Les deux médaillés de Pékin ciblent clairement le ministre Hachemi Djiar

Les deux médaillés de Pékin Soraya Haddad et Benyekhlef refusent de se présenter à la Fédération pour y retirer leurs chèques. Ils auraient souhaité que ces “symboliques” cadeaux leurs soient offerts lors d’une réception appropriée que le ministre n’a pas pensé visiblement à leur accorder.

Ainsi, dans un communiqué rendu public par les deux athlètes algériens, en l’occurrence, Soraya Haddad, médaillée de bronze, Amar Benyekhlef, médaille d’argent, ils " s’insurgent " contre le mépris affiché à leur égard par le ministre de la Jeunesse et des Sports.

Les deux athlètes estiment que la participation aux JO est à elle seule " le rêve de tout sportif d’élite."

Ils ajoutent, par ailleurs, qu’il est difficile d’exprimer l’extase qui " s’est emparée de nous à notre retour au pays ", en constatant que " le peuple algérien a partagé avec nous ce bonheur ", toute cette fête a eu lieu, en l’absence de M. Djiar. Sur un autre volet, les deux médaillés de Pékin, les seuls qui avaient permis à l’emblème national de flotter aux côtés des drapeaux des autres nations, regrettent que El Hachemi Djiar le ministre de la Jeunesse et des Sports, n’ait pas daigné les recevoir, que ce soit à l’aéroport ou dans les autres cérémonies organisées en leur honneur.

Djiar mis à l’index

Tout en avouant que le geste de plusieurs institutions publiques et privés, qui ont exprimé leur reconnaissance aux deux athlètes en organisant en leur honneur de sympathiques réceptions pour leur offrir des récompenses matérielles conséquentes, les honorant, ils ajoutent que l’absence incompréhensible et regrettable du ministre durant toute cette période, "nous a laissé un goût d’amertume."

La déception des deux athlètes semble les affecter en leur for intérieur. Pour eux, " les deux médailles décrochées après des années de travail et de persévérance, ce n’est pas important pour le ministre du secteur ".

Et d’ajouter que, le ministre "donne l’impression de sous-estimer cette victoire, en décidant de nous payer avec la somme de 1 500 000 DA pour la médaille d’argent et de 750 000 DA pour la seconde." Ces sommes sont, de l’avis des athlètes, "largement inférieures aux récompenses attribuées par les institutions et organismes étrangers au secteur du sport."

Une prime en deçà des attentes

D’autre part, Soraya Haddad et Amar Benyekhlef indiquent qu’ils auraient pu accepter ces sommes " en dépit de leur insuffisance indéniable, si vous aviez pris la peine, en s’adressant au ministre, de nous les attribuer d’une manière respectable, en réception par exemple ". Pour eux, l’absence du ministre et la manière avec laquelle ils on été conviés à récupérer leurs "cadeaux," "leur inflige une humiliation," car, avouent-ils, "nous étions invités, par courrier à nos domiciles, à nous rapprocher de notre fédération afin de retirer les chèques." Melle Haddad et M. Benyekhlef ajoutent qu’ils auraient accepté " si notre conscience avait assez de force pour renier le travail effectué et le sacrifice consenti par le staff médical.”

Le dédain et la non-reconnaissance de la prestation de ces deux athlètes lors des JO de Pékin renseigne, on ne peut mieux, sur le déclin de l’esprit d’encouragement et d’accompagnement dont devaient faire preuve les responsables, qui sembent préférer dépenser l’argent du contribuable dans des circonstances inutiles.
Mohamed Mouloudj