récital poétique était également au menu de ces journées à travers les interventions de Yacine Si Ahmed, Abdelkader Bensalah, Mohamed Ouanéche, Mmes Mouhoub et Mokrani. Le quatrième art y était représenté par trois pièces. Il s’agit de La poudre d’intelligence (en francais), The mask of Hiroshima (en anglais) et En attendant Godot (en berbère marocain), interprétées respectivement par la troupe Tafsut de Maâtkas, les étudiants du département d’anglais de l’université de Tizi Ouzou et la troupe Assays n imal d’Agadir. La suite des activités prévoit des projections en plein air de films amateurs et de documentaires dont At Yani, paroles d’argent réalisé par notre confrère Arezki Metref. Le Festival sera clôturé le 18 juillet par un carnaval qui s’ébranlera à travers les artères de la ville des Ouadhias, suivi d’un spectacle pour enfants.
Par [url=mailto://]Ahcène Tahraoui[/url]
Cercle des poètes retrouvés
Pendant une semaine, la culture était à l’honneur aux Ouadhias où s’est déroulée la 4e édition des Raconte-arts. Des invités nationaux et étrangers issus de divers horizons artistiques ont pris part à ce Festival multidisciplinaire qui sera clôturé ce mercredi.
Les Ouadhias, ce n’est pas Alger. Tout ou presque manque dans cette localité de Haute Kabylie située à 35 km au sud de Tizi Ouzou. Vivre dans la montagne n’est pas une sinécure. Mais la population n’abdique pas. Elle résiste à l’usure du temps. Sans moyens, les jeunes s’organisent pour se soustraire au vide sidéral de leur quotidien. Et la culture est le chemin le plus indiqué pour contourner l’inoccupation. Depuis jeudi, la ville vibre aux rythmes de la quatrième édition du Festival Raconte-arts. L’initiative revient à la ligue des arts cinématographiques et dramatiques (LACD) de Tizi Ouzou. C’est un espace de rencontre de plusieurs arts pendant une semaine. Le programme est axé sur différentes expressions artistiques comme le conte, le récital (chant et poésie), les rencontres littéraires, les projections de films, les spectacles de rue et des expositions de tableaux de peinture et de photos. Le coup de starter a été donné jeudi à la maison de jeunes dans une ambiance colorée où s’entremêlaient chants traditionnels, poésie et baroud, en l’honneur des convives issus de divers horizons artistiques, qui ont répondu favorablement à l’invitation des organisateurs. Ils viennent de plusieurs régions du pays mais également des pays étrangers tels que la France, le Maroc et la Belgique. « Notre choix, qui consiste à inviter des artistes connus et des talents cachés, n’est pas fortuit. Il est le fruit d’une démarche mûrement réfléchie. Souvent nos jeunes, pétris de qualités, sombrent dans la déprime et le désespoir, faute d’écoute et d’attention. L’espace que nous leur offrons est justement créé pour cela : les sortir de l’anonymat », explique Hacène Metref, le président de la ligue. La dimension internationale du Festival est aujourd’hui une réalité que les organisateurs veulent conforter en dépit des faibles moyens financiers dont ils disposent. Le montage financier de ce Festival pluridisciplinaire est estimé à près de 260 millions de centimes. Une somme difficile à rassembler faute de sponsors publics. Seuls quelques donateurs privés ont accepté de répondre aux sollicitations du comité organisateur. Mais à cœur vaillant rien n’est impossible. Porté à bout de bras par une équipe de bénévoles, le Festival a tenu ses promesses. Et la création artistique était au rendez-vous. Théâtre, poésie, chants, soirées cinéma, arts plastiques (exposition de Denis Martinez et autres peintres), il y en avait pour tous les goûts. Vendredi, un hommage a été rendu à Djamel Amrani par le club de lecture du lycée Toumi de Tigzirt. Dans l’après-midi, une conférence, ayant pour thème l’écriture de résistance chez Mammeri et Feraoun, a été animée par l’écrivaine Najet Khedda à la maison de jeunes. Le récital poétique était également au menu de ces journées à travers les interventions de Yacine Si Ahmed, Abdelkader Bensalah, Mohamed Ouanéche, Mmes Mouhoub et Mokrani. Le quatrième art y était représenté par trois pièces. Il s’agit de La poudre d’intelligence (en francais), The mask of Hiroshima (en anglais) et En attendant Godot (en berbère marocain), interprétées respectivement par la troupe Tafsut de Maâtkas, les étudiants du département d’anglais de l’université de Tizi Ouzou et la troupe Assays n imal d’Agadir. La suite des activités prévoit des projections en plein air de films amateurs et de documentaires dont At Yani, paroles d’argent réalisé par notre confrère Arezki Metref. Le Festival sera clôturé le 18 juillet par un carnaval qui s’ébranlera à travers les artères de la ville des Ouadhias, suivi d’un spectacle pour enfants.
Par [url=mailto://]Ahcène Tahraoui[/url]
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