PROTESTATAIRES DU FFS : Karim Tabbou marginalisé

La rupture entre l’ex-premier secrétaire du front des forces socialistes (FFS) et ses compagnons dans l’animation de la protestation contre la direction du parti semble irrémédiablement consommée. Karim Tabbou, qui a quitté les travaux du dernier conclave des cadres protestataires, tenu dans la région de Boghni, n’est en effet pas cité parmi les cadres du parti qui devront animer le meeting du 12 juillet prochain au théâtre Kateb Yacine, à Tizi-Ouzou.

Une déclaration de ces cadres en rupture avec la direction actuelle, rendue publique hier, informe que le meeting en question sera animé par « Mustapha Bouhadef, Samir Bouakouir, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, Djamel Zenati et d’autres militants et cadres. » Dans la littérature de la dissidence, il est désormais aisément constatable que Karim Tabbou n'est plus une des figures de proue du mouvement. On ne sait pas si l’ex-premier secrétaire national du FFS s'est volontairement tenu à l'écart ou s'il a prêté le flanc à une éviction qui était programmée par Bouhadef et consorts et qui ne l'ont jamais vraiment porté dans leurs cœurs. Lors du conclave de Boghni, Karim Tabbou a été pris à partie par d’anciens militants mis à l’écart qui lui ont reproché d’avoir agi à leur encontre exactement comme le fait la direction actuelle du parti à l’encontre des voix discordantes. Furieux de s’être vu rappeler ses agissements lorsqu’il était aux commandes, Karim Tabbou a cédé à sa fougue et s’est laissé à des diatribes enflammées envers ses accusateurs. Il finit par quitter le conclave. Il faut dire que, dans l’aréopage de cadres et militants du FFS qui structurent la dissidence organique, Karim Tabbou est aussi handicapé par son statut d’élu au parlement. Un député qui dénonce, à posteriori, une participation électorale qu’il a bien cautionnée en se portant candidat. Sans Tabbou, donc, Bouhadef, Bouakouir, Zenati et autres Mammeri et Kerboua disent refuser que le FFS soit « confisqué et instrumentalisé pour servir de béquille politique à un pouvoir despotique.»

Hamid Guerni

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