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La gauche et la « justice sociale »

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La gauche et la « justice sociale » Empty La gauche et la « justice sociale »

Message  laic-aokas Mer 20 Juil - 19:32

La gauche et la « justice sociale »


La
gauche n'a déjà pas le monopole du coeur on le sait : l'égoïsme négatif
est en effet la chose au monde la mieux partagée, en particulier en
France où l'inégalité entre les sexes et les origines ethniques est
criante (combien de députés de la "diversité" au Parti socialiste ?
Chez les "Verts" ?…). Les augmentations de salaire n'ont pas attendu la
gauche pour exister. Le fordisme (et ce qui a suivi) ne
sont pas des théories économiques de gauche (ni de droite d'ailleurs…).
Et les ouvriers américains de l'automobile à l'époque de sa gloire
avaient des salaires et une mutuelle de santé à faire pâlir le plus
endurci des syndicalistes français. C'est qu'en France l'on confond
(toujours) lutte syndicale et lutte politique : il n'est en effet pas
rare en France de voir un dirigeant politique se prendre pour un
syndicaliste en allant stigmatiser telle ou telle entreprise alors que
la mauvaise gestion de celle-ci n'est pas due à toutes les autres
entreprises. Remarquons que c'est plutôt dans les entreprises ayant une
mauvaise organisation, un marché à risque ou obsolète, des dirigeants
corrompus, que les problèmes d'extorsion se posent ; dans ce cas
l'entreprise coule à terme sans que cela n'entame la force du marché
libre qui n'a jamais été un poulailler où loups et renards peuvent
faire ce qu'ils veulent puisque même les poules sont protégées par les
lois de l'Etat de droit.


Il
est vrai qu'en France la théorie marxiste de la plus value est toujours
au fondement de la pensée économique de gauche, de Poutou à Hollande,
c'est-à-dire qu'il est toujours considéré que la production du bénéfice
est uniquement basée sur l'extorsion des salariés au sens où ils ne
seraient pas payés en fonction de la valeur, marchande, de leur
travail, mais uniquement à partir de critères iniques ceux de la
"domination" ; supprimez celle-ci et vous aurez un accroissement et de
la richesse et de sa redistribution ; cette suppression s'est ainsi
effectuée dans
les
pays du socialisme réel (dont la Chine), de l'économie autocentrée
(Brésil, Inde, Egypte, Algérie…), de la social démocratie scandinave
(Suède…), et enfin du socialisme mitterrandien, le tout avec le succès
que l'on sait : l'économie administrée a créé plus de bureaucratie,
plus d'inégalités, une misère bien plus grande également, malgré les
fenêtres de propagande fabriquées à la hâte tels les fameux taux
d'alphabétisation, de production industrielle, de mortalité et
natalité, taux qui ne disent déjà pas en eux-mêmes qu'ils sont dû à la
planification puisque si ces pays avaient normalement continué leur
évolution démocratique il n'est pas sûr qu'ils n'auraient pas atteint
ces taux, et en tout cas s'en seraient servis plus efficacement
puisqu'il ne sert à rien de produire des tonnes de fer si l'on n'a pas
d'industrie légère (les PMI-PME) pour les transformer en produits à la
fois attrayants et bon marché. Aron, encore lui, expliquait que la
Russie d'avant 17 était en train de rattraper son retard industriel, et
que la durée horaire n'avait cessé de chuter depuis la fin du 19ème
siècle passant de 15 à 8 heures dans les années 20 sans que les partis
de gauche en soient la cause… Il est vrai que les congés payés sont
apparus comme une conquête, mais au détriment du reste : valait
mieux-t-il comme les ouvriers américains des Trente Glorieuses (qui ont eu le week-end bien avant les ouvriers français) gagner trois à quatre fois plus et aller moins en vacances que le contraire ?…
En
fait la suppression de la "domination capitaliste" a fabriqué une
"domination" bien plus hypocrite; en effet, hormis les pays à tradition
démocratique qui ont pu résisté (et encore si mal on le voit bien
encore en France) les nouvelles élites au pouvoir dans tous ces pays
"libérés du joug du capital" ont été pis que celles qu'elles avaient
remplacées, plus brutales aussi, puisque l'absolutisme ("la dictature
du prolétariat" en attendant la dictature de l'Etat total des fascistes
et des nazis) permettait de supprimer jusqu'au syndicalisme si prisé
par Marx pourtant, on le voit encore en Chine, en Russie, et sa
répression dans tous les pays d'Afrique du Nord, du Proche et Moyen
Orient, répression passée sous silence (surtout lorsqu'elle est
justifiée par l'islam)….
En
fait pour la théorie marxiste, encore en vigueur en France (puisque la
notion actuelle de domination en fait en réalité partie : ou la fameuse
domination de classe comme rapport social surdéterminant les rapports
de production) une personne faisant le ménage devrait être payée sinon
autant qu'un ouvrier qualifié ou un ingénieur, du moins bien plus
qu'actuellement, deux à trois plus, alors qu'il vaudrait mieux
l'inciter à se former à autre chose de plus gratifiant ; mais, là aussi, la gauche a besoin d'un clientélisme qui s'appuie sur les écarts de salaires par exemple avec les dirigeants du Cac 40
alors qu'il n'est pas vrai que cela se joue à 200 fois le Smic dans
toutes les entreprises. De plus, si l'on entre dans les détails, cela
voudrait dire que le salaire de la personne du ménage qui revient,
charges sociales comprises, à une fois et demi le smic sinon plus soit
1800 euros rapporterait en réalité bien plus alors qu'elle ne produit
rien, même si elle maintient en état ; de plus l'on ne sait pas combien
elle apporte en plus de ce qu'elle coûte en tout. Raymond Aron avait
déjà remarqué que personne à gauche n'avait su calculer le quantum
exact de "plus value" pour chaque unité produite (alors que la théorie
marginale sait calculer le point d'équilibre et la baisse de
rentabilité). Où sont les calculs de la "plus value" en effet sinon
dans le seul fait de montrer du doigt les écarts de salaires les
dividendes et les stocks options alors que ceux-ci se justifient
souvent par la valeur de la compétence, le droit de propriété, et la
prise de risque. En réalité, faire le ménage est une charge négative
pour l'entreprise compensée par la vente bénéficiaire de marchandises
produites par des salariés non pas extorqués mais payés au prix du
marché c'est-à-dire en fonction, répétons-le, de ce que vaut réellement
leur compétence ; or, c'est celle-ci du fait de sa rareté et sa
diversité, ajoutée aux coûts matériels de production, aux allocations
diverses (investissements, dividendes), qui constituent le prix de
revient ; et celui-ci ne se réalise qu'à la vente et non pas avant celle-ci comme le croit encore la pensée de gauche.
Au
fond l'hypocrisie de la gauche se mesure à trois faux semblants : elle
fait croire que la justice sociale se résume à l'âge de la retraite,
aux congés payés, et à la hausse sans fin des bas salaires ; sauf qu'il
ne s'agit pas de justice mais de démagogie car la vraie justice sociale
:
- 1° c'est le
droit de travailler comme l'on veut le temps que l'on veut et jusqu'à
l'âge que l'on veut, et il est évident que si l'on fait un travail
pénible on pourrait grâce à la capitalisation se retirer bien plus tôt
(des travaux sont à disposition qui montrent qu'une capitalisation même modique peut être attrayante)
; aussi l'idée de refiscaliser les heures supplémentaires pour payer
mieux et plus le spectacle vivant comme le clame Aubry c'est aller à
l'encontre du monde ouvrier, mais cela correspond aux thèses de Terra
Nova qui veut changer de base sociale en laissant les ouvriers aux
souverainistes ; ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas de règles
et surtout la possibilité comme dans les entreprises américaines
d'évoluer via la formation permanente au bout de six mois de présence
dans l'entreprise : remplir des emplois sans qualification devrait être
temporaire et laissés plutôt aux gens dans le besoin ou fragiles
psychiquement.
-2°
la vraie justice sociale c'est le droit de demander tout son salaire,
le salaire complet, c'est-à-dire avec la part que le patron verse pour
la protection sociale afin que l'on puisse soi-même choisir l'assurance
et la mutuelle, quitte à se regrouper par entreprise, à diminuer aussi
la part patronale en échange d'une participation accrue aux dividendes…

la vraie justice sociale c'est l'impôt solidaire de la justice
distributive et non pas l'impôt progressif de la justice "sociale" si
vague (si étatiste en réalité) injuste et idéologique puisque si les
plus hauts revenus sont en effet à même de plus contribuer afin de
consolider et affiner l'Etat de droit, ils ne peuvent l'être que de
l'ordre de 25 à 30% sans être spoliés eux vraiment ; le reste de la
solidarité étant basé sur le volontariat via des fondations. La
solidarité partage, soulage, encourage mais n'assiste pas : car il vaut
mieux apprendre à pêcher qu'attendre la distribution du poisson. Ce qui
implique que même l'Etat de droit se doit d'être irréprochable avec des
contre-pouvoirs et des services publics pouvant être associés ou
délégués au privé puisque le fondement du bien commun c'est le mieux
être du public et non pas le fait de s'y substituer en son nom, ce qui
est un détournement de fonction, une captation inique de l'essence
démocratique qu'est le représentatif.
On
le voit, la fameuse justice sociale a été accaparée par la gauche pour
en faire une machine injuste et inefficace économiquement à la base de
son étatisme fondamental en réalité qui pousse les mauvaises
entreprises à la faute en tentant par exemple de pallier leur cash flow
en péril par la spéculation. C'est aussi à cause d'une protection
sociale et d'une organisation fiscale mal ficelées, clientélistes (avec
certaines niches fiscales), que certains détenteurs de capitaux sont
incités à spéculer et non à investir. Or, plutôt que de s'en prendre
"aux banques" il conviendrait de comprendre comment le mode de
production étatique a incité la mauvaise spéculation au détriment de
l'investissement, de la dette utile.
Il
est dommage que à droite et au centre on ait récupéré un langage
inégalitaire et injuste au possible, sous les apparences de "justice
sociale", alors qu'il s'agit d'un simulacre de justice qui renforce
plutôt les étatistes de tous bords, cette nouvelle classe parasitaire
qui s'appuie toujours sur des parts de vérité de l'humanité débridée
dont elle s'acharne à en faire des stigmates et des reliques. Mais il
est vrai que la droite et la gauche forment les angles d'un triangle
qui se rapprochent en fait bien souvent du fait de leur étatisme commun
alors que les libéraux forment le troisième angle qui tente de
contrecarrer la poussée des deux premiers comme le disait Hayek,
ce troisième angle étant le véritable socle de l'affinement
démocratique toujours à (re)construire. Et en France tout est à refaire
puisque l'étatisme est dominant au moment même de sa crise finale.
L'étatisme a poussé l'hypocrisie jusqu'à faire croire qu'il a été le
pompier de la crise financière de 2008 alors qu'il en fut le pyromane
bien en amont, les subprimes étant par exemple une création d'Etat.


lucien.oulahbib@free.fr
http://www.resiliencetv.fr/?p=9393
0664944909
http://lucien.samir.free.fr/biographie/index.html



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