L’attaque d’In Amenas fera-elle entrer l’Algérie dans la guerre ?

Un groupe terroriste a mené, ce mercredi à l’aube, une attaque spectaculaire contre un site pétrolier d’In Aménas, dans le Sud algérien, tuant plusieurs personnes et prenant en otage plusieurs dizaines de ressortissants étrangers. Par son caractère exceptionnel et à fort impact médiatique, l’attaque, intervenue dans la portion de territoire la plus sécurisée du pays, illustre la complexité de la guerre déclenchée il y a six jours par la France au Mali.

Malgré les assurances de Dahou Ould Kablia, les Algériens ont plus d’une raison de craindre les conséquences imprévisibles d’un conflit armé, l’Algérie a été forcée d’apporter sa caution, pour des raisons qui restent incompréhensibles pour une large majorité de la population. La guerre atypique qui se joue sur le terrain au Mali n’est pas un conflit classique dans la mesure où les règles et les protagonistes sont connus à l’avance. La nouvelle guerre est complexe.

L’Algérie, qui a apporté sa caution à l’intervention française, a‑t‑elle bien perçu cette guerre dans toute sa complexité et toutes ses dimensions ? A‑t‑elle mesuré le risque encouru en s’engageant dans une aventure guerrière dont les dividendes ne seront pas forcément les siens ? En tout état de cause, ce qui prend les allures humiliantes d’une navigation à vue est surtout interprété comme un fiasco total, y compris pour les services de sécurité, au pays où les euphémismes et autres formules spécieuses sont devenus la voix officielle de l’Algérie à l’étranger.

Et alors que la guerre n’en est qu’à ses débuts, qui peut garantir que l’Algérie ne sera pas ciblée dans ses intérêts vitaux, avec cette naïveté pour ses dirigeants de croire que l’on peut mener une guerre à distance, ou laisser le soin à un pays "ami" de faire le boulot à sa place. En cas d’afghanisation de la guerre au Mali, l’Algérie sera assurément le premier pays de la région à payer la "douloureuse".

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