Engouement à la conférence-débat du MAK à Smaoun, Bgayet

Engouement à la conférence-débat du MAK à Smaoun, Bgayet
Un referendum pour l’autodétermination du peuple kabyle est la seule échéance électorale qui intéresse le MAK

Durant 3 heures, de 18h à 21h, le président du Conseil Régional de Vgayet, Farid Djennadi, et le Responsable à l’Organique du MAK, Bouaziz Ait-Chebib, ont animés une conférence-débat au village AGGOURBI dans la commune de Smaoun où un grand nombre de thème ont étés abordés face à une assistance nombreuse et attentive. Le débat riche et varié qui s’en est suivi a ravi les participants.

Un referendum pour l’autodétermination du peuple kabyle est la seule échéance électorale qui intéresse le MAK

30/10/2011 - 12:29 mis a jour le 30/10/2011 - 14:28 par amghid ilelli



La conférence a été entamée par Mr. Farid Djennadi. Son intervention a essentiellement porté sur les aspects économiques de la région et ses perspectives d’avenir mettant ainsi en avant le fait que l’acquisition d’un statut de large autonomie permettrait à la Kabylie de disposer librement de ses propres ressources, et , contrairement aux discours insultants et défaitistes des tenants de "acu ara neçç" qui ne tiennent plus, .... il y en a !

Il en est également ressorti de l’intervention du Président du Conseil Régional que l’autonomie permettrait de libérer l’économie kabyle. Une économie bridée, prise en otage par un pouvoir raciste qui se venge de la résistance kabyle en verrouillant son économie et en livrant son territoire aux terrorisme islamique et au banditisme. Ce n’est pas avec de si graves fléaux que la Kabylie pourra devenir un partenaire économique fiable ou prétendre à un avenir économique prospère ! l’État central a toujours constitué un facteur de blocage volontaire au décollage économique de la région ; ce n’est pas un hasard si cet État raciste construit des prisons et des casernes au lieu d’usines. Cela relève d’une politique délibérée de maintenir la région dans une misère qui ne lui laisserait pas le loisir de soucier d’autre chose.

Bouaziz Ait-Chebib, militant politique chevronné, maitrisant parfaitement la dynamique autonomiste, a, quant à lui, porté son intervention sur les aspects politiques de la future Kabylie autonome. Il a mis en évidences le fait que le salut de la Kabylie réside dans la voie autonomiste. Toutes les autres voies démocratiques se sont avérées, à ce jour, sans issue. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Les formations politiques kabyles, prônant la modernité, la laïcité et la démocratie, sont allées d’échec en échec, jusqu’à arriver au point de non retour avec le sanglant Printemps Noir que le pouvoir raciste d’Alger nous a fait subir à l’arme de guerre. Une tragédie hélas vécue dans l’indifférence totale de nos concitoyens algériens. Ce constat ne justifie pas seulement l’option autonomiste mais il l’exiges comme seule et ultime voie de salut pour la Kabylie et son peuple.

Dans un kabyle parfait, M. Ait-Chebib a exposé, en des termes clairs et précis, le Projet d’Autonomie de la Kabylie (PAK). Afin de lever toute ambigüité et parer à la désinformation scélérate du pouvoir et de ses relais, il a précisé que l’autonomie n’était ni une scission, ni un projet mené contre les autres algériens mais simplement une question de droit à l’existence du peuple kabyle qui aspire à vivre dignement sa kabylité dans une Algérie algérienne et plurielle. Le PAK est clair, sa lecture suffit, à elle seule, pour constater que toutes les tentatives de perversion et de diffamation orchestrées par ce pouvoir raciste et certains partis politiques qui s’en font le relais, n’est rien d’autre qu’une tentative de délégitimer le droit inaliénable du peuple kabyle à l’existence, un droit reconnu par le droit international et ratifié par l’Algérie qui n’a, du reste, jamais respecté aucun de ses engagements.

Revenant à l’effervescence du pouvoir qui a actionné ses relais en Kabylie en vue des prochaines échéances électorales, M. Ait-Chebib a précisé que le MAK ne prendrait part à aucune élection organisé par un régime raciste qui ne reconnait pas l’existence du peuple kabyle et que la Kabylie ne reconnait d’ailleurs pas depuis 2 décennies, puisque cela fait au moins 20 ans que la Kabylie ne vote quasiment plus. Le MAK, a-t-il précisé, « ne recherche pas le pouvoir, il ne recherche rien d’autre que l’avènement d’une Kabylie libre et autonome » . « Aussi, la seule échéance électorale qui intéresse le MAK est l’organisation d’un referendum d’autodétermination », a-t-il précisé. Il a rajouté « le MAK s’auto-dissoudra une fois l’autonomie acquise. Le MAK aura alors accompli son devoir » ! « Nous appelons, d’ores et déjà, le peuple kabyle à boycotter toutes les échéances électorales à venir », a-t-il dit, tout en réitérant l’appel de son mouvement en direction des élus kabyles afin de démissionner pour ne plus servir de caution démocratique à un pouvoir criminel qui a à son compte l’assassinat de centaines de jeunes kabyles.

Abordant la mission d’internationalisation de la problématique Kabyle, Bouaziz Ait-Chebib a fait état des dernières avancées diplomatique du GPK , notamment en Allemagne où il a obtenu le soutien de la gauche allemande, très fortement représentée au parlement fédéral allemand. Le GPK a exposé avec succès la situation dramatique de la Kabylie cernée de près par une conspiration d’État raciste doublée d’un environnement hostile. Cette reconnaissance de la gauche allemande à la cause kabyle reflète l’intérêt croissant que porte la société civile occidentale à l’égard de la Kabylie ainsi qu’à la légitimité de son combat. Il a également rendu hommage à Ferhat Mehenni qui avait déjà défendu la question kabyle au sommet des peuples autochtones à l’ONU au courant du mois de mai 2009 soulignant que le leader autonomiste avait posé les jalons d’une véritable internationalisation de la cause autonomiste qui a fait que, désormais, la notion de peuple kabyle n’est plus un tabou. L’ambassadeur des USA en Algérie, a bien parlé du peuple kabyle, et non des algériens de Kabylie, dans son rapport concernant la situation sécuritaire qui se dégrade de plus en plus en Kabylie, un détail significatif !

Sur le plan socio-économique, Bouaziz Ait-Chebib a précisé que le secteur public avait été bradé par le pouvoir à travers une privatisation débridée et catastrophique, renforçant le monopole des généraux jusque dans l’activité économique de base. Il a mentionné l’affaire de la laiterie de DBK où l’État central avait livré les travailleurs kabyles à eux-mêmes dans l’indifférence totale du gouvernement et de la centrale syndicale de l’UGTA face au mouvement de grève enclenché par ces travailleur. Cela nous renseigne sur la volonté du régime d’Alger à affamer le peuple kabyle a-t-il dit. Selon l’orateur, économiquement, seule un statut de large autonomie est en mesure de prémunir le peuple contre la misère socio-économique programmée par Bouteflika et ses parrains militaires.

Abordant le plan sécuritaire, le responsable à l’organique a affirmé que la Kabylie ne pouvait certainement pas compter sur l’État central à partir du moment où c’est lui qui actionne des groupes armés pour la terroriser et la mettre à genoux. Ce sont, dit-il, les faits qui nous imposent ce constat et l’autonomie est devenu maintenant une urgence vitale pour le peuple kabyle qui mérite de vivre en paix dans un État régional kabyle, seul garant de sa sécurité et de sa prospérité.

Le conférencier n’a pas omis de dénoncer la politique de deux poids deux mesures menée par l’occident en Afrique du Nord. Ils ont toujours été en faveur de l’arabo-islamisme et toujours au détriment des Amazigh a-t-il dit. Nous n’avons jamais vu le même intérêt et la même solidarité à l’égard des kabyles durant la révolte du Printemps Noir, ni non plus à l’égard des touareg qui se battent contre cinq État-Nation depuis les indépendance, a-t-il dénoncé. Il a poursuivi en disant que l’Occident qui nous parle de “révolutions arabes” au plein cœur de Tamazgha perpétuait en fait sa colonisation sous une autre forme : avoir la main mise sur les richesse de l’Afrique du Nord en soutenant l’arabo-islamisme qui incarne le sous-développement, une arme redoutable pour la domination des peuples et la spoliation de leurs richesses.

Bouaziz Ait-Chebib, a rappelé le soutien du MAK et du GPK aux peuples Amazighs en les exhortant à lutter en faveur de leurs droit à disposer d’eux même : « Chaque peuple Amazigh doit disposer de son propre État ». C’est la seule façon de s’émanciper du néo-colonialisme et d’édifier une Afrique du Nord des peuples réconciliée avec elle-même.

La conférence a été clôturée par l’appel à la marche du premier novembre à Vgayet où « nous marcherons pour nous réapproprier notre histoire » a-t-il dit, rajoutant que « le 1er Novembre n’appartenait pas aux Harkis qui ont confisqué l’indépendance pour s’ériger en néo-colonialistes au noms de l’arabo-islamisme ». Bouaziz ait-Chebib a précisé que « cette marche sera aussi l’occasion de défendre les nouveaux bacheliers kabyles victimes de violence raciste à Jijel et Sétif ».

http://www.tamurt.info/engouement-a-la-conference-debat-du-mak-a-smaoun,2036.html?lang=fr