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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ?

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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ? Empty Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ?

Message  Jonas Mar 14 Juil - 16:01

A quoi aspire la kabylie?


La reconnaissance d'abord

La Kabylie est forgée par des siècles d'histoire, elle descend de la grande famille amazighe, comme les Chaouis, les Touaregs, les Mozabites et les Chleuhs. Comme toute l'Afrique Du Nord elle a connu invasion sur invasion. L'histoire moderne a fait que cette région d'Algérie se distingue des autres en construisant une personnalité (un habitus diront les sociologues) différente, une langue( le Kabyle ), une philosophie et un mode de vie (taqbaylit), et surtout une conscience. Après l'indépendance de l'Algérie auquelle elle a donné un lourd tribut, elle s'est investie dans le combat démocratique, aspirant à drainer les populations arabophones d'Algérie face à la junte militaire qui s'est accaparé du pouvoir, et dans la revendication de l'identité culturelle amazighe, aspirant à drainer les populations amazighophones de toute l'Afrique Du Nord face aux régimes dictatoriaux et arabo-islamistes qui leur dénient le droit à l'existence. C'est en Avril 80 qu'une brèche est cassé et que le régime algérien est bousculé. C'est le printemps Berbère et l'Algérie découvre sa diversité linguistique et culturelle. Les kabyles créèrent alors le Mouvement Culturel Berbère et revendiquent la berberité de toute l'Afrique du Nord, au moment ou le fait de parler kabyle à Alger est passible d'emprisonnement. Des années de lutte, un an de boycott scolaire, 126 jeunes assassinés en 2001 pour que Tamazight soit reconnue enfin comme langue nationale mais « jamais officielle » selon les propos de l'actuel président. Dans ses combats la Kabylie, après des dizaines d'années de sacrifice, reste seule. Pis, elle a tellement donné de ses enfants, notamment durant le printemps noir lorsque des gendarmes algériens tirent a balles explosives sur des jeunes manifestants, sans contrepartie ni reconnaissance, que sa population est épuisée et même désorientée. Les kabyles assument pleinement leur héritage historique , ils ne peuvent plus prendre en charge le destin du sous-continent, ils veulent vivre kabyles et le rester, avec leurs valeurs et sur leur territoire, ils aspirent à la reconnaissance de leur langue et la promotion de leur culture plusieurs fois millénaires, ils aspirent à la liberté, à la paix et au progrès.

La démocratie

Les deux seuls partis algériens classés dans la case démocratiques (RCD, FFS) sont kabyles, leaders, implantation et terrain politique, le MDSL de Hechemi Chérif , de tendance progressiste et le PST de Salah chawki, trotskyste sont kabyles et leur discours ne franchira jamais

la kabylie, les rares militants qu'ils ont en dehors de la kabylie sont originaires de la kabylie. Avec tous leurs efforts , leur discours algeriansite ils n'arrivent pas à sortir du « ghetto » kabyle.

La laïcité

On l'a vu, la seule région ou l'islamisme politique peine à s'implanter est la kabylie, avec l'encouragement de l'État algérien (école, associations religieuses, TV et mosquées )les islamistes restent très minoritaires en kabylie. Au cour des premières élections pluralistes algériennes, de Décembre 91, le FIS (Front Islamique du Salut )a remporté presque toutes les communes d'Algérie et plus que la majorité des sièges à l'assemblée mais pas un seul en kabylie.

Effectivement l'Islam est présent en Kabylie, presque chaque village a sa mosquée , mais nullement la vie des citoyens n'est régie par des lois islamiques ou des prédicateurs fanatiques, l'Islam relève de la sphère privée.
Le pluralisme syndical

L'UGTA, le syndicat unique rallié au régime a pratiquement mis la main sur toute l'activité professionnelle algérienne, cette organisations de masse monopolise l'action syndicale dans le privé et le public et elle peine à s'implanter dans une seule région, la Kabylie où l'on trouve des syndicats autonomes qui essayent de contrecarrer l'action de l'UGTA: SNAPAP, SATEF, FNTE, CNES...etc, et même les sections locales de l'UGTA sont en dissidence permanente avec leur centrale.
L'autosuffisance

En kabylie une tradition ancestrale a fait que l'individu compte sur soi, la mendicité et la sollicitation des autres, notamment de l'Etat, sont mal vus, une honte , elles sont bannies des mœurs locales. C'est l'individu qui contribue à la collectivité à travers Timecret, Tiwizi, Lewziaa et Tacemlit, des actions collectives visant le bien commun et auxquelles l'individu est tenu de participer, ce qui fait du kabyle un citoyen autonome qui n'attend rien de l'Etat. Nous sommes proportionnellement la communauté la plus importante en immigration, locale et outre-méditerranéenne. Les raisons sont d'abord économiques, la Kabylie s'est constituée sur le piémont de Djurdjura, versant nord Tizi,versant sud Tubirets (Bouira) ,la vallée de la Soummam et sur la côte méditerranéenne, de ce fait elle ne dispose pas de plaine ou de grand bassin d'emploi, la seule solution pour les population reste l'immigration

Les seules infrastructures étatiques en kabylie sont les mairies, les Dairas, les Wilayas qui, au lieu d'être des lieux de représentation populaire locale sont des représentations du régime au niveau local, des collectivités qui gèrent les affaires courantes avec toute la bureaucratie et la corruption que cela engendre, et bien sur de contrôler les populations locales. L'école a été faite dans le seul objectif d'arabiser et d'islamiser les kabyles puisque leur langue n'y est pas enseignée , le Français et l'Anglais sont enseignés comme un faire-valoir, je ne vais pas m'étaler sur l'école algérienne et ses tares, on a tous subi son dictat et on a tous vu ses résultats, une école productrice de terroristes et de corrompus. La seule erreur de l'État algérien en la matière est la construction de l'université de Tizi-Ouzou et les centres universitaires de Bgayet et de Tubirets. Ces infrastructures conçues au départ pour éloigner les étudiants kabyles des grandes métropoles arabophones, de peur de contagion . D'ailleurs le régime s'est rendu compte de la gaffe et pour la rectifier, ou plutôt en diminuer l'ampleur, fait tout pour appauvrir ces universités de moyens et d'encadrement, les trois universités kabyles sont souvent en grève.

L'universalité

Les kabyles , bercés par les chants des grand-mères de dignité et d'amour, grandis dans les valeurs de respect, de solidarité et d'hospitalité, nourris par les principes de démocratie et d'altérité aspirent à l'universalité, à la modernité et au progrès tout en s'attachant à leur identité kabyle, plusieurs fois millénaires, matrice de leur soif d'ouverture et d'universalisme à l'opposé des autres populations algériennes, attachées à la religion regardant non vers le nord mais à l'orient. La presse francophone algérienne dans sa majorité est de composante kabyle et son lectorat est, à part les grandes villes algériennes ou la bourgeoisie locale est francophone, se concentre en Kabylie. Deux tiers de la population algérienne immigrées en France est Kabyle, proportionnellement les kabyles représente un tiers de la population algérienne.

Le respect de la femme

La culture amazighe en général accorde une place importante à la femme, nous sommes parmi les rares civilisations ou la femme a gouverné et dirigé son peuple, Dihia et Tin Hinan ont été de grandes reines qui ont amené leurs peuples à la victoire contre l'occupant. En Kabylie « Laanaya n tmetut », autorité et respect de la femme en Kabylie, dépasse toute les autres. Il est clair que la société traditionnelle, notamment avec l'arrivée de l'islam, a minoré la femme et lui a fait subir beaucoup d'injustice, il reste que la polygamie en kabylie est très mal vue et même bannie. Les seules associations féministes en Algérie sont kabyles, « Tarwa n fadhma n soumer », du nom de cette première combattante-chef contre l'occupant français, qui a mené sa lutte vers Michelet dans les années 1850, et les premières militantes contre le code de la famille sont kabyles. On a vu aussi la mobilisation des femmes kabyles soi à l'université soi au sein des partis politiques et notamment les marches qu'elles ont organisées pendant le printemps noir. Une fois la kabylie autonome l'égalité homme-femme sera consacrée définitivement.

Un patrimoine culturel et une richesse artistique

Au-delà du fait linguistique, la Kabylie a donné naissance à des intellectuels et artistes de dimension universelle, Mammeri, Feraoun , Mimouni, les Amrouche: Taoues et jean , leur mère Fadhma At Mansour sont étudiés dans les universités du monde alors qu'ils sont méconnus et bannis de l'école algérienne. Slimane Azem, Cherif Khedam, Ait Menguellet, Idir, Matoub Lounès, Ferhat, Iguerbouchene ne sont pas uniquement des chanteurs ,musiciens kabyles mais ils représentent ce que la kabylie a donné de meilleur pour le patrimoine culturel universel. Interdits dans leur soit-disant pays, censurés dans les médias algériens, aucun algérien non kabyle ne les connait, il n y a qu'un Etat autonome kabyle qui pourra les faire connaître et promouvoir leur œuvres. l'Etat algérien préfère diffuser le « Madih » chant religieux, ou le Rai , dépenser des millions pour organiser des méga-concerts pour des chanteurs et chanteuses orientaux, égyptiens ou libanais.

De ce fait les kabyles minoritaires en chiffres en Algérie ne peuvent et ne doivent imposer leur modèle de société à tous les autres algériens aux valeurs aux antipodes, il n'y a que l'autonomie régionale qui peut être salutaire pour sa population.

En matière d'infrastructures économiques, à part la zone industrielle de Oued-Aissi et le port de Bgayet, construits justement dans les années 70 pour empêcher les kabyles d'aller dans d'autres régions aucun investissement createur d'emploi et de richesse n'a vu le jour.La zone industrielle de Oued-Aissi avec celle de DBK (ex-Mirabeau) sont actuellement dans un délabrement total, compression d'effectifs, prédation si ce n'est la fermeture simple sont le lot de ses unités industrielles, c'est le cas à Tubirets et à Bgayet. Les rares investissements locaux sont d'initiative privée, c'est le cas de la zone industrielles d'Akbou . Le port de Bgayet qui jouit d'une situation géographique importante est à l'asphyxie. Comme toutes les entreprises portuaires algériennes il est à l'abandon et livré à la prédation. D'ailleurs, à propos de ce port et à l'aune du développement du commerce entre l'Europe et la méditerranée un projet visant l'extension de tous les ports méditerranéen, en Algérie c'est celui-ci qui a été choisi, ce qui n'est pas du goût des autorités algériennes qui bloquent le projet. Il est à noter que les grands complexes industriels, construits sous l'ère de Boumedien, à Rouiba, Annaba (El Hajar) et surtout la Sonatrach, la seule entreprise nationale florescente et exportatrice, le levier de l'économie algérienne, comptent un nombre important de personnel et d'employés kabyles, non par favoritisme mais pour leurs compétences, mais jamais des postes importants de hauts cadres ont été confiés aux kabyles, tout simplement par méfiance de ces derniers. C'est le cas aussi dans l'institution militaire, rarement un kabyle accède aux postes d'officiers supérieurs ou de général sauf pour le remercier à la retraite ou une fois convaincu de sa servilité et son allégeance au régime. Après l'assassinat de Matoub Lounès et pendant les évènements du printemps noir tous les kabyles, actifs et surtout appelés, ont été désarmés et mis en récupération, de peur que ces derniers désertent avec leurs armes et leurs bataillons pour rejoindre leur région. Ce n'est pas du racisme cela?

Économiquement démunie, culturellement appauvrie et politiquement isolée, la Kabylie sombre dans les années les plus tristes de son histoire, chômage endémique, islamisation rampante, fléaux sociaux jamais connus sont le lot quotidien de cette région qui meurt au grand dam du régime algérien qui a juré son avilissement, et des islamistes qui en font une ultime terre de conquête et un refouloir de leur rêves les plus fous, tout cela au vu et au su de ses enfants qui préfèrent se voiler la face sous l'illusion algeriansite.

Nous ne pouvons pas changer les algériens, nous avons peut être échoué mais nous nous sommes certainement trompés, nous sommes linguistiquement différents, sociologiquement divergents et politiquement définitivement opposés. On ne peut pas imposer notre vision aux autres algériens, et nous ne pouvons plus subir éternellement leur politique et leur vision, à eux de choisir le projet qu'il leur convient, islamiste ou autre, mais on ne peut pas attendre à ce qu'ils nous suivent ou qu'ils nous comprennent. Le pouvoir algérien a certainement réussi à policer et à terroriser la population algérienne mais objectivement l'un soutient l'autre, le seul risque majeur pour les deux est l'accession des kabyles à leur autonomie pour l'un, et au pouvoir pour l'autre , Matoub l'a dit: « ...aqbayli ur ihekem ghes yeghra yezwar …

...dwas a ncereg tamurt anefru s tura... »

C'est pour toute ces raisons que la kabylie doit accéder à son autonomie, son seul salut. Que les kabyles se rendent à l'évidence et qu'ils se donnent les moyens de leur émancipation. Nous sommes un peuple et nous avons droit à notre Etat, un Etat qui nous protégera et nous valorisera. Le MAK a initié le projet, aux kabyles de le concrétiser.

Nous aspirons à donner un nouveau souffle à notre chère Kabylie, à lui tracer un autre destin, nous la voulons démocratique, laïque, profondément kabyle et résolument moderne et universelle.


Habib Mekdam
Jonas
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Date d'inscription : 05/08/2008

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Message  over_doz Mar 11 Aoû - 18:41

vieux discours mon ancle
over_doz
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Message  Azul Mar 3 Mai - 23:37

a lire surement
Azul
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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ? Empty Re: Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ?

Message  azemour Mar 3 Mai - 23:57

c'est trop long et fatigant donc cette idée d'autonomie est fatigante aussi ,d'ou sa non faisabilité.
azemour
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Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ? Empty Re: Pourquoi l'autonomie de la Kabylie (partie II) ?

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