Panneaux publicitaires à caractère salafiste à Béjaïa : Les citoyens dénoncent le laxisme des autorités

Panneaux publicitaires à caractère salafiste à Béjaïa : Les citoyens dénoncent le laxisme des autorités

Depuis quelques années, on assiste à une réapparition inquiétante du discours salafiste. Alors qu’on croyait que le discours des années 1990 n’était qu’un mauvais souvenir, voilà que les salafistes empruntent de nouvelles voies pour distiller leurs prêches de la haine.

Après les prêches incendiaires et autre islamisation à outrance de la société, voici venu le temps de la publicité salafiste. Des panneaux publicitaires traitant de la foi, de l’alcool et de l’islam ont vu le jour, la semaine écoulée, à Béjaïa. Des dizaines de panneaux ornent les rues des villes de la wilaya, où on pouvait lire des hadiths, des versets coraniques et des orientations religieuses, comme si les mosquées et autres lieux de pratique ne suffisent plus pour prêcher la parole de Dieu.

Cet acte délictueux est commis au vu et au su des autorités qui n’ont pas réagi à cette campagne d’islamisation, pourtant la publicité est régie par des lois et obéit à des règles connues. Or, le silence des autorités - aucune réaction jusque-là - risque d’installer un climat de confusion chez les citoyens, qui ont tenu à dénoncer cette pratique. « Il est tout de même curieux que les autorités n’aient pas encore réagi à cette pratique », s’étonne Madjid, résident de la ville d’Akbou, où les panneaux ornent la RN12 reliant Alger à Béjaïa. « A Ighram, un panneau évoque l’alcool et s’appuie sur des paroles du Prophète », a-t-il informé, avant d’ajouter que « si les pouvoirs publics ne mettent pas fin à cette tentative radicale d’islamiser la société, nous serons obligés de prendre nos devants ». Plusieurs autres citoyens évoquent, quant à eux, « l’autorité qui a autorisé l’affichage de ces publicités». Selon une source, il s’agit d’un homme d’affaires islamiste qui aurait loué « ces espaces » pour sa campagne moralisatrice. « Seul le ministère des Affaires religieuses a le droit de diffuser le discours religieux », s’est emporté un citoyen, en soulignant que « c’est une grave dérive.

Cette action peut entraîner des troubles de l’ordre public ». Revenant sur la question, Madjid a, quant à lui, dénoncé « le laxisme» des autorités, qu’il assimile à une « volonté d’ouvrir la voie aux salafistes et autres prêcheurs de haine », dans le but, ajoute-t-il, « d’attenter aux pratiques religieuses connues dans la région ». Cette nouvelle méthode de faire chez les militants salafistes risque toutefois de charrier des réactions inattendues chez les citoyens, qui se sentent visés par une campagne salafiste violente et par-dessus tout en plein mois de ramadan.

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