Le triptyque du système(in le site du rcd)

Les CTRI du DRS carburent à fond ces derniers temps. Pas pour la lutte antiterroriste censée être leur raison d'être; non les CTRI s'occupent de recruter des candidates femmes pour les prochains élections. Comment ? En allant faire des virées - nocturnes le plus souvent - dans des bars malfamés pour cibler ce que le DRS appelle des " filles qui bougent ". Une fois dans leurs locaux nos fins limiers proposent un marché à leurs proies. Elles sont prises en charge pour une formation de cinq à six mois avant d'être affectées, c'est à dire infiltrées, dans les rangs des partis de l'opposition comme candidates aux prochaines législatives. Un temps de réflexion est laissé aux futures "stagiaires" pour consultations familiales contre promesse de garder secrète l'approche dont elles sont l'objet. Avec cette dernière manigance le trépied politique du système atteint son parfait équilibre puisque la fraude et la corruption sont désormais soutenues par la prostitution. Voilà comment sont conçues les réformes en Algérie. Un système dont le conseil constitutionnel est sans président depuis des mois et dont l'ancien ministre de la défense est à la disposition de la justice d'un pays tiers, dont le parti-noyau est au bord de l'implosion, un système dont toutes les dernières lois votées sont le contraire de l'ouverture et dont la loi des finances est un exemple de mise en perspective du contre développement, un système dont le DRS, cœur du pouvoir, investit les tripots pour réaliser la parité hommes-femmes, veut convaincre ses partenaires étrangers de lui laisser un sursis car, lui, système algérien, a compris que les réformes sont incontournables.
La bonne nouvelle dans l'affaire c'est qu'apparemment le bourrage des urnes, qui ne semble plus être le moyen exclusif pour peser sur les élections, ne jouerait qu'à la marge. Mais le DRS est toujours aux manettes dans la maitrise de la configuration du champ politique quelle que soient les contraintes qui s'imposent à lui. Compte tenu de sa nature et de son histoire, on voit bien que ce service ne consent à opérer un changement que s'il a un substitut qui lui permet de toujours renforcer une position pourtant hégémonique. Ce n'est pas la première fois que la police politique algérienne se saisit d'une revendication de l'opposition pour la pervertir ou la polluer; mais cette fois la surprise dépasse tout ce à quoi nous avait habitué cet organe depuis qu'il a pris en otage le destin algérien en 1957. Garder en l'état le code de la famille le plus pénalisant pour la femme dans la région et plomber la parité par le recours à l'exploitation éhontée de la prostitution est sans équivalent dans notre histoire contemporaine pourtant riche en crimes et intrigues.
Avec cette scandaleuse initiative, la problématique algérienne se simplifie encore plus. Les médias sont maîtrisés depuis longtemps et les finances publiques sont dédiées à une baltaguia qui navigue entre violence et goinfrerie. La communication directe, éprouvée dans toutes les clandestinités, celle qui permet d'alerter et de mobiliser le citoyen en toute liberté et autonomie quand les ténèbres voilent tous les horizons, est l'ultime arme pour sauver le pays d'un naufrage dont les actuels timoniers ne savent même pas que la tempête qu'ils ont provoquée les emportera eux-aussi

le rcd trouve cette initiative mauvaise ,je ne sais pas pourquoi