CORRUPTION A SONATRACH : Bouteflika parle pour préserver le clan

L’ancien ministre de l’énergie et des mines Chakib Khelil et le neveu de l’ancien ministre des affaires étrangères, Farid Bedjaoui pourraient répondre seuls devant la justice algérienne qui, emboitant le pas à la justice italienne, enquête sur de grosses affaires de corruption qui les impliqueraient.



Le chef de l’Etat, ne pouvant assister, coi, aux déballages médiatiques récurrents, a parlé aujourd’hui. Dans un message au secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Said, auquel il avait recommandé d’aller célébrer la journée du 24 février à Tigantourine, Bouteflika a indiqué qu’il ne peut pas passer sous silence les scandales en question. « Je ne peux pas passer sous silence ces scandales révélés récemment par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach », a-t-il écrit, ajoutant que « Ces informations soulèvent notre révolte et réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l'écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation. » La réaction dénote chez Bouteflika la peur d’une éclaboussure qui pourrait l’atteindre personnellement ou, du moins, des personnes de son clan intime. D’autant que ces affaires de pots-de-vin et de commissions perçus par Chakib Khelil et Farid Bedjaoui se situent durant son triple mandat présidentiel, soit entre 2000 et 2010. Il semble dire, à travers son message, que si corruption il y avait, il est l’œuvre des seuls personnes citées dans les arrêts de renvoi des justices italiennes et canadienne. Ce qui dans le langage politique algérienne peut se lire comme un double message; adressé à l'opinion et...à la justice.




Hamid Guerni

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