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Akli D : « Béjaïa a produit des artistes de renommée internationale »

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Message  Aokas Revolution Jeu 6 Sep - 15:58

Entretien avec Akli D

Il était l’un des insurgés du printemps berbère de 1980. Contraint à l’exil, Akli D a choisi de chanter la liberté, l’espoir et les aspirations des jeunes générations dans les métropoles du monde entier. Propulsé sur la scène internationale avec des titres comme « C’es pas facile », « Malik » ou encore « Anfas Trankil », il a su se faire un chemin d’artiste international tout en restant très proche des siens. Invité par Square Événement de Béjaïa, en janvier dernier l’artiste a fait salle comble durant deux jours. Avec sa courtoisie habituelle, Akli D a bien voulu répondre à nos questions.

Que pensez-vous de la vie culturelle à Béjaïa ?

Vgayet est une ville que j’aime beaucoup. Je connais d’autre villes comme San Francisco, Monpellier, Barcelone et puis il y’a Béjaïa avec son charme particulier. Il fallait partir ailleurs pour découvrir le charme de notre pays. C’est une ville culturelle, elle a une histoire, et c’est une ville qui a inspiré beaucoup d’artistes grâce à sa nature, ses beaux paysages, la mer et Yemma Gouraya. Béjaïa a produit des artistes de renommée internationale. J’espère un peu m’installer à Béjaïa. J’aimerai bien connaitre mieux cette ville et la faire connaitre à ceux qui ne la connaissent pas. C’est une ville qui commence à bouger à être connue par ses festivals. Il y a un coté culturel qui est important, qui n’est pas encore assez développé, assez visible mais je sais qu’il y a beaucoup d’artistes, de musiciens, de peintres d’ici. Le théâtre y est aussi très actif et il y a beaucoup de gens qui ont réalisé des choses formidables.

Dans votre dernier album Paris Hollywood, Vous avez beaucoup de chansons en français, pouvez vous nous en parler un peu ?

Au dernier album, j’ai chanté beaucoup de chansons en français parce que je veux m’adresser aussi aux Français, en ce qui concerne l’exil. On a beaucoup chanté sur le pays mais il est temps aussi qu’on s’adresse aussi aux Français, à cause des problèmes qu’il y a, comme le racisme et on voudrait bien qu’ils soient résolus, par rapport à notre communauté qui vit en France. Je veux m’adresser, également aux beurs (enfants issus de l’émigration NDLR) et aux autres nationalités qui ne comprennent pas le kabyle. Il y a beaucoup de personnes qui ne comprennent pas le kabyle qui me demandent ce que je chante donc je veux leur faire passer le message aussi.

Justement, comment est elle vécue, cette montée du racisme par la communauté, kabyle et algérienne en France ?

Moi je ne peux pas répondre aux noms de tous les artistes. Le racisme je ne lui donne pas de l’importance car c’est une question politique. Car Marine Le Pen, même si elle arrive au pouvoir elle ne va pas rester longtemps parce que ce n’est pas avec un sentiment de racisme qu’on peut gérer un pays. Il y avait un élu de l’extrême droite en Autriche, il n’est pas arrivé loin. L’extrême droite est une balle de ping-pong entre la gauche et la droite. C’est vrai que cela fait un peu peur car il y a des gens qui sont morts parce qu’ils sont victimes du racisme. Il y avait Malik Ouskine du temps de Pasqua et plein d’autres qui sont pas connus, mais lui c’est un étudiant mort en 1986. Le racisme en France est très visible, aujourd’hui à cause de la crise économique sinon il y a du racisme dans tous les pays, la discrimination sociale, culturelle ou raciale.

Vous êtes installé en France ou aux Etats Unis ?

J’ai toujours habité en France ou du moins en tant qu’artiste. J’étais, effectivement aux Etats Unis pour mes études dans une école de cinéma là-bas. En plus je bouge beaucoup, notamment à Barcelone, et Londres que j’ai découvert. Je suis souvent à Londres ces derniers temps dans mon travail. Il y a aussi des musiciens qui m’accueillent qui m’ouvrent les portes dans d’autres pays et j’en profite pour rencontrer des gens dans d’autres villes, d’autres cultures.

Vous avez participé à pas mal de festivals, notamment ici à Béjaïa comme le festival de Djoua, comment s’est-il passé ?

La première fois, cela s’est pas bien passé. Il y avait un litige technique. C’était la première édition et c’est normal, ils étaient un peu dépassés, Il y avait la pression aussi, mais sinon la deuxième fois en 2011, cela s’est super bien passé, parce que, des fois il faut savoir prendre du recul. Il faut encourager ce festival, ils ont beaucoup de courage, franchement ils font quelque chose de beau. C’est le premier grand festival à Béjaïa donc c’était avec plaisir que je suis revenu une deuxième fois. J’espère qu’on le refera ce festival, il mérite d’être très connu. Il y a une bonne énergie, du bon matériel, ils mettent beaucoup de moyens financiers, j’adore ce festival. C’est un beau site et un bel événement.

Le thème de l’exil revient aussi dans le dernier album, quel message souhaitez-vous passer dans cet album ?

Oui le thème de l’exil revient chaque fois, différemment. Je ne peux pas ne pas chanter l’exil tant qu’il y a encore des émigrés qui sont encore humiliés et rejetés par la société. C’est inadmissible, aujourd’hui car les Algériens, les Marocains et d’autres nationalités ont donné leur vies pour la France pendant les années 1940 durant la deuxième guerre mondiale, on leur a promis beaucoup de choses et en fin de compte on les a jetés dans des foyers, en leur promettent monts et merveilles. Mais ils s’avèrent qu’ils sont toujours dans ces foyers quarante ans après. Ces foyers qui étaient destinés à être détruits au bout de 2 ou 3 ans, sont toujours la. Il y a des foyers qui sont très sales, où les conditions de vie sont lamentables. Puis il y a des émigrés qui ne sont pas dans les foyers mais dans des cités, c’est encore la même chose. Des cités de Maghrébins, ce qu’on appelle les ghettos, où ca se passe entre Maghrébins, c’est inadmissible dans un pays comme la France. Des cités dépourvues de moyens de loisir, de cinémas, de bibliothèques, où il n’y a rien qui répond à l’attente des enfants d’émigrés qui demandent leur place, l’intégration dans la société. Car Il n’ya pas que les footballeurs qui ont du talent, il y a aussi des doctorants, des chercheurs, qui exigent des moyens pour leur épanouissement. Ces enfants issus de l’émigration émigrent au canada, en Angleterre ou aux Etats Unis car ils leur donnent plus de chance de réussir leur vie.

Dernier mot

Je sais qu’il y a beaucoup de jeunes, en Algérie qui veulent partir. J’espère que les jeunes d’aujourd’hui auront plus de choix. J’espère qu’un jour l’exil va cesser et que Béjaïa aura beaucoup de festivals, d’événements culturels, à Boghni, à Sidi Aich, à Akbou, à Tizi Ouzou ainsi que dans toute la Kabylie. J’espère que je reviendrai, une autre fois et il y aura beaucoup de festivals ici en Kabylie et c’est avec un grand bonheur que je reviendrai à Béjaïa.



Propos recueillis par Farid Ikken

Aokas Revolution

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Message  Aokas Revolution Jeu 6 Sep - 15:58

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Aokas Revolution

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