l'amistie de 250 femmes pour récupérer l'électorat féminin!

Opération séduction: 250 femmes sont amnistiées par le président de la république. On nous dit que c'est un geste" humanitaire " et une manière de " réhabiliter la femme mais laquelle celle qui a été incarcérée pour avoir perpétré un délit grave voire un crime. Cette opération consistant à libérer ces femmes criminelles avant terme n'est pas sans être liée à la conjoncture électorale où la gent féminine est courtisée pour participer au " faux scrutin" du 10 mai 2012. Cette grâce est de taille à susciter un tollé général dans la société: pourquoi libérer ces femmes maintenant à deux doigts d'une consultation populaire pour laquelle le spectre d'une forte abstention plane et agite la réédition du scénario de 2007? Pourquoi cette soudaine philanthropie envers les femmes? La libération de 250 femmes criminelles peut-elle réhabiliter des millions de femmes exclues et sans droits? C'est donc le réservoir électoral féminin qui est ciblé et non une quelconque reconsidération de la femme. Le régime persévère dans sa politique de prestige en recourant à la tromperie : il asservit les institutions, les zawias, les mosquées, l'administration, les associations en pratiquant diverses pratiques d'instrumentalisation et de chantage en mettant en avant " les subventions" contre toute aide propagandiste incitant à aller le 20 mai vers les urnes. Les jeux sont connus et les enjeux sont de taille à faire faire à ce sérail les pires folies pour réussir ce rendez-vous car en réalité il y va de l'avenir et du destin du systéme et non de ce que l'on présente comme un" passage pacifique à la démocratie" contrairement à la manière controversée dite des printemps arabes. On n'appelle pas notre pays au recours aux armes pour concrétiser l'alternance démocratique mais on sait que cette élection n'a aucune incidence sur le devenir des réformes et des changements démocratiques promis. C'est une parodie électorale sans plus. Les réformettes et les mesurettes économiques prises sont-elles à la mesure des ambitions d'un peuple de 34 millions d'habitants. Soyons clairs, on ne le dira jamais assez: le pouvoir cherche à sauver sa peau : la consultation électorale n'est qu'un moyen de faire diversion. A court d'arguments, ils nous disent qu'il vaut mieux passer à la démocratie sans guerre civile : l'argument convainc les plus extrémistes seulement, que l'on ne nous prenne pas pour des cons, ce n'est pas d'un parlement fantoche à plus forte raison dont a besoin notre pays pour sortir du bourbier du sous-développement et du sable-mouvant du totalitarisme. On nous dit que les élections seront transparentes de par l'implication des magistrats qui vont présider les commissions électorales. Finalement, à quoi sert un magistrat qui incarcère un criminel qui est en fin de compte libéré par le président de la république? Quelle crédibilité un état autocrate comme le notre a-t-il ? Si on n'a pas respecté la volonté de nos magistrats en libérant des femmes délinquantes qu'ils ont jugées et incarcérées comment ces juges peuvent-ils influencer la simple administration qui fait la pluie et le beau temps et brillant de sa manifeste partialité? C'est donc une parodie électorale, juste un contexte pour le système pour prolonger de quelques années l'étendue de son pouvoir que personne ne remet en cause pour le moment , du moins politiquement. Même pratique, avant on nous faisait choisir entre eux et le terrorisme maintenant entre un passage "pacifique" à l'état de droit plutôt que suivre les chemins incertains du printemps arabe. Le régime opère là, c'est vrai, un changement de stratégie car craignant un désaveu de la population par un boycott massif des urnes. Il joue à la roulotte russe et fait tout ce qui lui est possible pour sauver le régime fragilisé par le vent de la démocratie qui souffle de partout. Après les élections, on se reverra et on constatera que le régime n'a fait que jouer un tour pour se sortir d'affaires. Le scrutin n'a rien à voir avec le devenir de l'Algérie et cela n'est un secret pour personne.