Le Qatar finance le terrorisme, selon les renseignements français

Ce richissime mais lilliputien émirat pétrolier en train de profiter de la crise mondiale pour placer ses capitaux un peu partout, n’a jamais fait secret de ses sulfureuses accointances depuis l’éclatement du «Printemps arabe» en 2010.
L’information a de quoi donner carrément froid dans le dos. Car, s’il était déjà de notoriété publique que le Qatar n’a jamais éprouvé le moindre scrupule à traficoter, à armer et à financer des mouvances islamistes radicales et djihadistes, semblait quand même rebuter à franchir une certaine ligne rouge qui aurait pu le placer en faux avec les armées et les services secrets occidentaux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le très informé «Canard Enchaîné», spécialisé dans ce genre de scoops, annonce en effet dans sa dernière livraison citant les non moins bien informés éléments de la direction du renseignement français, que « le Qatar finance les terroristes d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) ». Il s’agit là des deux groupes les plus virulents et les plus sanguinaires, que les services secrets et polices du monde entier traquent partout à travers la planète. «Selon les renseignements recueillis par la DRF, les insurgés touareg du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ançar Dine, Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar». «Les prises d’otages, les trafics de drogues ou de cigarettes ne peuvent donc suffire à ces islamistes très dépensiers», commente Le Canard Enchaîné. «Le tout nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n’ignore aucune des mauvaises nouvelles arrivées d’Afrique subsaharienne». Et rien de l’implication du «vilain petit Qatar», formule d’un officier d’état-major, dans la «capture» du Nord-Mali par plusieurs mouvements djihadistes», écrit l’hebdomadaire qui avait déjà, le 26 mars, cité des accusations portées par la Direction générale de la sécurité extérieure (services secrets français) contre «ce riche émirat pétrolier». Dans son édition de cette semaine, Le Canard Enchaîné relève la confirmation des accusations par la DRF qui décrit le Sahel, immense territoire, comme «un nouveau sanctuaire terroriste» à cause de l’activité qatarie, notamment. «Personne ne devrait s’en étonner», estime Le canard Enchaîné, qui rappelle qu’en France, «depuis trois ans, politiques et militaires sont conscients du danger».
La gravité de pareilles révélations pourrait infléchir la position, par trop complaisante, de plusieurs capitales occidentales à l’adresse de ce petit émirat devenu le financier mondial du terrorisme dans le monde, alors que la Libye en est devenue le sanctuaire, où sont basés l’essentiel des camps d’entraînement d’Al-Qaïda, la «maison-mère» de cette indicible nébuleuse ou entreprise du crime.
Kamel Zaïdi