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Action plastique à Aokas

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Action plastique à Aokas Empty Action plastique à Aokas

Message  Zhafit Lun 9 Aoû - 18:09

ELLE S'EST DÉROULÉE DU 18 AU 28 JUILLET ÉCOULÉ
Action plastique à Aokas



Du 18 au 28 juillet dernier, les arts plastiques étaient à l'honneur, à Aokas. Dès la matinée du 21 juillet, les Aokassiens ont remarqué la présence d'une douzaine d'artistes qui ont investi leur espace. Pour une semaine, avec un programme plein, ces artistes plasticiens, tous sortant de l'école régionale des Beaux-Arts d'Azazga, se sont donné rendezvous à Aokas, ceci sous la houlette de l'artiste plasticien Smaïl Ouchène, un natif de la région et enseignant à l'école des Beaux-Arts d'Azazga, pour se lancer dans une entreprise, sans précédant dans la région, en mettant en place un atelier de création avec un thème peu commun : «L'espace aokassien, un lieu et une mémoire». En fait, ce n'est pas une thématique, selon Smaïl Ouchène, l'encadreur du groupe, mais une évocation dans une territorialité qui privilégie le lien qu'on peut avoir avec le lieu et ses éléments que les éléments dans leur liaison. Une autre perception de l'espace chère à l'artiste qui cherche l'expression profonde et intime de ce lieu en question. Ce spectacle animé par ces artistes courageux qui ont défié les affres de la canicule, a donné une autre image à la ville. En effet, c'est une image inhabituelle et surprenante pour des citoyens qui ont découvert, sans préavis, des artistes postés sur certains endroits, absorbés par leurs oeuvres. Il y avait dans l'air, ce jourlà, une émotion faite d'étonnement et de fascination, sans oublier l'inquiétude de certains qui n'arrivent pas à comprendre ce qui se déroule sous leurs yeux inquisiteurs. Durant cette semaine intensément vécue par ces artistes, trois lieux ont été choisis, selon, des objectifs tracés dans le programme, et selon l'encadreur de cet atelier, «ces trois lieux nous permettent d'embrasser sommairement la territorialité de la région. Comme premier lieu d'expression, nous avons les escaliers de carapace avec toute leur rythmique qui nous permet de découvrir l'espace urbain aokassien, puis le cap Aokas, avec son côté marin et Sidi Rihane, avec son côté religieux et mythique», dit-il Cet atelier de création installé au niveau du camping « ex-Assirem tour » a été le lieu d'une intense activité créatrice. Pour certains artistes, ce fut une première expérience pour eux, cependant, pour d'autres qui ont déjà vécu quelques expériences contiguës, ils ont exprimé nettement leur satisfaction par analogie à ce qu'ils ont connu en d'autres lieux, notamment la créativité et l'esprit du groupe qui y régnait. Layachi Haddadi, Achour Tighilt, Hakim Toucherift, Mohand Saïd Idri, Juba Aït Aïssi, Saâdia Dengar, Ferroudja Lekadir, Chafia Bourni, Hamza Zabot, Abd Aali Haboussa, Smaïl Ouchène et Hamid Fettis comme invités, tous ces artistes débordant d'énergie, furent à la hauteur de l'événement et marquèrent les habitants d'Aokas. On gardera ce souvenir pour des années, dira Layachi, un plasticien de Feraoune

ESCAPADES ARTISTIQUES

Dans une ambiance de bonhomie et d'enthousiasme tous ces artistes plasticiens ont marqué, par leurs escales sur certains endroits dûment choisis, le quotidien des citoyens. Pour une première escale qui dura deux jours, nous avons les mythiques escaliers de carapace qui ont connu une présence hors du commun. L'atmosphère fut autre malgré le temps chaud et humide. À côté du nouveau café «carapace», on n'est pas prêt d'oublier cette image, où en sirotant son café sur la terrasse ombragée, on peut s'offrir le loisir d'admirer, non loin de là, une équipe d'artistes pleinement affairés et concentrés sur le motif. Il y avait du spectacle, de l'étonnement et de l'émerveillement. Le 23 juillet, dès la matinée c'était le tour du cap Aokas de connaître une autre ambiance. Ces artistes ont réussi à redonner un coup d'éclat à ce site malgré les tonnes d'ordures qui traînaient çà et là. Ce passage de la caravane artistique au niveau du cap Aokas, quoique courte, avait marqué les esprits des gens qui viennent admirer la splendeur du lieu. Dans ce décor idyllique, les visiteurs du jour ont été saisis par une autre image surprenante animée par une activité hors du commun. Ce jour-là, on ne regardait pas le paysage mais ces artistes qui s'exprimaient et qui traduisaient par leur langage l'âme du lieu. Le 24 et 25 juillet, la caravane arrive à Sidi Rihane, un lieu saint qui symbolise la confédération des Ath Mhend et ses sept villages. Là, l'ambiance était autre, encore une autre fois. L'aura mystique de ce lieu et sa mémoire furent à l'ordre du jour. Le soir, c'est le camping qui s'anime par une autre vivacité. De retour au camp de toile, les artistes qui se sont imprégnés le jour de la palette radieuse des sites visités, se remettent au travail pour restituer sur un autre volet, les impressions intériorisées. Jusqu'à une heure tardive on manipulait encore les matières et les outils. Cet atelier de création amovible était d'abord une initiative individuelle qui a trouvé un écho favorable chez quelques associations locales, à savoir le club amateur des jeux d'échecs «le cavalier fou» et l'association des activités de jeunes AAJ, qui n'ont pas rechigné à la tâche pour faire de cette idée un projet réel. Il n'est pas si évident qu'une telle initiative atteigne son stade de faisabilité étant donnée la non-familiarité des Aokassiens aux arts plastiques, toutefois le résultat était autre, malgré cet état virginal. Peut être aussi que cet état est le plus propice à la suggestion et à la création.

EXPOSITION À LA MAISON DES JEUNES


L'ultime escale dans ce voyage était au foyer de la Maison des jeunes Hariche Mhend d'Aokas, transformé en galerie d'art pour quelque temps. C'est une heureuse transformation, car, aujourd'hui, on peut s'y rendre non pas pour prendre un café ou autre, mais aussi pour admirer une exposition de peinture et de dessin. Il était tant qu'Aokas figure dans le patrimoine pictural, comme c'est le cas de plusieurs endroits dans le monde qui ont été au centre d'intérêt de plusieurs artistes. Si on n'a pas trouvé par le passé des artistes qui ont travaillé le motif Aokassien, cela a été un des mobiles des plus puissants pour ce groupe d'artiste pour inaugurer par son geste créateur une nouvelle ère.Avec un esprit émancipé, ils ont réussi une autre scène artistique. Ce sont ces pionniers de l'expression qui ouvrent le champ des possibilités de repartir avec une autre dynamique. À Aokas, nous avons d'abord la géographie pittoresque, le premier point de fixation d'où la poétique de l'espace qui immerge dans toute sa splendeur. Cependant, ce qui rend Aokas exclusive est l'expression du lieu. Cette notion du «lieu», nous la trouvons pleinement réfléchie dans l'oeuvre grandiose de l'historien français Pierre Nora «les lieux de la mémoire» qui invite à méditer sur la force des lieux qui subsument une mémoire qui vivifie une identité. Le lieu pour l'artiste recèle une autre sève, celle qui irrigue sa vision du passé, du présent et du futur. Mais pour l'artiste doté d'une imagination, la notion du passé perd son acception habituelle pour devenir «le présent du passé». Telle était l'esprit de l'exposition qui se déroule actuellement au niveau de la Maison de jeune «Hariche-Mohend» d'Aokas. Les artistes qui se sont consacré, durant une semaine, ont tenu, enfin leur promesse. Les citoyens d'Aokas, aujourd'hui, peuvent admirer ce travail qui leur est dédié.

ART, SOUVENIRS ET RÉMINISCENCES


Dès le premier jour de l'activité, les artistes ont envahi Aokas munis de leur matériel. Aux yeux de ces passants, il n'est pas question de passer inaperçus sans échanger quelques phrases avec ces artistes; pour quelques-uns, même s'ils ont du mal à contenir cette image, celle d'un artiste avec qui on peut échanger quelques mots est une des plus belles images à garder pour l'avenir. L'art, en somme, suscite l'émotion quand il est en action dans son environnement, et cela n'est pas parce qu’il est dit dans une théorie universelle sur l'art comme il plaît à certains, mais il a été vécu dans l'expérience du moment, ce qu'une théorie ne peut restituer par raisonnement. Cette expérience plastique à Aokas avait permis, cependant, d'accrocher certaines consciences locales qui espèrent à ce que l'art puisse un jour jouer son rôle dans le paysage culturel de la région. Les différents témoignages rencontrés sur le terrain révèlent l'intense besoin de la présence de l'art pour transcender l'«ordinaire». Certains témoignages qu'ont tenus les passants expriment une profonde tristesse, surtout d'avoir vécu d'une façon indifférente pour très longtemps. Il y avait un sentiment de deuil dans ce que racontaient les gens, c'est comme si on a perdu quelque chose d'une façon irréversible. En somme, il y a une sorte de magnétisme autour des artistes qui travaillaient en prenant en considération les petites anecdotes que tenaient les passants. Cette ambiance magnétique et pénétrante, qui s'est installée au tour de la personne de l'artiste, a provoqué une sorte d'adhésion des gens qui étaient là, à ce qui se réalise sous leurs jeux. Devant l'art, on se laisse aller, on est dans une ambiance laminaire qui nous guide vers l'ineffable, pour une seule fois on laisse de côté les mots pour rentrer dans un autre langage qui met en valeur notre silence le plus profond. Peindre Aokas est la résurgence d'un lieu qui défie le passé, c'est un acte qui construit même la mémoire du futur. Les artistes qui ont travaillé durant cette semaine ne connaissaient pas la région, au départ il n’y a que l'image extérieure qu'ils trouvent devant eux, mais au fur et à mesure que l'oeuvre s'accomplie, d'autres ingrédients manifestes viennent inespérément l'enrichir. En effet, plusieurs rencontres fortuites, provoquées uniquement par accident artistique ont donné une autre destinée à l'oeuvre en chantier. Combien de citoyens se sont arrêtés devant ses artistes absorbés par le travail pour leur témoigner, soit leur reconnaissance, soit quelques images enfouies dans leur mémoire. L'art attise les mémoires, réactualise un présent du passé, il unifie l'individu morcelé par les contingences du quotidien. Il n'y a pas pire sort pour nous que celui de vivre morcelé en soi-même sans avoir la moindre possibilité de se ramasser. Le morcellement de soi est une dissolution, une déficience au niveau des facultés sensorielles quelles soient motrices ou réflexives. L'art est celui qui tend toujours à réunifier l'être en luimême pour solliciter entièrement son potentiel, pour le repositionner à proximité du réel et le rendre prêt pour l'action positive. Le workshop organisé à Aokas est une prise de conscience a priori esthétique qui vise à débusquer l'aura aokassienne et qui invite en l'occurrence les Aokassiens non pas de voir autrement leur espace, mais de le regarder d'aller vers la dynamique du regard pour dépasser la passivité de la vision. Il y a de l'action dans le regard, notamment l'action de la découverte qui réinvente le nouveau cadre de vie. Donc, par delà l'action artistique il y a une réappropriation de l'espace aokassien que se soit Sidi Rihane, le cap et la ville ne sont qu'une première triade qui cerne sommairement la topographie vernaculaire d'Aokas. Ces lieux ne sont pas uniquement des paysages, se sont des scènes d'événements qui racontent une histoire, celle que nous gardons encore chaude dans les entrailles de la mémoire collective et les lieux de souvenirs sur le plan individuel. Dans la première partie du travail qui traite du paysage local et qui est aussi une étape synthétique ne vise pas uniquement une image à la carte postale, mais de permettre aux habitués de la région de revisiter ces lieux avec une sorte de commémoration, afin de rétablir le lien affectif latent longtemps oublié, de se réconcilier avec ces lieux, de les dépoussiérer, afin qu'ils surgissent à nouveau à la lumière de notre époque.

Hafit Zaouche

Le courrier d'Algerie (edition du 09/08/2010)
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Message  azemour Jeu 11 Aoû - 13:35

c'est pas avec un article sur les arts plastiques qu'on va faire unerévolution ,mais quand même khir ouelache
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