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Écrivains de la diaspora kabyle : le chant des chemins qui montent

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Message  Aokas Ultras Dim 30 Sep - 19:03

Écrivains de la diaspora kabyle : le chant des chemins qui montent

Bel article de Mustapha Amarouche sur "Allah au pays des enfants perdus" dans le journal La Presse

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Par Mustapha Amarouche



La Kabylie constitue un important bassin d'immigration pour le Québec. Parmi ceux venus de cette région algérienne à la beauté époustouflante et à la forte identité culturelle, certains suivent au Québec un parcours atypique. C'est le cas de Karim Akouche, jeune homme à l'épaisse chevelure indomptée qui frappe dès l'abord par son calme et son amabilité.

Après sa pièce de théâtre «Qui viendra fleurir ma tombe» jouée à la place des arts, il publie son roman au titre évocateur' Allah au pays des enfants perdus' chez la maison d'édition Dialogue Nord-Sud qu'il a créée avec des amis dans le but, dit-il, d'aider les nouveaux talents.

Akouche plonge dans le quotidien ordinaire de jeunes montagnards. Zof le berger, Ahwawi le mélomane et Zar l'étudiant s'entêtent à vivre, plutôt à survivre, malgré le chômage, la menace islamiste, la corruption.

Le refoulement des désirs sexuels et l'absence de loisirs constituent le lot commun des jeunes algériens qui, désabusés par tant d'obstacles à la vie, sont taraudés par le rêve lancinant du départ. Mais cet ailleurs mirifique est souvent inaccessible, car de nouveaux rideaux de fer protègent désormais les paradis occidentaux.

Les rêves contrariés partent alors en fumée par immolation ou se perdent dans les eaux de la méditerranée dans des embarcations de fortune. Étranges destins que ceux de ces jeunes, dont les parents, pleins de convictions, ont lutté âprement pour l'indépendance et qui risquent aujourd'hui leurs vies pour rejoindre le pays des anciens colonisateurs.

Pourtant les personnages d'Akouche ont le mérite de croire que la vie reste possible, même nourrie uniquement d'espoir. Quand leur dernier sanctuaire, le centre culturel, est incendié par des islamistes venus d'ailleurs, les amis décident de foutre le camp. Ni la splendeur de la montagne ni la beauté envoûtante des filles aux yeux pleins de promesses ne suffisent à les retenir.

Ils prennent attache avec un passeur qui leur fait payer à prix fort des visas. Ironie du sort, ils sont plus tard pris par les gardes-côtes alertés par celui même qui leur a vendu les visas. Les voies de la corruption sont impénétrables. C'est le retour au cauchemar.

Les destins tournent en boucle, les embûches multiples tuent la liberté à la source du rêve. Les jeunes kabyles vouent leur vie à la recherche désespérée d'un bonheur qui s'entête à jouer l'arlésienne.

À travers ces personnages de réalité-fiction, Akouche nous mène sur les chemins de montagne à travers les haies de cactus, la magnificence des buissons de genets, les oliveraies généreuses et les champs de coquelicots où les rêves, même assassinés, ne cessent de ressusciter. Les écrivains et artistes kabyles, où qu'ils partent, emportent avec eux le chant puissant des chemins qui montent.



(Voir ce lien : http://www.lapresse.ca/debats/le-cercle-la-presse/arts/201209/24/48-1264-ecrivains-de-la-diaspora-kabyle-le-chant-des-chemins-qui-montent.php)

Aokas Ultras

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