Décès du poète Mustapha Achouche

Président du “Club des poètes de Béjaïa”, basé à la maison de la culture, Mustapha Achouche est décédé à l’âge de 58 ans après une longue maladie

Natif de M’zid, dans l’Akfadou, il était la cheville ouvrière de ce cercle de poètes qui aura effectué plusieurs sorties sur la terrain et animé autant de récitals.

Avec sa disparition, “La poésie vient de perdre un fervent serviteur”, écrivent ses amis du Club des poètes qui insistent sur la poursuite de son œuvre et notamment la concrétisation du projet de “rencontre nationale de poésie de Béjaïa”.

Ils demandent aussi de baptiser du nom du défunt, ce club dont il était le principal animateur.

que dieu l'accueil dans sont vaste paradis.

Le Club des poètes de Béjaïa rend hommage au poète Mustapha Achouche, du 8 au 18 juin. Au programme, des prises de paroles à la Maison de la culture Taous-Amrouche, la projection d’un film sur le poète, la réalisation d’une stèle sur la tombe du défunt et d’autres activités. Mustapha Achouche est né le 11 juin 1951 au village M’Zid, dans la commune de Tifra, sur les hauteurs de la vallée de la Soummam. Son enfance sera marquée par la Guerre d’Algérie. Son père sera assassiné par l’armée française en 1957. Les Français font évacuer le village natal du poète. Le jeune Mustapha et sa famille se réfugient au village Tighilt Taouraght. C’est là-bas que l’artiste fréquenta l’école. Il n’étudiera que deux années, lui qui aimait déjà lire et décrypter les secrets de la vie. Mustapha Achouche ne reviendra au village qu’il a vu naître qu’après l’indépendance. Très jeune, il commence à travailler pour subvenir aux besoins de la famille et aider sa mère et son unique soeur. Il sera tour à tour paysan, éleveur avant d’aller à Saïda, où il fera un stage pour devenir agent de sécurité. Achouche sera employé, de 1978 à 1982 ,au CHU Mustapha Bacha, à Alger, avant d’aller travailler à l’usine Sonitex de Remila, à Sidi Aïch, jusqu’en 1991 date où quittera l’usine pour verser dans le commerce. Il serra épicier au village, ensuite restaurateur à Béjaïa-ville puis à Sidi-Aïch. Le fils de M’Zid élabore ses premiers poèmes à l’âge de 19 ans. Dans ses écrits on retrouve les rudes épreuves de sa vie. En 2006, lors d’un gala de solidarité en hommage à la chanteuse kabyle Siham Stiti, Achouche monte sur scène et déclame ses poèmes à la Maison de la Culture de Béjaïa. Depuis, le talentueux poète sillonnera la Kabylie pour réciter ses écrits très bien ficelés. Avec un groupe d’artistes de Bgayet, Mustapha Achouche fonde un club de poètes qui serra domicilié à la Maison de la Culture. Ce club sera sa deuxième famille. Il se consacre pleinement aux rencontres poétiques et aux multiples récitals, devenant un habitué de festivals comme « Adrar N’Fad ». Malgré la maladie, Mustapha Achouche avait une philosophie particulière pour faire face aux souffrances de la vie et réinventer l’espoir, développant une sorte de force tranquille. Le 25 avril 2009, Mustapha Achouche quitte ce monde à l’âge de 58 ans. Il repose au cimetière de son village natal. Mais il n’est pas mort. Un poète ne peut pas mourir. Le Club des poètes de Béjaïa porte son nom. L’oeuvre complète du poète serra publiée prochainement.
Mohand Cherif Zirem