Béjaïa : Plus de 6 millions d’estivants enregistrés

Pourtant, il a fallu attendre près de deux heures pour voir, enfin, les membres de l’APW aborder les points inscrits à l’ordre du jour. En effet, une multitude d’autres points ont été privilégiés et furent sujets à une grande polémique, tels la situation des subsahariens qui ont envahi la wilaya, qualifiés par certains de réfugiés et par d’autres de clandestins. On aborda également le sujet des salaires des élus à l’APW et leur niveau d’instruction, celui du renouvellement des commissions permanentes et le cas des deux dissidents du FFS qui veulent se constituer en groupe. Les débats furent tellement houleux qu’ils ont fait réagir le président de l’APW qui ira jusqu’à proposer la dissolution d’une APW qui excelle dans la cacophonie. Ce n’est qu’aux alentours de midi que la parole fut donnée au directeur du tourisme pour présenter le bilan de la saison estivale même si, officiellement, celle-ci ne s’achèvera qu’à la fin du mois en cours. Son intervention fut interrompue pour procéder en urgence à l’adoption de la répartition des crédits inscrits au chapitre 914 du budget supplémentaire de l’exercice en cours, présenté par Saddek Khelladi, président de la commission Jeunesse, sport, culture et affaires sociales. 305 associations sportives ont bénéficié de subventions d’un montant global de 12 126 000 000 de dinars. Reprenant la parole, Abdelkayoum Ladhraa, premier responsable du secteur du tourisme, donnera un aperçu du déroulement de la saison estivale. Il dira que pour la réussite de la saison estivale, notamment en matière d’hygiène, une enveloppe financière de plus de 6 milliards de centimes a été dégagée. Ce point fera d’ailleurs réagir, lors des débats, un élu qui se dira étonné qu’une telle somme n’ait pas pu rendre les plages plus fréquentables. Le problème d’hygiène persiste en effet à Béjaïa, région belle mais sale, fera remarquer un autre élu. Dans son rapport, le directeur du tourisme soulignera toutefois que les plages de Béjaïa ont accueilli plus de six millions de baigneurs et plusieurs centaines de milliers de touristes ayant séjourné dans les 42 hôtels, 24 campings, 17 centres de vacances et de loisirs et plusieurs centaines de logements loués auprès des particuliers. Pour ce type d’hébergement,  les services de la direction du tourisme n’ont pas pu avoir de données précises.  Seuls 16 appartements loués par leurs propriétaires ont été déclarés. Le déficit en capacités d’accueil est compensé par les campings et cette forme d’hébergement, à savoir la location chez l’habitant, formule commercialisée par contact direct ou par l’entremise des agences immobilières. Malgré les efforts, Béjaïa continue de broyer du noir durant la saison estivale. Le sous-équipement des plages, le squattage des espaces balnéaires, le manque de professionnalisme, les pénuries récurrentes d’eau et le manque d’espaces d’accueil et d’information des touristes font partie de la liste non exhaustive des contraintes. Le littoral  de Béjaïa est une belle côte qui alterne plages et paysages, mais c’est hélas un beau tableau pour un bilan désastreux. Pour le wali, le tourisme est de par le monde une industrie qui doit être gérée par des professionnels. Le déficit en la matière a fait que la saison estivale a été très mal vécue. Pour y remédier et parler de développement du secteur, il faut commencer par développer les mentalités, dira-t-il. En conclusion, le directeur du tourisme, optimiste, dira que grâce aux divers projets en cours ainsi qu’aux enseignements capitalisés, de ces dernières saisons, la prochaine saison estivale connaîtra des améliorations probantes.

6 508 nouveaux inscrits à l’université

Le secteur de l’enseignement universitaire a été le deuxième point abordé. Le recteur a présenté un tableau sur la rentrée universitaire laquelle a débuté le 1er du mois en cours par la reprise des activités pédagogiques et scientifiques notamment celles concernant l’achèvement des examens de rattrapage et des soutenances de mémoires et de thèses. 6 993 nouveaux bacheliers ont été enregistrés dans la wilaya de Béjaïa qui occupe le 8e rang à l’échelle nationale. 6 508 se sont inscrits dans les 16 filières classiques et celles du LMD des facultés de l’université de Béjaïa. D’ailleurs, la wilaya est l’une des premières universités à adopter la nouvelle architecture des enseignements LMD suite à la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. L’encadrement de l’université, le volet pédagogique, les accords de partenariat  et les différents programmes et post-graduation ont été passés en revue par le recteur qui a eu à répondre, également, aux questions des élus. La présentation du secteur des œuvres universitaires a été faite par les deux directeurs des résidences des régions de Béjaïa et d’El Kseur.  30 455 élèves sont transportés par les 245 bus répartis sur 37 lignes en urbain et 28 lignes en suburbain, alors que plus de 43 000 repas sont servis quotidiennement. Une dizaine de résidences sont opérationnelles en attendant la réception des deux résidences d’Amizour en cours de réalisation. Dans le cadre du programme du quinquennat en cours, l’université de Béjaïa a bénéficié d’un programme de 12 000 places pédagogiques et dépendances et 6 000 lits. Ils ont été répartis à concurrence de 6 000 places et 1000 lits au campus d’El Kseur et 6 000 places et 5 000 lits au campus d’Amizour. Il est utile de souligner que 6 000 autres places pédagogiques ont été attribuées à l’université de Béjaïa dans le cadre d’un programme complémentaire lesquelles seront implantées à Aboudaou et Targa Ouzemour. Les responsables du secteur ont déclaré avoir pris leurs dispositions pour restituer l’ex-ITE d’Aâmriw à l’éducation nationale et les 250 logements de Sidi Ali Lebher à l’OPGI.

La déperdition scolaire un fléau à combattre

Le dernier point débattu était celui de la rentrée scolaire que développera en chiffre le directeur de l’éducation. La situation des structures éducatives et le programme en cours de réalisation pour les trois paliers ont été donnés par l’orateur. Il n’omettra pas de faire de même pour la situation des constructions en préfabriqué susceptibles de contenir de l’amiante et les dispositions prises en vue de les remplacer. Une douzaine d’écoles primaires, cinq collèges et autant de lycées sont concernés. La généralisation de l’enseignement de Tamazight a été également au menu de l’intervention du premier responsable du secteur. Enfin, selon les chiffres avancés, le nombre moyen d’élèves par division pédagogique, à travers les écoles de la wilaya, est de  22 pour le primaire, 25 pour le moyen et 30 pour le secondaire.  Durant les débats, plusieurs insuffisances sont été relevées par les élus. L’une d’elle les résume toutes. L’échec ou la déperdition scolaire sont une autoroute qui mène droit vers les fléaux sociaux. Un enfant exclu de l’école sans aucune formation est comme un bébé séparé de sa mère, dira le même élu qui rappellera que l’école doit jouer pleinement son rôle qui est d’éduquer et d’armer les hommes de demain.