ÉTUDIANTS AGRESSÉS L’UNIVERSITÉ FERHAT ABBÈS: « Nous risquons notre vie si nous retournons à Sétif»

ÉTUDIANTS AGRESSÉS L’UNIVERSITÉ FERHAT ABBÈS
« Nous risquons notre vie si nous retournons à Sétif»


Des dizaines d’étudiants, tous originaires de la wilaya de Béjaïa, ont tenu, hier matin, un sit-in devant le rectorat de l’Université de Béjaïa en compagnie de leurs parents pour exiger du premier responsable de l’Université de Béjaïa de les réinscrire au niveau de cette université après les agressions qu’ils avaient subies, le week-end passé, au niveau de l’Université de Sétif dans le département des sciences de gestion, où ils sont orientés après leur réussite au bac cette année. «Nous avons frôlé la mort lorsque nous avons décidé d’une grève pour exiger un enseignement en langue française», nous dit cet étudian, ayant été témoin de cette bataille rangée entre des étudiants voulant le maintien de la langue arabe et ceux exigeant la langue de Molière, comme outil d’enseignement. L’autre étudiant montrant son poignet suturé après avoir, dit-il, reçu des coups à l’aide d’un objet tranchant, et ce, pour affirme-t-il avoir tenté de venir au secours des étudiantes menacées d’agressions au niveau de leur lieu d’hébergement distant de quelques mètres de la cité «U» des garçons. «Elles étaient, là, entourées d’étudiants et d’individus venus de l’extérieur voulant s’en prendre à elles», témoigne cet étudiant, originaire de la wilaya de Béjaïa, qui dit avoir reçu un refus, catégorique, de se faire soigner au niveau de l’hôpital de Sétif après cette journée d’affrontement qui aura duré de sept heures du matin jusqu’à onze heures, mercredi passé. «Le message que nous voulons adressé au recteur qui a pris la décision de la fermeture de quatre départements, au niveau de l’Université de Béjaïa, pour nous envoyer à Sétif et à Jijel, est celui qui consiste à lui dire clairement que nous n’allons plus retourner dans ces deux universités car nous risquons gros», lance un autre étudiant qui dit avoir entendu de la part des étudiants agresseurs, soutenus par des individus venus d’en dehors de l’université, des propos régionalistes. Pour rappel, quatre mille nouveaux bacheliers ont été orientés vers les facultés de jijel et celle de Sétif après que le recteur, qui dit avoir agi de la sorte par manque d’infrastructures dû au retard dans la réalisation, eut pris la décision de fermer les départements de sciences de gestion, des sciences humaines de lettre sarabes et celui de droit, au niveau de l’Université de Béjaïa. Selon un parent d’étudiant qui était accompagné par des membres de la Ligue de la défense des droits de l’Homme (aile Bouchachi), le vice-recteur qui a reçu cette délégation, hier, a promis des solutions à ce problème, déjà soulevé par les élus de l’Assemblée de wilaya qui, eux, soupçonnent cette décision d’affectation des départements des sciences humaines et des sciences de gestion et financières hors de Béjaïa pour une seule raison qui est celle d’arabiser ces deux filières enseignées en langue française à Béjaïa. Au moment où nous mettons sous presse, nous avons appris que le recteur de Béjaïa a été reçu, hier, par des responsables du ministère de l’Enseignement supérieur pour débattre de ce problème lié aux dernières affectations dans des universités ou «règnent un climat de violence».

B. A.

Le courrier d'Algerie

Des étudiants de Béjaïa agressés à Sétif et Jijel
Des incidents aux relents racistes

Officiellement orientés vers l’université Ferhat Abbas de Sétif, quelque 4OO étudiants originaires de la wilaya de Béjaia, sur un total de 1200, ont tenu hier, un rassemblement de protestation devant le siège du rectorat de l’université A. Mira. Tout en fulminant contre la décision de leur transfert vers l’université de Sétif, les protestataires réclament leur retour à l’université de Béjaia. " Nous ne réclamons rien d’autres sauf retourner à l’université de Béjaia " résume un contestataire. Alors que le recteur était en mission à Alger, une délégation composée d’étudiants et de parents a été reçue hier, par le vice-recteur de l’université A. Mira de Béjaia. Mais la rencontre n’a fait, au final, qu’exacerber la frustration de ces étudiants. " Le vice-recteur s’est déclaré non habilité à se prononcer sur une question aussi épineuse liée aux transferts d’étudiants d’une université à une autre " nous confie l’un des étudiants.
Jeudi dernier, des affrontements entre des étudiants de Béjaia et leurs camarades de Sétif ont éclaté devant l’entrée principale de l’université Ferhat Abbas (UFAS). La veille, soit mercredi aux alentours de 23H, des individus “mal intentionnés” auraient pénétré dans l’enceinte de la cité universitaire où résident les étudiantes de Béjaia ce qui explique en partie les incidents enregistrés le lendemain, apprend-on d’un étudiant inscrit à la faculté des sciences économiques de l’université de Sétif. Selon notre interlocuteur, la violation des franchises universitaires par des individus étrangers à l’université, tout en semant la panique à l’intérieur d’une résidence universitaire filles, mercredi 19 octobre vers 23H, a provoqué un tollé parmi les étudiants de Béjaia inscrits cette année à Sétif. Dans la matinée de jeudi, un rassemblement tenu devant l’entrée principale de l’université de Sétif s’est transformé subitement en batailles rangées entre les étudiants de Béjaia inscrits à la faculté des sciences économiques et leurs camarades. La situation allait s’empirer n’eut été la décision prise peu après midi par les autorités locales de Sétif d’acheminer les étudiants mécontents de Béjaia à bord de bus appartenant à la régie publique du transport urbain de Sétif vers leur wilaya d’origine. Samedi, un bus transportant des étudiants de Béjaia inscrits à l’université de Jijel a été caillassé par un groupe d’individus, avons-nous appris d’une source fiable. Il est à rappeler par ailleurs que près de 4000 nouveaux bacheliers de Béjaia ont été transférés vers d’autres universités pour manque de places pédagogiques. Des orientations qui n’étaient pas du goût de ces nouveaux bacheliers, du moins ceux orientés vers l’université de Sétif qui comptent inscrire leur mouvement de protestation dans le temps jusqu'à satisfaction de leur revendication .

Dalil S

http://www.depechedekabylie.com/national/101273-des-incidents-aux-relents-racistes.html